Selon une étude, il n’y aurait pas de pleurs de faim ou de sommeil chez le bébé

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Selon une étude, les pleurs spécifiques au besoin du bébé (faim, sommeil, solitude) seraient un mythe.

 En revanche, chaque bébé aurait comme une «signature acoustique» de pleurs. Le détail. Il existe désormais des livres, cours et autres vidéos expliquant comment décrypter les pleurs de bébé, partant du principe que le bébé émet un son différent, selon s’il a faim, s’il a mal, s’il a sommeil ou autre. Voilà qu’une nouvelle étude, parue récemment dans la revue Nature, vient mettre à mal cette théorie. Les chercheurs y indiquent en effet qu’après avoir écouté des heures et des heures de pleurs de 24 bébés (39 201 séquences, soit 4000 heures, bravo à eux pour cet exercice !), ils ont constaté qu’il n’était pas possible de déterminer la cause des pleurs d’un bébé par l’écoute de ces pleurs.

Des signatures acoustiques individuelles

«Sur la base de l’action parentale qui a arrêté les pleurs […], chaque cri a été classé comme étant causé par l’inconfort, la faim ou l’isolement», indiquent les chercheurs dans le résumé de leur étude. «Nos analyses montrent que les cris de bébé fournissent des informations fiables sur l’âge et l’identité. Les voix des bébés deviennent plus toniques et moins stridentes avec l’âge, tandis que les signatures acoustiques individuelles dérivent au cours des premiers mois de la vie. En revanche, ni les algorithmes d’apprentissage automatique ni les auditeurs adultes formés ne peuvent reconnaître de manière fiable les causes des pleurs», ont-ils ajouté. «Chaque bébé a son propre pleur, a sa propre signature vocale dans le pleur. C’est quelque chose qu’on avait déjà montré il y a quelque temps et on avait montré que les parents sont parfaitement capables d’identifier leurs bébés sur la base des pleurs, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent», a commenté au micro de France Culture Nicolas Mathevon, professeur en bioacoustique à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, et coauteur de l’étude. L’étude, qui a suivi les bébés de l’âge de 15 jours à 3 mois et demi, a permis de montrer que cette signature acoustique évolue avec le temps, les pleurs et cris devenant plus toniques et moins stridents au cours du temps.

Pas de distinction possible du sexe à partir de pleurs d’un bébé

Enfin, cette nouvelle étude a mis en évidence qu’il n’est pas possible de savoir si le bébé qui pleure est un garçon ou une fille rien qu’à l’écoute de sa voix. «Il n’y a pas de différence entre la structure acoustique des pleurs des filles et des garçons. Quel que soit l’âge, quand on tire un pleur au hasard dans notre banque, ce n’est pas possible de savoir si c’est un pleur de fille ou de garçon, il n’y a pas de signature de sexe», détaille Nicolas Mathevon. Le chercheur et son équipe prévoient de créer une banque de pleurs, avec beaucoup plus de bébés, afin d’acquérir davantage de données et donc des résultats encore plus fiables.