Match amical Algérie – France: Noël Le Graët pessimiste

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On s’en doutait un peu. Le match amical entre l’Algérie et la France tant espéré par le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, n’aura vraisemblablement pas de sitôt. Du moins pas sous son mandat à la tête de la FFF qui se termine au mois de mars 2021.

Dans un entretien accordé à la radio Europe 1, le patron du foot français s’est fait une raison et s’est rendu à l’évidence, cette fameuse rencontre ne peut pas se dérouler dans le contexte actuel. «Ça fait huit ans que je suis à la Fédération, j’ai toujours souhaité aller à Alger. On n’a jamais réussi à trouver un accord. Le président de la Fédération algérienne le souhaitait, mais je ne suis pas certain que l’État algérien le souhaitait vraiment», a-t-il confié avec un certain regret. Le blocage ne se situe pas au niveau sportif, comme il l’a souligné, il est plutôt politique, notamment du côté algérien. Il faut savoir que si la Fédération française de football décide en toute liberté et sans interférence de tout ce qui a trait à ses prérogatives, ce n’est pas le cas de son homologue algérienne dont la marge de manœuvre est beaucoup moins grande. La FAF a un fil à la patte dont elle n’arrive pas à se défaire. Dans plusieurs dossiers délicats, elle doit se référer en dernier lieu aux politiques. L’ingérence de ces derniers dans les affaires du football, à tous les niveaux, est un secret de polichinelle. Pourtant, beaucoup auraient aimé assister à une confrontation entre les champions du monde et les champions d’Afrique. Une belle affiche footballistique, loin des tiraillements et autre sous-entendus politiques auxquels les deux pays ne peuvent échapper à cause de leur passé commun. Un passé controversé qui déteint fortement sur leurs présent. Le sport n’y échappe pas visiblement. «C’est un rêve pour moi d’aller jouer en Algérie. Je ne sais pas si sur la durée de mon mandat, j’aurais le temps. Mais c’est une proposition que j’ai faite à plusieurs reprises aux dirigeants algériens», a ajouté un Noël Le Graët résigné. Il est vrai que ce projet n’est pas nouveau. La première proposition a été faite à l’époque de Mohamed Raouraoua, réitérée à plusieurs reprises, mais elle n’a jamais pu se concrétiser. Portant, les deux sélectionneurs y sont favorables. Djamel Belmadi a confié qu’il espère que ce match puisse enfin avoir lieu. Kheireddine Zetchi a déclaré pour sa part : «La motivation est là, les deux Fédérations sont parfaitement sur la même longueur d’onde». Apparemment, seuls les politiciens s’y opposent craignant sans doute des dérapages. Il est vrai que la fin en queue de poisson de la seule rencontre amicale ayant opposé les deux sélections en 2001 au stade de France, est toujours dans les esprits. Mais presque 20 ans sont passés depuis ces incidents, il est temps peut-être de tourner la page et penser à les réparer. Ne peut-on pas organiser un match entre l’Algérie et la France sans qu’il sorte du cadre sportif ? Visiblement, les hautes autorités du pays n’en sont pas convaincues.

Ali  Nezlioui