Agriculture: Les indicateurs clés du 3e recensement général

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Le troisième recensement général de l’agriculture (RGA 2024), qui sera lancé aujourd’hui, et devra se poursuivre jusqu’au 17 juillet prochain, constitue une opération nationale d’envergure.

Le RGA 2024, mené sous le slogan : « Information fiable…développement durable », a nécessité des mois de minutieuse préparation et une coordination pluridisciplinaire et multisectorielle mobilisant également des moyens considérables dont, pour la première fois, l’utilisation des outils technologiques et numériques.

Voici les indicateurs clés du RGA 2024:

– Le RGA mobilise 7. 349 recenseurs, contrôleurs et superviseurs répartis comme suit:

– 6.000 agents recenseurs répartis en adéquation avec la densité des exploitations agricoles. Chaque agent recense en moyenne entre 220 et 250 exploitions à raison de deux exploitations par jour.

– 1.200 contrôleurs chargés de vérifier le travail des agents recenseurs.

– 120 superviseurs de wilayas, à raison de deux par wilaya, voire trois  dans certaines régions où l’activité agricole est intense.

– 29 superviseurs nationaux en charge de superviser deux wilayas chacun. La priorité dans le choix des recenseurs, contrôleurs et superviseurs du RGA 2024 est donnée au personnel de ministère de l’Agriculture avec ses déclinaisons locales et institutions sous tutelle en contact permanent avec le monde rural.

– L’installation de 500 centres de saisie des données rapportées dans les questionnaires, répartis sur le territoire du pays, le plus proche possible des sites de recensement

– L’ensemble des catégories participantes au RGA 2024 est astreinte, par un engagement signé, à l’obligation de garder la confidentialité de l’opération.

– Le questionnaire passe par quatre niveaux de contrôle, avant que les données y figurant ne soient retransmises au niveau des serveurs centraux et versées dans la base de données de la plateforme.

– Un numéro d’identification national pour chaque questionnaire est généré par la plateforme, ce qui en découle l’établissement d’une attestation de recensement portant les données de l’exploitant et son numéro d’identification nationale qui sera délivrée par les services locaux de l’agriculture.

Pour rappel, le RGA 2024 est régit par le décret exécutif N° 23-291 du 14 août 2023 modifiant et complétant le décret exécutif N° 01-114 du 7 mai 2001 portant recensement général de l’agriculture. Conformément à ce texte, le comité national du RGA, présidé par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, est l’organe de pilotage, de suivi et de prise en charge de l’ensemble des actions. Il est composé de 19 membres représentant les secteurs ministériels concernés et les instances nationales en rapport avec le recensement. Le comité national du RGA est marqué par la participation, pour la première fois, du Haut-commissariat à la numérisation, la Haut-commissaire à la numérisation avec rang de ministre siégeant en qualité de vice-président du comité, ainsi que de l’Agence spatiale algérienne (ASAL). Un comité technique opérationnel a été créé afin d’arrêter l’ensemble des propositions à formuler au comité national, relatives aux aspects techniques et opérationnels inhérents à l’opération. Il a été créé aussi un sous-comité dédié à la communication et la sensibilisation ciblant les agents recenseurs, les agriculteurs, les éleveurs et les maquignons ainsi que les collectivités locales, les représentants de la société civile et les associations en relation avec le secteur agricole. En cible tertiaire, le sous-comité sensibilise les futurs utilisateurs des résultats du RGA 2024 (administrations, opérateurs économiques, communauté scientifique et instances internationales concernées par les objectifs du développement durable). Une opération pilote, pour tester l’adéquation de la formulation des questions, a été menée en février dernier, dans six communes: In Zeghmir (Adrar), Ain Naga (Biskra), Drean (El Tarf), Ain El Ibl (Djelfa), Hamr El Ain (Tipasa) et Oued Taghia (Mascara), représentantes de l’ensemble des filières et modes d’agriculture. Le RGA 2024 qui se déroule du 19 mai au 17 juillet, peut être prolongé, si nécessaire, de pas plus de 15 jours.

Une opération d’envergure nationale sur la voie de la sécurité alimentaire

Bien plus qu’une simple collecte de données, le recensement général de l’agriculture (RGA), qui sera lancé demain dimanche, et devra se poursuivre jusqu’au 17 juillet prochain, troisième du genre en Algérie, après ceux de 1973 et de 2001, représente un autre jalon dans la quête de la sécurité alimentaire du pays. Cette opération nationale d’envergure a exigé des mois de minutieuse préparation et une coordination pluridisciplinaire et multisectorielle mobilisant également des moyens considérables dont, pour la première fois, l’utilisation des outils technologiques et numériques. Les données récoltées serviront de base de données référentielle pour les divers secteurs et les programmes publics de développement et constitueront également une matière dense pour la communauté scientifique 

Capter une image actualisée de la structure agraire

Dans un entretien accordé, le directeur des statistiques, de la numérisation et de la prospective au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, M’hamed Tifouri, estime que le recensement général de l’agriculture est « une opération d’envergure nationale qui vise à capter une image actualisée de la structure agraire et à intégrer dans le système statistique agricole national tout le nouveau patrimoine et les mutations survenues dans le secteur». Le même responsable précise que le RGA 2024 se distingue, par rapport aux deux précédents, par la création d’un comité technique opérationnel chargé d’arrêter l’ensemble des propositions à formuler au comité national relatifs aux aspects techniques et opérationnels inhérents à l’opération. Il a également relevé la présence, pour la première fois, au sein des comités national et technique opérationnel, chargés de réaliser le RGA, de l’Agence spatiale Algérienne (ASAL), et également la présence au comité national du Haut-commissariat à la numérisation. S’agissant du questionnaire, document clé de l’opération, M. Tifouri souligne que celui-ci est basé sur certains nombres de critères de manière à collecter « une information capitale, précise et claire et dont le croisement de ces informations capture une image actualisée sur des dizaines de thèmes agricole tels que l’utilisation des intrants, la mécanisation ou encore les ressources en eau ». En chiffres, l’encadrement du RGA est assuré par 29 superviseurs nationaux en charge de superviser deux wilayas chacun, 120 superviseurs de wilayas, outre 6000 agents recenseurs et 1200 contrôleurs chargés de vérifier le travail des agents recenseurs. Sur le terrain, un découpage cartographique a été élaboré, faisant ressortir des zones d’interventions englobant entre 220 et 250 exploitations homogènes avec des circuits identifiés.

Les nouvelles technologies au service d’une information fiable

La formation de l’ensemble des catégories participantes a été entamée avec un cursus réservé aux superviseurs nationaux, avec un programme axé sur « l’acquisition des outils d’approche pour l’agent recenseur pour expliquer à l’agriculteur l’intérêt de l’opération et les bénéfices qui en découlent, en plus du renforcement des capacités techniques et opérationnels de l’agent », souligne-t-on.Phase cruciale du RGA, la transcription des données rapportées dans le questionnaire, a été élaborée de manière « très minutieuse », assure M. Tifouri, relevant que « l’objectif est de maximiser les chances d’avoir une information fiable ».  Ainsi, un premier contrôle sur papier est effectué par le contrôleur pour vérifier l’état de remplissage des questionnaires avant de signifier un avis favorable pour rapporter les données collectées sur la plate-forme informatique conçue par des compétences algériennes dédiées à l’opération. »Pas moins de 500 centres de saisie répartis sur le territoire national ont été installés le plus proche possible des sites de recensement, donnant la possibilité de rattraper une omission, ou une incompréhension et c’est une première », affirme le responsable, rappelant que, pour le RGA de 2001, l’ensemble des questionnaires étaient acheminés au centre de saisie centralisé à Alger, où la vérification s’avérait impossible. Dans la phase de la transcription des données du questionnaire sur la plateforme, deux contrôles sont menés, un premier « contrôle embarqué », où la plateforme signale des coquilles ou incohérences. Une deuxième vérification est assurée par le contrôleur.A ce niveau trois statuts sont définis pour le questionnaire, à savoir: « en attente pour complément d’information », « rejeté » et « validé », et dans ce cas, les informations seront retransmises au niveau des serveurs centraux et versées dans la base de données. »Dans ce cas, la plateforme génère un numéro d’identification national pour chaque questionnaire et, en parallèle, une attestation de recensement, portant les données de l’exploitant et numéro d’identification national, est établie et sera remise à l’exploitant », a encore détaillé M. Tifouri.

Mouhouche Belkacem / Ag

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