Il y a une année, Tebboune élu président de la République: Des engagements et beaucoup d’espoir

0
683

Il y a une année, jour pour jour, Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République, rétablissant par cet acte la légitimité constitutionnelle, mais aussi l’espoir pour tout le pays qui avait frôlé une crise aiguë.

L’élection du 12 décembre était porteuse d’espoir à plus d’un titre, après une période de flottement et d’incertitude. Cette échéance avait été reportée pour diverses raisons, exposant alors l’Algérie à des lendemains incertains et à des manœuvres politiciennes aggravées par des velléités d’ingérence étrangère visant à remettre en cause la stabilité et la souveraineté de l’Algérie. L’élection présidentielle a été reportée, une première fois, le 19 avril 2019 du fait de la situation de confusion qui ne se prêtait pas à la tenue de cette consultation. La présidentielle du 4 juillet 2019 n’a pas pu se tenir faute de candidatures, ce qui a amené le chef de l’Etat par intérim à l’époque, Abdelkader Bensalah, à lancer un dialogue en vue d’aboutir à l’organisation de l’élection présidentielle, d’où la mise en place d’une instance nationale pour la médiation et le dialogue. En somme, cette élection aura épargné à l’Algérie des périodes de transition, dans la mesure où dès son investiture, Abdelmadjid Tebboune a annoncé des réformes profondes. Le président Tebboune s’était engagé à répondre aux aspirations qu’il a qualifiées de «légitimes» exprimées par le Hirak, estimant que ce mouvement populaire a eu sa «bénédiction» ayant permis à l’Algérie d’éviter des catastrophes. Cet engagement a été réitéré par le président élu dès sa première conférence de presse animée juste après la proclamation par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) des résultats préliminaires du scrutin au cours duquel il a été conforté avec 58,15% des suffrages exprimés. Il avait également souligné que le Hirak a permis l’émergence de plusieurs mécanismes, citant notamment la création de l’ANIE qui «a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant de l’aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien». Promettant d’œuvrer à «rendre justice à toutes les victimes de la « Issaba », il avait alors estimé qu’il était temps de concrétiser les engagements pris lors de la campagne électorale, sans aucune exclusion ou marginalisation, ni intention de vengeance. Assurant qu’il travaillerait avec «toutes les parties pour tourner la page du passé» et aller vers une «Nouvelle République avec un nouveau esprit et une nouvelle approche», M. Tebboune avait saisi cette occasion pour rendre hommage à l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), et à son Haut Commandement, ainsi qu’aux autres corps de sécurité qui ont «géré la situation avec sagesse et clairvoyance et veillé à la protection absolue du Hirak». La volonté affichée par le premier magistrat du pays à répondre aux aspirations du Hirak a été traduite par les 54 engagements contenus dans son programme électoral, placé sous le thème «Engagés pour le changement, capables de le réaliser» qui vise à l’instauration d’une «nouvelle République». En effet, il s’était engagé à «tout entreprendre pour réaliser les attentes et aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février». Dans ce sillage, il avait annoncé une «profonde réforme» de la Constitution, en associant notamment des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l’étranger pour «une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics». Parmi les autres priorités du président élu en matière de prise en charge des revendications portées par les acteurs du Hirak, figure aussi la révision de la Loi électorale afin de doter, a-t-il souligné, «le pays d’institutions élues légitimement par le biais d’élections honnêtes libérées de l’emprise de l’argent». M. Tebboune a promis, par ailleurs, de consolider la liberté de la presse et de soutenir les organisations et associations afin d’édifier une «société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir». Persuadé que les 54 engagements pris dans le cadre de son programme électoral, y compris parmi les réformes envisagées dans les domaines socio-économiques et culturel, cadrent avec le «vécu et les revendications du Hirak», le président élu s’est dit convaincu qu’un dialogue «sérieux» entre les Algériens permettra de bâtir «l’Algérie nouvelle». À travers son programme, M. Tebboune s’est engagé à «édifier une société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir, mettre en application un plan d’action au profit des jeunes régi par un cadre réglementaire incluant des mesures permettant de transmettre le flambeau à la jeunesse, et à consolider les composantes de l’identité nationale, à savoir: l’islam, l’arabité et l’amazighité». Au volet économique, il vise «l’application d’une nouvelle politique de développement hors-hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale».»Une amélioration du climat des affaires, l’encouragement de l’investissement notamment extérieur direct» sont aussi prévus dans ce programme.Les volets défense et la politique étrangère n’étant pas en reste, M. Tebboune promet de «mettre l’industrie militaire au service de la sécurité et de la défense nationales, et en faveur du développement économique, et s’employer à la révision des objectifs et des missions classiques de la diplomatie algérienne», tout en veillant à «la promotion la participation de la communauté nationale à l’étranger dans le renouveau national».

  1. Benslimane