Ligue 1: Va-t-on vers un championnat à deux vitesses ?

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L’on ne peut pas dire que le recrutement bat son plein chez nous en cette période des transferts. Seules quelques équipes nanties comme l’USMA, le CRB et un degré moindre le MCA s’activent sur le marché, réalisant les meilleures transactions.

Les autres n’arrivent pas à suivre, se contentent de peu faute de moyens. Est-ce à dire que l’on va assister à un championnat à deux vitesses ? Vraisemblablement, même si en football richesse ne rime pas toujours avec succès. Il n’en demeure pas moins que nos clubs dans leur majorité s’appauvrissent, au moment où les pouvoirs publics ont décidé de soutenir financièrement certaines équipes au détriment d’autres. Une situation inique et injustifiable qui crée forcément un sentiment de frustration et nourrir le régionalisme. De nombreux acteurs du ballon rond ont déjà posé le problème et attirer l’attention des autorités à ce sujet. Mais pour le moment, les pouvoirs publics font la sourde oreille n’ayant pas apparemment les moyens de prendre en charge tous les pensionnaires  de l’élite. Dans ce cas, ils auraient mieux fait de laisser chaque club se débrouiller seul ses sources de financement, au lieu de faire dans les deux poids deux mesures. Quand le jeu est biaisé au départ, ça engendre inéluctablement des conflits et de la violence. C’est ce que l’on ne souhaite pas dans notre championnat. Par ailleurs, le phénomène du départ des joueurs du cru vers l’étranger se poursuit. De nombreux espoirs ont en effet quitté le pays pour aller monnayer leur talent sous d’autres cieux. L’on pense notamment au buteur de la saison dernière de l’USMBA, Belhocini qui vient d’opter pour l’équipe qatarie, Umm Selal. L’ex-Nahdiste Boutemene et Benayada, le capitaine du CSC, ont rejoint le Club Africain. Pourtant la FAF a demandé à ce que nos joueurs ne partent pas en Tunisie. Mais l’appât du gain a été le plus fort. D’autant que les conditions générales chez le voisin tunisien sont meilleures par rapport à notre championnat. Il y aura probablement d’autres départs dans les jours et les semaines à venir. En tout cas, la priorité chez tous nos joueurs est de quitter le pays, si c’est possible. Au moindre contact, ils sautent sur l’occasion. La preuve que notre championnat ne suscite guère un intérêt, ni un plaisir quelconque chez eux. Il est vrai que ni la Fédération, ni la Ligue n’offrent les moyens et les conditions pour s’épanouir. La compétition est devenue une corvée pour tout le monde. On ne fait aucun effort pour que ça change. Malgré cet état de fait, les supporters sont toujours présents. Ce sont eux qui maintiennent la flamme vivante. Sans leur mobilisation et leur dévouement, elle, elle aurait disparu.

Ali Nezlioui