FAF:  Quel avenir pour Zetchi et son bureau ?

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 L’année sportive tire à sa fin dans un climat de protestation et de contestation tout azimut. Le mouvement sportif national a rarement connu une conjoncture aussi délicate et difficile, la résultante d’une gestion catastrophique  marquée par l’incompétence et par une ingérence excessive des pouvoirs publics. Après plus d’une décennie de torpeur et de résignation, les sportifs se réveillent enfin pour prendre le train en marche.

Celui du changement que la rue essaye d’imposer au système sclérosé qui a fait tant de dégâts dans le pays. Le sport en général et le football en particulier n’ont pas échappé à la déchéance et au déclin victimes et otages d’une pratique mafieuse érigée en règle. Aujourd’hui, ces mêmes acteurs tentent de s’émanciper et de se libérer de ce carcan qui les a emprisonnés dans la médiocrité et l’assistanat. Des présidents de clubs de football mènent actuellement la fronde pour renverser l’ordre établi auquel ils ont largement contribué. C’est pour cette raison que leurs revendications même si elles sont justes, sont accueillies avec tiédeur et méfiance de la part de l’opinion publique. Ils ont tellement flirté avec le pouvoir que l’on ne peut pas leur faire entièrement confiance. Ils ont tous un fil à la patte et trainent des casseroles derrière eux. Dans le milieu footballistique, le dirigeant honnête et loyal est une espèce rare en voie d’extinction. Comment dès lors peut-on mener une révolution avec des gens aussi peu crédibles qui tournent la veste à la moindre brise.Il n’y a qu’à voir l’état délabré dans lequel se trouve le sport-roi chez nous. Cette saison plus que les autres années, les affaires de corruption, de violence sont légion. Tout le monde conteste tout le monde, une véritable pétaudière où chacun essaye d’imposer sa loi. Les institutions comme la FAF et la LNF fragilisées se cachent derrière des communiqués pour contenir et canaliser la protestation et la colère de certains présidents de clubs de plus en plus nombreux. Mais en l’absence d’argumentations et légitimité, elles évitent l’affrontement direct. La commission de discipline de la Fédération ne chôme pas pour autant ces derniers temps. De nombreux responsables ont été sanctionnés sans que cela ne diminue de leur détermination à en découdre avec l’actuelle équipe dirigeante de la FAF. Cela témoigne du fossé qui ne cesse de s’élargir entre les deux antagonistes. L’on se dirige indubitablement vers la cassure.La prochaine assemblée générale ordinaire de la FAF programmée pour le 2 mai prochain au CTN de Sidi Moussa promet d’être houleuse. Il risque d’y avoir des étincelles, surtout qu’à présent il n’y a plus de « tutelle » qui peut tenir en laisse des membres déchainés, comme par le passé. L’on voit mal dans ces conditions Zetchi et ses collaborateurs résister à ses détracteurs. Les membres de l’AG peuvent lui retirer leur confiance. Un scénario fort probable, surtout en cette période où tout le monde appelle au changement dans tous les secteurs. Les membres du Bureau Fédéral faisant partie de l’ancien système, leur survie ne tient qu’un fil. A moins que…

Ali Nezlioui