Efficacité énergétique: L’Algérie mise sur la technologie allemande

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Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire (Miclat) et l’Agence allemande de coopération (GIZ) ont procédé, hier à Alger, à la signature du contrat d’exécution du projet «communes vertes» afin d’appuyer les communes dans leurs efforts de développer l’utilisation des technologies d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

Ce projet ayant pour objectif de faire contribuer les communes à la réalisation des objectifs nationaux de transition énergétique concernera quatre communes-pilotes pour l’élaboration de plans énergétiques communaux durables ainsi que 30 communes-pilotes pour le déploiement de tableaux de bord de suivi des consommations énergétiques. Lors de son intervention à cette occasion, le secrétaire général du Miclat, Abdallah Moundji, a indiqué que ce nouveau projet de coopération permettra à un nombre important de wilayas et de communes de bénéficier d’un accompagnement et d’une assistance pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans énergétiques communaux ainsi que l’amélioration des procédés de gestion de la consommation énergétique. Il s’agira également, a-t-il dit, de l’élaboration d’outils didactiques, de cahiers des charges et de guides méthodologiques pour assurer la durabilité des installations et d’un soutien pour la mise en place d’un cadre réglementaire incitatif favorisant la réalisation de projets d’énergie renouvelable économiquement viables pour les communes. De plus, le même responsable a souligné le choix porté sur des communes-pilotes au sein de ce projet «présentant un nombre important de zones d’ombre, constituant ainsi un grand défi pour ce projet». Pour sa part, le chargé de la coopération au sein de l’ambassade d’Allemagne en Algérie, Jurgen Wolke, a estimé que la signature de ce contrat fait partie des nombreuses initiatives de coopération énergétique entre les deux pays, notant la dynamique de coopération technique intensifiée entre les deux partenaires dans ce secteur. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a réaffirmé hier la détermination du gouvernement à instaurer un modèle énergétique durable et à asseoir les fondements d’une transition énergétique adaptée aux spécificités nationales. Le gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre afin d’instaurer un modèle énergétique durable, où l’efficacité serait le maître mot, a indiqué M. Djerad dans un rapport sur la transition énergétique en Algérie. Ainsi, toute action permettant une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie serait encouragée au même titre que celle pouvant contribuer à prolonger la durée de vie de nos réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternatives, notamment à base de ressources renouvelables, note le Premier ministre. Les volumes de gaz et pétrole épargnés pourraient ouvrir, dans ce cas, de nouvelles perspectives à travers un élargissement effectif des activités pétrochimiques locales dont les produits finis ont des débouchés réels sur le marché international, devenu trop incertain pour les ressources énergétiques primaires à l’état brut, selon M. Djerad. Cette reconversion sera conjuguée au développement des énergies renouvelables, notamment à travers la composante solaire, dont jouissent assez équitablement toutes les régions du territoire national, ce qui permettra d’assurer des revenus plus stables pour le pays qui pourrait alors mener sereinement sa politique de développement, loin de certains aléas extérieurs. Le gouvernement encouragera également les activités industrielles liées au secteur de l’énergie et adaptées à l’échelle des PME/PMI, créatrices d’emplois et de richesses locales, et ce, dans le cadre d’un schéma étudié au préalable et visant l’atténuation des disparités régionales.

Ces mutations énergétiques sont nécessaires pour intégrer la dynamique universelle qui s’impose dans le domaine et léguer ainsi un patrimoine sur lequel les générations futures peuvent compter Le gouvernement s’attend ainsi à des économies notables sur la consommation intérieure d’énergie à court terme dans le transport, notamment à travers l’incitation publique à un recours plus accru au gaz GPL/C et GNC, et dans l’habitat, l’industrie, l’éclairage public, les ressources en eau et l’agriculture. Par ailleurs, le gouvernement s’engage dès maintenant à asseoir les fondements d’une transition énergétique adaptée aux spécificités nationales, en mobilisant toutes les potentialités du pays pouvant mener à une concrétisation réelle des objectifs tracés, sans oublier l’instauration de mécanismes d’évaluation continue et rigoureuse des progrès accomplis. Dans ce cadre, une grande importance est accordée à la formation et la qualification des ressources humaines, la recherche et l’innovation. Le gouvernement veillera également à créer l’écosystème approprié à une amélioration effective des cadres réglementaire et législatif régissant l’ensemble des activités énergétiques dans le pays. Il s’engage aussi à mobiliser, sans délai, les soutiens financiers nécessaires, dans l’objectif d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables et diversifier leurs usages dans l’ensemble des secteurs d’activité, créateurs de richesses et d’emplois durables. Cette démarche sera accompagnée, poursuit M. Djerad, par des transformations structurelles en matière d’environnement socio-économique en levant toutes les entraves et autres comportements bureaucratiques qui ont prévalu jusqu’ici. Le Premier ministre juge ainsi inévitables, pour l’avenir du pays, ces mutations énergétiques qui sont nécessaires pour intégrer la dynamique universelle qui s’impose dans le domaine et léguer ainsi un patrimoine sur lequel les générations futures peuvent compter. Il a rappelé que le plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République avait d’emblée placé la transition énergétique au cœur des politiques de développement du pays, selon la triptyque d’un renouvellement économique basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique. Il a, dans ce cadre, souligné la nécessité de rompre avec le cycle infernal de dépendance chronique de l’extérieur en termes de maîtrise réelle du savoir universel et ses applications sur le terrain, les concepts techniques novateurs qui en découlent et enfin les progrès organiques qui les accompagnent. Connue pour son potentiel énergétique hors hydrocarbures, notamment dans la mise en valeur de ressources nouvelles, telles que l’énergie solaire, éolienne et thermique, l’Algérie compte faire de la relance et du développement de la transition énergétique, inscrite dans le programme du président de la République, son cheval de bataille durant les prochaines années. C’est du moins ce que laisse apparaître la nouvelle approche du gouvernement qui prône une politique de transition énergétique impliquant tous les secteurs des activités économiques et sociales. La formation de compétences nationales est une nécessité impérieuse pour créer une véritable économie basée sur les énergies hors hydrocarbures. À ce titre, une politique de communication et de sensibilisation est indispensable pour que les citoyens intègrent la culture des énergies renouvelables dans leurs comportements quotidiens. Le gouvernement qui a entendu, lors de sa dernière réunion, une communication présentée par le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, consacrée à la feuille de route pour la relance et le développement de ce secteur dans le cadre de la nouvelle approche économique et sociale, entend ainsi faire de la transition énergétique une nécessité et un choix stratégique. La mise en œuvre du programme du gouvernement est graduelle et consiste à prendre en charge en premier lieu les préoccupations des citoyens au niveau des collectivités locales dans les domaines de l’habitat, de l’agriculture, de l’industrie, du transport et de toutes les activités liées au développement économique. Pour rappel, le Premier ministre avait affirmé que la consécration du nouveau Plan de relance économique permettra de venir à bout des situations d’«impasse» qui perdurent, relevant que ce plan devra préserver le caractère social de l’Etat. Il avait assuré que les délais de mise en œuvre du nouveau Plan seront fixés selon les priorités, les coûts nécessaires, les incidences, les acquis, les risques et les difficultés liées à sa mise en œuvre, et ce, à travers la prise de mesures urgentes à des effets immédiates. Ces décisions seront exécutées de manière urgente et sans plus tarder avant la fin de l’année en cours, a-t-il expliqué, ajoutant que lesdites décisions devront venir à bout des situations d’impasse qui perdurent. Il a relevé, dans ce sens, l’existence de mesures à court terme, avant fin 2021, visant à se préparer au changement structurel de l’environnement socio-économique afin de réaliser l’efficacité et la compétence. Ces réformes doivent inclure des mécanismes efficaces en vue de la prise en charge des effets secondaires potentiels devant résulter de ces mesures, notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat des citoyens.

  1. Benslimane