FAF: Le MJS désavoue Zetchi

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On savait les relations entre le MJS et la FAF tendues depuis quelques semaines. Celles-ci se sont détériorées un peu plus ces derniers jours au point d’atteindre un point de non-retour.

En tout cas, le ministère de la Jeunesse et des Sports a déclaré la guerre à la Fédération en refusant de lui accorder l’autorisation de tenir une assemblée générale extraordinaire pour décider de la suite à donner à la saison. «Si l’intention de cette demande est de tenir une Assemblée générale ordinaire, les statuts de la FAF déterminent avec précision toutes les conditions et les modalités relatives à sa tenue. Si l’intention de cette demande est de tenir une Assemblée générale extraordinaire, l’article 29, alinéa 6 des statuts de la FAF, stipule avec précision sa compétence pour se prononcer exclusivement sur trois cas : le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts et la dissolution FAF», rétorque le MJS dans un communiqué rendu public hier. Le ton didactique du texte en dit long sur les intentions humiliantes et offensantes du ministère à l’égard de la FAF en lui rappelant ses propres textes. En renonçant à ses propres prérogatives, il faut dire que le Bureau fédéral de la Fédération a tendu le bâton pour être battu. Une fuite en avant qui s’est retournée inexorablement contre les dirigeants de la FAF. Zetchi et son équipe auraient pu éviter cette escalade, s’ils avaient fait montre de courage et de responsabilité en mettant un terme à la saison sans chercher à s’esquiver en déléguant leur pourvoir discrétionnaire aux membres de l’assemblée générale. Non seulement ils se sont fourvoyés, mais en plus ils ont perdu toute crédibilité chez l’opinion sportive. Les vaines explications de Kheireddine Zetchi, exprimées vendredi sur les ondes de la Radio nationale, l’ont enfoncé davantage, sachant déjà qu’il n’avait pas la cote auprès des autorités du pays. Ces dernières le lui ont sévèrement rappelé à travers le MJS qui ne s’est pas fait prier pour rebondir sur les errements de la FAF. Par ailleurs, le ministère a réitéré son refus à toute reprise des manifestations sportives à court terme se basant sur les recommandations du comité scientifique de surveillance et de suivi de la pandémie du Covid-19 du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. En nageant à contre-courant, Zetchi s’est tiré une balle dans le pied, se condamnant à l’avance à un départ de la FAF dès la fin de son mandat. Il a certes déclaré publiquement qu’il n’envisage pas de se porter de nouveau candidat, mais l’on sait que secrètement il n’écartait pas l’éventualité de briguer un second mandat à la tête de la Fédération. Aujourd’hui, on peut avancer sans risque de se tromper qu’il a enterré ses derniers espoirs de conserver son fauteuil. Il aura même du mal à faire passer son projet d’amendement des statuts de la FAF auquel il tient énormément. Dans un acte désespéré, va-t-il tenir tête aux pouvoirs publics ou bien s’effacer complètement de la scène après avoir été désavoué ? C’est ce que l’on saura dans les jours à venir.

Ali Nezlioui