A côté du Salon du livre, un autre Salon international a ouvert ses portes le même jour et il est passé complètement inaperçu. C’est celui de la modernisation des infrastructures hospitalières. Intitulé «Hôpital du futur», il a drainé juste les spécialistes et acteurs de la Santé. Ce Salon permettra aux spécialistes de la Santé de se familiariser avec les nouvelles technologies notamment numériques de plus en plus utilisées dans le diagnostic et le traitement et hormis quelques professeurs émérites, le reste des praticiens exerce encore selon des normes et a du matériel dépassé. Comment expliquer que les scanners soient constamment en panne poussant les patients à s’adresser à un secteur privé qui pratique des prix exorbitants? Comment expliquer que malgré l’aisance financière qui a caractérisé les dernières années, on n’ait pas songé à équiper au moins les grands CHU de pet-scanners, ces appareils beaucoup plus précis que les scanners classiques? Il en existe un seul dans une clinique privée à Tizi-Ouzou et la prestation coûte 15 millions de centimes! La presse nationale rapporte quotidiennement le calvaire des cancéreux obligés d’attendre de longs mois avant d’accéder aux protocoles de chimio et radiothérapie tant les demandes sont saturées face à une offre nettement insuffisante. Certes, ces derniers temps, des hôpitaux de l’arrière-pays ont été équipés en scanners et en appareils pour la radiothérapie afin de permettre aux malades de longs et coûteux déplacements vers les quelques CHU qui en sont dotés. Mais il n’y a pas que ce problème des cancéreux. La Santé souffre de plusieurs maux autres qu’infrastructurels. Il s’agit entre autres, de se poser la question de savoir ce qui pousse nos médecins à s’exiler et à exercer ailleurs? Ils sont plus de 4000 à travailler dans les hôpitaux français et leur compétence est reconnue. Pourquoi cette saignée? Voilà un large débat qu’il faudra tenir un jour.
