Mobilisation citoyenne pacifique  -vendredi 25 -: Des marches pour appeler au changement et au jugement des faussaires

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Algerie 02.08.2019 24ème vendredi de manifestations en Algérie. Ph :Fateh Guidoum / PPAgency

 

Ce nouveau vendredi de mobilisation intervient au lendemain de nombreux faits d’actualités qui rythment la crise que traverse l’Algérie à commencer par la rencontre entre des membres du panel du dialogue avec des « représentants » du Hirak dont la réponse sera donnée par la rue comme elle nous a habitués depuis le 22 février dernier.

Les réactions qui susciteront les récentes déclarations du chef de l’Etat major de l’armée, Ahmed Gaid Salah seront entendues également durant les manifestations de ce vendredi. L’autre fait et pas des moindres, c’est l’acquittement du manifestant Nadir Fetissi par le tribunal d’Annaba et surtout la restitution des drapeaux amazighs motif de son interpellation, son incarcération puis son jugement lundi dernier. Contre toute attente, la juge du même tribunal a prononcé la relaxe alors que le parquet avait requis la peine de 10 années de prison pour atteinte à l’unité nationale. Et réagir par rapport à cette actualité judiciaire sera sans aucun doute l’occasion pour réitérer l’attachement du Hirak à ce préalable portant libération de tous les détenus d’opinion. La rue réagira aussi par rapport à d’autres faits comme le lancement d’un mandat d’arrêt international par la justice militaire contre l’ancien ministre de la défense nationale, Khaled Nezzar. La mobilisation citoyenne pacifique persiste et signe à travers le territoire national où des centaines de milliers de hirakiens continuent de déferler pour le 25ème vendredi consécutif dans les rues avec pour principale revendication : « le changement profond du système », « l’exclusion de ses figures symboliques » et « le jugement des faussaires ». Toujours en nombre, les manifestants sillonnent les artères principales des villes coutumières des marais humaines pacifiques et patients sous un soleil estival torride, en scandant les slogans habituels parfois augmentés ou corrigés au gré des nouveautés vécues dans la semaine.  Ce 25ème vendredi du hirak boucle, en effet, une semaine très riche en événements. Le hirak est ponctué, faut-il souligner, à distance par l’avènement de nouveautés occasionnées par lancement de la série des tractations de ladite Commission de dialogue et de médiation avec les représentants d’un pan de la société civile.

Grande mobilisation à travers tout le pays en dépit de la canicule

La marche du 25e vendredi de protestation pour le départ du système a drainé des dizaines de milliers de personnes aujourd’hui  à travers tout le pays. Les marcheurs ont, malgré la chaleur caniculaire, battu le pavé dans la capitale du Djurdjura qui a connu une véritable démonstration populaire à travers une imposante action de rue pour réaffirmer la détermination des citoyens à maintenir la pression sur les décideurs afin d’obtenir la libération des détenus arrêtés, notamment pour avoir brandi le drapeau amazigh. D’ailleurs, sur les multiples banderoles mises en avant par les marcheurs, on pouvait lire des mots d’ordre en faveur de la mise en liberté des prisonniers du mouvement populaire. «  Libérez les détenus, libérez l’Algérie », « Libérez nos jeunes avant l’Aid et condamnez Saïd Bouteflika, Sellal, Ahmed Ouyahia, Tartag, Toufik et Benyounès », est-il écrit sur les pancartes suspendues par la foule qui s’est ébranlée de l’axe du stade 1er novembre pour se diriger vers le centre ville en mettant en avant l’emblème national. Les manifestants ont également réitéré l’exigence du départ pur et simple du système. Ils ont, d’ailleurs, crié, à gorge déployée, « Pouvoir assassin », « Système dégage » et « Y en a marre des généraux ». La foule a aussi décrié le chef d’état major de l’armée tout en insistant sur la primauté du civil sur le militaire. Le rejet des élections et du dialogue avec le régime ont été également réaffirmés par les marcheurs. Ces derniers  ont continué leur parcours jusqu’au mémorial des martyrs de la guerre de libération, en face de l’ancienne gare routière où un grand rassemblement est observé avant que la foule ne disperse dans le calme.