Tout en avouant l’impossibilité de poursuivre le championnat dans les conditions actuelles, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a essayé, hier, d’expliquer la décision du Bureau fédéral de recourir à l’assemblée générale sur la question.
«La FAF a affiché dès le début sa position pour la poursuite du championnat. Mais les données du mois de juillet sur le plan sanitaire ne sont plus les mêmes que celles des mois précédents. Comme la situation sanitaire empire de jour en jour, notre espoir de reprendre le championnat s’estompe. Le BF aurait pu prendre une décision dans ce sens en décrétant par exemple une saison blanche. Cela aurait suscité de toute façon une grosse polémique. Mais nous avons préféré convoquer une AGEx pour associer tous les acteurs du football et savoir surtout comment arrêter le championnat», a-t-il justifié sur les ondes de la Radio nationale Chaïne I. Cela dit, Zetchi aurait pu nous épargner ces atermoiements et cette perte de temps, s’il avait tout simplement, lui et son Bureau fédéral, assumé leurs responsabilités en ayant notamment recours à l’article 82 des statuts de la FAF qui donne toute latitude au BF «de prendre une décision sur tous les cas non prévus dans les textes notamment celui de cas de force majeure». Pourquoi alors tourner autour du pot, sachant pertinemment qu’il n’y aura pas de reprise de la compétition. Décider de l’arrêt de championnat est une chose, comment l’arrêter en est une autre. C’est justement ce deuxième point qui embarrasse et dérange fortement les dirigeants de la Fédération. Ne pouvant en aucune manière satisfaire et contenter tout le monde, Zetchi et son équipe préfèrent déléguer leur pouvoir aux membres de l’AG. Une façon de s’en laver les mains. Le Bureau fédéral propose néanmoins trois hypothèses pour en finir avec cette saison pas comme les autres. La première consiste à décréter une année blanche en effaçant tout. La deuxième est de prendre en compte la dernière journée disputée du championnat pour établir le classement définitif en désignant le champion et les équipes relégables et celles qui accèdent. Enfin, la troisième, vraisemblablement celle qui ralliera les suffrages chez les dirigeants, à savoir annuler la rétrogradation et jouer avec 20 clubs en Ligue 1 la saison prochaine. Ce qui posera toutefois un problème sur le plan règlementaire, car l’on ne peut changer un système de compétition à quelques semaines seulement du début de la nouvelle saison. Mais, chez nous on a rarement tenu compte des lois et des règlements. D’ailleurs, même la tenue d’une AG extraordinaire comme l’entend l’organiser la FAF en ce moment, est illégale. Celle-ci aura lieu quand même, mais d’une manière inédite. Le Covid-19 oblige, les membres ne seront pas convoqués, mais consultés par écrit afin de se prononcer sur la suite à donner au championnat. «Les membres de l’AG seront destinataires d’un courrier électronique pour voter par oui et par non pour la reprise du championnat dans la transparence la plus absolue. On leur demandera également de choisir une des trois propositions que nous allons leur soumettre en cas d’arrêt définitif du championnat. Nous espérons tenir l’AGEx avant la fête de l’Aïd», a expliqué Zetchi. L’un des signes manifestes de la décadence est l’art de se compliquer les choses les plus simples. On le répètera jamais assez, le football est d’abord malade de ses hommes.
Ali Nezlioui
