Elle aura lieu ce samedi à l’ESHRA d’Ain Benian: Une conférence nationale pour débattre d’une feuille de route de sortie de la crise

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 La conférence nationale du dialogue, prévue ce samedi à l’école supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Ain Benian (ESHRA), vise à débattre d’une feuille de route de sortie de la crise politique que traverse le pays.

A ce titre, le président du Conseil consultatif national du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf a déclaré que cette conférence s’intitulera « Assises nationales du dialogue » et verra la participation de tous les acteurs sur la scène politique (partis, société civile, syndicats et militants du Hirak populaire), en vue « d’élaborer un document, objet de discussion et de validation, qui pourrait, une fois adopté, offrir au pays une sortie de crise ». Il a précisé en outre que ce document se voulait « une feuille de route pour le dialogue qui pourra être engagé entre les différentes franges de la société algérienne et le Pouvoir, afin de trouver un mécanisme pour sortir de la crise ». M. Benkhellaf a indiqué également que les parties organisatrices de ces assises avait lancé des contacts avec les différents acteurs « depuis trois semaines », affirmant que « ceux qui ont été contactés sont des personnalités, des partis et des organisations ayant affiché leur volonté de participer à ces assises ». Le dirigeant du FJD, l’un des parties organisatrices, a fait savoir que les invitations officielles seraient adressées « cette semaine », en attendant l’autorisation de tenue de ces assises à l’ESHRA. Parmi les personnalités ayant confirmé leur participation, l’avocat et militant des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, l’ancien chef de Gouvernement, Ahmed Benbitour, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, la moudjahida Djamila Bouhired, et la sœur de Larbi Ben M’hidi, a indiqué le même responsable, ajoutant que beaucoup d’autres seraient contactées, à l’instar de l’ancien président Liamine Zéroual, l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche et bien d’autres. S’agissant des partis politiques, M. Benkhellaf a souligné que « le parti du Front des Forces socialistes (FFS) a indiqué qu’il pourrait participer à ces assises, alors que celui du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est montré réticent, sans pour autant fermer la porte à son éventuelle participation ». Il a fait savoir également que « les personnalités conviées ne doivent pas être impliquées avec l’ancien régime, ni être partisanes du cinquième mandat, les partis au pouvoir étant écartés ».

La feuille de route qui sera examinée et adoptée repose essentiellement sur « le retour au processus électoral le plus vite possible mais avec des garanties réelles pour assurer la régularité des élections

 Concernant la feuille de route proposée à la mi-juin par les représentants de la société civile, M. Benkhellaf a indiqué qu' »elle n’est pas très différente de celle qui sera débattue à l’occasion des assises nationales du dialogue, étant donné que la majorité de ces syndicats et associations sont membres des Forces de changement qui regroupent des partis de l’opposition, des syndicats, des associations et des personnalités ». La feuille de route qui sera examinée et adoptée repose essentiellement sur « le retour au processus électoral le plus vite possible mais avec des garanties réelles pour assurer la régularité des élections », a-t-il poursuivi, soulignant que cela ne saurait intervenir sans « la révision du code électoral et l’élaboration d’une loi organique pour l’instance devant superviser et organiser ce rendez-vous tout en accordant le temps suffisant pour l’installation de cette instance au niveau central et local (wilayas et communes) ». A rappeler que le coordinateur de l’initiative du dialogue, l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi avait déclaré sur les ondes de la Radio algérienne que l’objectif de ce dialogue « est de s’accorder sur la manière de sortir de la crise avec une vision unifiée, en proposant des mécanismes concrets, dont le principal objectif est d’assurer la crédibilité de l’organisme chargé de superviser l’organisation et le suivi du processus électoral, vu que les institutions étatiques manquent de légitimité ». L’ancien diplomate avait indiqué que « le succès de cette initiative conjointe entre les parties et la société civile exige l’adhésion de toutes les parties au dialogue, y compris l’autorité devant prendre des mesures sereines qui donnent confiance, en cas d’absence de climat favorable et des garanties, il sera impossible d’organiser des élections, même dans une période de six mois ». Il avait souligné que dans le cadre de « cette initiative, qui sera le début d’initiatives nationales globales, il ne fallait ménager aucun effort pour contacter tous les partis de l’opposition afin de parvenir à une vision unifiée basée sur un dialogue inclusif, sans exclure aucun parti et loin de toutes considérations idéologiques et partisanes ». Plusieurs partis politiques ont affirmé que le moment d’ouvrir un dialogue sérieux pour un grand compromis national qui prendra en considération les aspirations populaires est venu. C’est le cas notamment du parti « Talaie El-Hourriyet » de l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis, qui a estimé que l’objet du dialogue « est de réunir, sans tarder, les conditions politiques, constitutionnelles et légales pour assurer la tenue d’un scrutin présidentiel que n’affecterait aucun doute ou suspicion et qui assurerait au peuple le libre exercice de son choix sans craindre de le voir faussé ou détourné », notant « avec intérêt » la formation d' »un consensus sur l’impératif incontournable » du dialogue politique pour une sortie de crise qui prenne en considération les aspirations du peuple algérien. Talaie El-Hourriyet considère que l’intérêt supérieur du pays « commande que soit lancé, sans délai, ce dialogue salutaire pour établir une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise ». Pour cette formation politique, « l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays et l’urgence d’un dépassement de cette situation investissent l’institution militaire d’une mission patriotique historique de facilitation, d’accompagnement, de garantie et de protection de la solution de la crise », ajoutant, en outre, que l’adoption de mesures d’apaisement, notamment, en matière de libertés publiques et individuelles, « sera de nature à créer un climat favorable à l’ouverture et au déroulement d’un dialogue sincère et apaisé pour une sortie de crise ». Dans le même ordre d’idées, le parti se félicite de sa contribution à la préparation de la rencontre nationale du dialogue prévue pour le 6 juillet prochain et exprime le souhait de voir cette rencontre sortir avec une proposition de plateforme consensuelle pour une sortie de crise. « Le Bureau politique réaffirme sa conviction que la solution de sortie de crise est à notre portée, pour peu que se manifeste une volonté politique de toutes les parties au dialogue, tout comme il est convaincu que l’élection d’un Président de la République dans les meilleurs délais possibles, dans des conditions de régularité et de transparence incontestables, est la voie la plus démocratique, la plus sûre, la plus courte, et la moins onéreuse pour notre pays aux plans sécuritaire, politique, économique et social », souligne le communiqué. Par ailleurs, le parti se félicite de l’attachement « exprimé haut et fort, sans ambigüité, à l’unisson, à l’unité nationale, à travers tout le pays, rejetant toute forme de régionalisme, particulièrement, lors des marches organisées les 18eme et 19eme Vendredis ». Sur le plan économique, Talaie El-Hourriyet a relevé avec « inquiétude » la dégradation continue de l’économie nationale « significative dans la détérioration des indicateurs macroéconomiques pour le premier semestre 2019 et les sombres projections pour l’ensemble de l’année », estimant que « le manque de visibilité politique qui se traduit par le ralentissement de l’activité économique et la baisse de la commande publique du fait de la chute des cours du pétrole après avoir connu un redressement relatif au début de l’année, font craindre une croissance quasiment nulle pour l’année 2019 et un exercice particulièrement difficile pour 2020 ».

La dégradation continue de la situation politique et sociale rend encore plus urgente l’élection d’un Président de la République, élu démocratiquement, investi de la légitimité nécessaire pour engager les grands chantiers de reforme

 

Dans ce contexte, le Bureau politique considère que le gouvernement « est en devoir d’inscrire dans ses priorités la situation des entreprises dont les propriétaires sont poursuivis dans des affaires de corruption, compte tenu de leur impact aux plans économique et social, de mettre en place des mécanismes pour assurer la continuité de la production et de la prestation de service pour les contrats relatifs à la commande publique et de préserver l’emploi et le versement des salaires aux employés ». « La dégradation continue de la situation politique et sociale rend encore plus urgente l’élection d’un Président de la République, élu démocratiquement, investi de la légitimité nécessaire pour engager les grands chantiers des réformes économiques et sociales, pour arrêter la dégradation de l’économie nationale, redonner confiance aux investisseurs nationaux et étrangers, mobiliser les ressources financières indispensables à la relance économique et mettre en place les instruments de reconversion de l’économie de rente vers une économie diversifiée productrice de richesse et un système de redistribution équitable de cette richesse et de partage tout aussi équitable des sacrifices », conclut le parti de Ali Benflis. En revanche,  le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemai a appelé tous les Algériens à « faire réussir la démarche du dialogue constructif menant à l’organisation d’une présidentielle dans les plus brefs délais ». « En cette conjoncture exceptionnelle que traverse le pays, le FLN appelle tous les Algériens à faire réussir le dialogue constructif et inclusif menant à l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais », a indiqué le SG du FLN, lors d’une réunion regroupant les secrétaires des mouhafadhate et les présidents de commissions transitoires, appelant également les partisans de « périodes de transition » à « tirer les enseignements des situations survenues dans plusieurs pays » ayant opté pour cette démarche. Dans ce sillage, M. Djemai a exprimé « le soutien de sa formation à la politique de l’Etat et de l’institution de l’Armée nationale populaire (ANP) adoptée face à la crise politique qui secoue le pays », saluant « les positions honorables de l’ANP qui a pris le parti du peuple et a accompagné la Justice dans sa lutte contre la corruption, en annonçant n’avoir aucune ambition politique ».

Dénonçant les tentatives de certains aventuriers visant à ébranler la confiance du peuple algérien en son Armée », le SG du FLN a appelé ses militants à « s’opposer aux parties qui tentent de diviser le pays et le peuple algérien ». Evoquant les affaires internes du Parti, M. Djemai a affirmé que les comités installés récemment chargés de « la prospection, des études, des cadres, des jeunes, des étudiants, du contrôle, de la discipline et de la gestion financière » et bien d’autres devant être installés prochainement, visent à ériger le parti en « espace pour la pratique démocratique », soulignant que les missions de ces comités « s’étendront aux mouhafadhate et Qismate ».En vue de réaliser les objectifs de ces comités, le SG a annoncé l’organisation d’un forum des cadres du parti fin juillet prochain, outre la tenue d’une conférence nationale des jeunes à la mi-août prochain ». M. Djemai a appelé les militants à « rester fidèles au parti et non aux personnes », insistant sur le fait que « la légitimité de la direction du parti est aujourd’hui soutenue en force, et que la responsabilité de la défendre incombe à tout militant soucieux de l’unité du parti ».

 

Il est impératif d’aller « urgemment » vers les assises de dialogue pour débattre des voies de sortie de la crise actuelle que traverse le pays

 

Il a mis en garde le parti contre « toute violence politique exercée par ses partenaires politiques et ses concurrents, d’autant que plusieurs parties mènent des campagnes de discrédit à son encontre, en vue d’effacer le parti du FLN » de la scène politique nationale.  De son côté, le Mouvement El Islah a mis en avant l’impératif d’aller « urgemment » vers les assises de dialogue pour débattre des voies de sortie de la crise actuelle que traverse le pays, avec l’implication des différents acteurs de la scène nationale. Dans son allocution lors de la réunion du Bureau du mouvement de la wilaya d’Alger, le président d’El Islah, Filali Ghouini a mis l’accent sur « l’urgence d’aller vers les assises de dialogue et de concertation pour débattre des voies de sortie de la crise actuelle que traverse le pays », un dialogue qui, selon le même responsable, « rassemblera les différents acteurs de la scène nationale ainsi que les représentants et les initiatives issues du Hirak populaire ». Pour M. Ghouini, El Islah rejette toute exclusion ou marginalisation pouvant entraver de nouveau le parcours du Mouvement, en raison de « certaines parties agissant hors de la légitimité constitutionnelle, dissimulées sous le couvert de la période de transition, qui œuvrent malheureusement à limiter toute la scène politique et l’ensemble des acteurs du pays (forces vives politiques, syndicales et associatives) uniquement à leurs entités ». Réitérant le refus par El Islah de tout processus « irréfléchi et incertain » susceptible de conduire le pays vers un « vide constitutionnel », déviant ainsi de la trajectoire de la loi fondamentale et ouvrant la porte aux tentatives d’accès au pouvoir hors du cadre constitutionnel, M. Ghouini a plaidé pour l’élaboration urgente de la loi organique relative à « l’autorité nationale chargée de l’organisation et de la surveillance des élections », afin d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.

Le dialogue est « la seule issue pour parvenir à une solution consensuelle susceptible d’aboutir à la satisfaction des revendications du Hirak »

Par ailleurs, le président d’El Islah a évoqué la question de la lutte contre la corruption, renouvelant la position du parti qui appelle la justice à « traiter les dossiers avec responsabilité, en leur consacrant le temps nécessaire, loin de toute pression », estimant qu’il est temps pour la justice de prendre en considération, en toute transparence, les contenus des rapports de la Cour des comptes, élaborés ces dernières années, en vue de suivre la gestion de l’argent public et d’œuvrer dans les plus brefs délais à la restitution des deniers publics et des biens du peuple algérien .A cette occasion, il a réitéré le soutien du mouvement aux revendications légitimes exprimées par le peuple algérien lors du hirak populaire, et son refus de toute tentative d’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, quelle que soit son origine ou sa forme », soulignant que les Algériens sont capables de traiter leurs différentes affaires selon les voies et mécanismes qu’ils souhaitent ». Le dialogue est « la seule issue pour parvenir à une solution consensuelle susceptible d’aboutir à la satisfaction des revendications du Hirak », a estimé, quant à lui, l’ancien président du mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra. Il a relevé que la classe politique est appelée, aujourd’hui, à s’assoir autour d’une table et essayer de dégager une solution consensuelle en mesure de répondre aux principaux revendications exprimées par le Hirak, depuis le 22 février passé, ajoutant à cet égard, que la classe politique « doit démonter qu’elle est apte à mettre à l’acrat ces divergences et à s’impliquer dans la recherche d’une solution qui puisse satisfaire les revendications du peuple et sortir le pays de sa crise actuelle », ajoutant que « le peuple a déjà exprimé ces revendications et que c’est aux politiques de trouver la réponse à ces aspirations et attentes ». Evoquant la prochaine conférence des partis politiques et d’organisations syndicales, prévue début juillet, Menasra s’est dit « optimiste quant au résultat de ce cette rencontre, affirmant s’attendre à un « large consensus » entre les participants sur les questions qui seront abordées. Pour cet ancien responsable du MSP, cette conférence « va mettre le pouvoir devant sa responsabilité et évitera toute tentative de gagner du temps », soulignant, par ailleurs, l’impératif d’associer l’armée nationale populaire (ANP) dans l’accompagnement du passage vers un système démocratique consacrant la « légitimité populaire constitutionnelle ». La rencontre des Forces démocratiques, tenue mercredi dernier, avait abouti à « un pacte politique pour une véritable transition démocratique », a affirmé pour sa part Hakim Belahcel, cadre dirigeant du FFS, qualifiant l’option de dialogue de « réelle chance pour l’Algérie ». Cette initiative n’en est qu’à « ses débuts » et nécessitant « l’adhésion ainsi que le concours d’autres forces démocratiques », a-t-il poursuivi, la qualifiant de « réelle chance pour l’Algérie », dans le sens où, explique-t-il, elle est « prometteuse d’une sortie de crise ». Tout en précisant que ladite réunion a tenu compte de « la particularité » de la crise politique actuelle et en a fait « un constat exhaustif », il a rappelé que les préalables suggérés par ses animateurs pour une sortie de crise sont, entre autres, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, la libération du champ politique et médiatique, l’arrêt immédiat des harcèlements judicaires et autres menaces contre les divers acteurs nationaux, etc. A la question de savoir si le FFS prendra part à la Conférence nationale de dialogue, prévue le 6 juillet prochain, M. Belahcel relève que sa formation politique  » favorise l’option du dialogue comme démarche démocratique et pacifique de dépassement des crises et comme véritable moyen de concertation pour des compromis politiques ». Se disant, il souligne « la ferme volonté d’y inclure tout le monde », considérant qu’il s’agit « du seul moyen à même de délivrer le pays de cette impasse multiple, à travers une solution globale qui intégrera les différents aspects de la crise ».   De même, poursuit-il, que le parti « continuera à revendiquer et à se battre pour trouver une issue consensuelle, raisonnable et durable », faisant remarquer que « la balle est désormais dans le camp du pouvoir ». « C’est le sens même que nous avions voulu donner à notre premier appel aux forces vives du changement », a-t-il observé, avant d’afficher son satisfécit quant aux « échos très favorables et motivants » l’ayant suivi et de « relancer l’appel » dans ce sens, notant que « l’espoir est plus que jamais permis ». Tout en soutenant que le FFS est « surtout fidèle au principe du débat interne au niveau de ses propres instances statutaires pour trancher sur ces questions », il a relevé la nécessité d’une « concertation au sein du groupe ayant élaboré le pacte politique pour une véritable transition démocratique en Algérie ». « Nous mettrons tout en œuvre pour faire bouger les lignes et faire avancer les choses dans le bon sens », s’est-il engagé, rappelant « la campagne de discussions et d’échanges de grande envergure », lancée depuis plus de trois mois et pour laquelle plusieurs partis politiques, organisations ainsi que des personnalités nationales ont été approchés et consultés. Interpellé sur le sens que donne le FFS au dialogue, M. Belahcel rétorque que celui-ci est différent « dans le fond et la forme » de celui prôné par l’Etat-major de l’Armée car consistant à « rompre radicalement et définitivement » avec les pratiques du système et ses articulations institutionnelles, à l’image du Gouvernement et du Parlement. 

Par « ce formidable sursaut de dignité », détaille-t-il, ce peuple s’est engagé à « inscrire notre pays dans la voie de la construction d’un Etat de droit et de liberté

Car, argumente-t-il, le dialogue « proposé par les tenants du pouvoir réel ne prend, en aucun cas, en considération les aspirations et les attentes légitimes du peuple algérien qui s’est révolté depuis le 22 février dernier afin de mettre fin au régime liberticide et totalitaire à l’origine de la crise multiforme qui mine l’avenir du pays sur tous les plans ».  Par « ce formidable sursaut de dignité », détaille-t-il, ce peuple s’est engagé à « inscrire notre pays dans la voie de la construction d’un Etat de droit et de liberté, à travers une période de transition qui définira d’une manière consensuelle, les processus et les modalités ». Abordant la position de l’institution militaire envers la crise et le dialogue, M. Belahcel évoquera l’engagement du commandement de l’ANP, « d’accompagner et de satisfaire toutes les revendications populaires », citant notamment le « changement radical du système et le départ de ses symboles » ainsi que « l’amorce d’un processus de transition démocratique ».  « Nous constatons aujourd’hui que l’Etat-major de l’Armée » insiste d’aller vers une élection présidentielle, a-t-il déploré, affirmant que « c’est exclusivement autour de cette vision-là que le pouvoir a lancé un appel au dialogue ». « Au FFS, nous avons rejeté cette offre de dialogue car elle est réfractaire aux revendications populaires légitimes. De plus, elle empêche et obstrue le vrai débat qui doit se faire autour de la situation politique du pays et des issues adéquates pour endiguer cette impasse et la dépasser », poursuit-il. Tout en réitérant la revendication du parti inhérente à l’élection d’une Assemblée constituante « souveraine » dans la perspective d’une deuxième République, ce responsable politique considère que « seul un processus constituant souverain est apte à répondre aux urgences de l’heure et à placer la légitimité populaire au centre de toutes les démarches et les initiatives ».  Aussi, le FFS considère que « la gravité et la spécificité de la situation politique » supposent d’autres formes de traitement et d’approche que celle l’ordre constitutionnel prônée par le pouvoir, estimant qu’il s’agit « avant tout, d’une crise de légitimité et de confiance » qui nécessite des solutions loin de toutes « manœuvres » visant « à organiser une alternance au sein du même régime ». Ce qui l’amènera à conclure qu' »en l’absence d’une quelconque volonté politique sérieuse du pouvoir à collaborer dans le sens logique de cette formidable révolution populaire, toutes les initiatives politiques seront vouées à l’échec ».

T. Benslimane