Tissemsilt : L’ancienne caserne de Theniat El-Had, un autre témoin des  crimes du colonisateur français

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L’ancienne caserne militaire de la ville de  Theniet El-Had (W.Tissemsilt) est l’un des sites témoignant des crimes du  colonisateur français qui a pratiqué derrière ses murs toutes sortes de  torture contre les moudjahidine dans la région de l’Ouarsenis.

Cette caserne, sise sur les hauteurs de la ville de Theniet El-Had, est  l’une des plus anciennes au niveau national. Elle a été construite par  l’armée coloniale en 1834 dans le but d’annihiler la résistance de l’Emir  Abdelkader dans la région du Titteri (Médéa) et de l’Ouarsenis, selon un  responsable de la Fondation de la mémoire de la wilaya 4 historique,  Laimeche Boudernane. La caserne a été édifiée sur un endroit stratégique entouré du Titteri,  des hauteurs d’ »El-Meddad », « Amrouna »  et l’Ouarsenis, selon la même  source, ajoutant que la caserne gérait les centres militaires du  colonisateur se trouvant à Bordj Emir Abdelkader, Yousoufia, Tariq Ibn  Ziad, Ghilas, Amrouna et Layoune. La caserne abritait également un détachement composé de plusieurs unités  militaires françaises, doté d’armements lourds et qui avait pour tâche  d’entreprendre des ratissages visant les moudjahidine et les habitants des  zones rurales se trouvant sur les hauteurs d’El-Meddad et l’Ouarsenis. Les forces coloniales françaises installées de cette caserne ont commis,  lors des opérations de ratissage, des crimes abjects, notamment des  assassinats, comme elles ont soumis les prisonniers – civils et  moudjahidine – aux formes de torture et d’exaction les plus barbares. Ils  ont expulsé les femmes et les enfants de leurs villages après avoir  incendié leurs maisons et ce, sous la supervision d’officiers qui ont  participé à la guerre d’Indochine. Plus de 700 chouhada ont été tués derrière les murs de cette sinistre  caserne, dont la plupart ont été enterrés dans l’enceinte même de cet  édifice, selon M. Boudernane. Selon les témoignages recueillis par la Fondation de la mémoire de wilaya  IV historique sur cette caserne, l’armée coloniale pratiquait différentes  formes de torture contre les moudjahidine et les civils, notamment le  passage à tabac, l’utilisation de l’électricité et de l’eau, les chiens par  les tortionnaires qui affamaient également les détenus.

Plus de 700 chahid enterrés sur place

 Les mêmes témoignages des moudjahidine ont indiqué que cette caserne est un  véritable déshonneur pour l’armée coloniale française au vu de tout ce  qu’elle pratiquait contre les algériens isolés. L’Armée de Libération Nationale (ALN) avait organisé plusieurs offensives  et guet-apens contre les unités militaires de cette caserne. L’antenne de wilaya de la même Fondation a appelé à la nécessité de donner  une plus grande importance, sur le plan historique, à cette ancienne  caserne, et à encourager les chercheurs spécialisés dans l’histoire  contemporaine de l’Algérie à s’intéresser à l’histoire de cet édifice  militaire, et ce afin de faire connaître à la génération actuelle les  crimes commis par le colonisateur au sein de cet édifice militaire. Plusieurs initiatives sont actuellement en cours pour faire connaître les  crimes abjects commis par l’armée coloniale française. Dans ce cadre, le  musée du moudjahid de la wilaya de Tissemsilt a pris l’initiative, depuis  le début du second semestre 2018, d’enregistrer le plus grand nombre de  témoignages de moudjahidine et de citoyens ayant été témoins des événements  et de l’histoire de cette caserne, durant la guerre de libération  nationale, a indiqué Mohamed Ajed, le directeur de la Fondation de la  mémoire nationale. Le même musée a lancé, en collaboration avec des chercheurs et de  professeurs universitaires spécialisés, une enquête sur l’histoire de cette  ancienne caserne militaire de Theniet El-Had et les crimes sauvages qui y  ont été perpétrés. Afin de faire connaître cet édifice historique, le même musée organisera,  prochainement, des visites périodiques à la caserne visant les élèves des  établissements scolaires et des stagiaires des centres de formation  professionnelle, ainsi que les étudiants du centre universitaire de  Tissemsilt, selon la même source. De son côté, la direction locale de la culture a lancé une initiative  ayant pour but de faire classer la caserne en question, selon le directeur  de cette institution, Mohamed Dahel. L’initiative porte sur la préparation d’un dossier complet comprenant une  fiche technique contenant des détails historiques précis, prenant en  considération les témoignages vivants de moudjahidine et de citoyens ayant  vécu les événements de la glorieuse guerre de novembre. Cette opération, inscrite dans le cadre du programme du ministère de la  culture, devra participer à la sauvegarde de la mémoire ayant une relation  avec la guerre de libération nationale, et ce à travers les mécanismes de  protection, de réhabilitation et de rénovation. L’objectif est de faire de  ce site un lieu de mémoire témoignant des es crimes du colonisateur  français. De son côté, la Fondation de la mémoire de la wilaya IV historique  poursuit ses efforts dans l’approfondissement des recherches scientifiques  et l’enregistrement des témoignages des moudjahidine de la région ayant  vécu les événements douloureux liés à l’histoire de cette ancienne caserne  militaire, selon M. Boudernane.

Mancer T