FAF-championnat: Une politique aux conséquences hasardeuses

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Le verdict est tombé sans surprise, hier. La saison footballistique s’achève officiellement avec la consécration contestée du CRB, l’accession de quatre équipes parmi l’élite, à savoir l’O Médéa, le WA Tlemcen, la JSM Skikda et le RC Relizane dans un championnat, la saison prochaine, exceptionnellement à 20 équipes, puisque la relégation a été annulée.

La Ligue 2, quant à elle, sera composée de deux groupes de 18 équipes chacun, au lieu des 16 initialement prévu. Le Bureau fédéral de la FAF, réuni hier, a validé, donc, le résultat prévisible de la consultation à laquelle a participé la majorité des membres de l’assemblée générale de la Fédération. Ces résultats sont-ils pour autant définitifs ? En tout cas, ils sont déjà contestés par de nombreux clubs parmi lesquels le MCA, la JSK et l’ESS. Par ailleurs, le ministère de la Jeunesse et des Sports doit également se prononcer sur le sujet, sachant que le choix de la Fédération n’a pas respecté les lois et les règlements en vigueur régissant le mouvement sportif national. La réaction du MJS est d’ailleurs très attendue dans le milieu sportif. Elle pourrait remettre en cause l’option adoptée par la FAF, ce qui aboutirait inéluctablement à un bras de fer entre les deux instances. D’ailleurs, la veille de la tenue de la réunion du Bureau fédéral, le ministre Sid Ali Khaldi a mis en garde la Fédération en l’exhortant à «veiller à instaurer un climat de tranquillité et de stabilité, surtout dans ce contexte exceptionnel que traverse le pays et les grands défis qui l’attendent». Zetchi et son équipe n’en ont pas vraiment tenu compte. Ils ont plutôt suivi leur plan préalablement monté, à savoir impliquer la grande famille footballistique dans la décision finale. Non pas dans un geste généreux de démocrates, mais juste pour s’en laver les mains et mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli. Ils comptent s’en tirer à bon compte, puisqu’ils ont l’adhésion et le soutien de la majorité écrasante des clubs. Mis dans une position difficile, le MJS doit manœuvrer délicatement pour éviter la rébellion des clubs. L’on se demande s’il ne va pas céder en acceptant la décision de la FAF, juste pour éviter la confrontation. Ce qui serait une double victoire pour Kheireddine Zetchi. Il va sans dire qu’avant toute intervention, le ministre va sans doute d’abord consulter les hauts responsables du pays. A partir de là, l’on connaîtra clairement la position de l’Etat à ce sujet. Si l’on veut la paix sociale, il s’agira alors d’entériner la décision tout en fermant les yeux sur la règlementation. Si en revanche, on décide de mettre en avant l’Etat de droit, la confrontation est inévitable. Un choix cornélien proposé par la FAF qui compte tirer les marrons du feu et sortir de cette affaire, sinon avec les honneurs, au moins avec un moindre mal.

Ali Nezlioui