Diabète gestationnel: Entre 15 et 20 % des femmes enceintes en Algérie sont touchées par la pathologie

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires dans le monde ont souligné, mardi, le droit des femmes à un avenir en bonne santé, à l’occasion de la Journée mondiale du diabète (14 novembre).

Cette année, la Journée mondiale du diabète ambitionne à l’égalité des chances en matière de prise en charge et d’accès aux traitements et ce même dans les pays du Sud. Un accès abordable et équitable pour toutes les femmes atteintes de diabète ou à risque de diabète, aux médicaments et technologies essentielles au traitement de la maladie. Selon les dernières données de l’OMS, environ 8% des femmes dans le monde, soit 205 millions de femmes vivent avec le diabète. Plus de la moitié d’entre elles vivent en Asie du Sud-Est et dans la zone occidentale du Pacifique. Il est à souligner également la nécessité pour les femmes de disposer de l’information et l’éducation dont elles ont besoin pour obtenir des résultats optimaux en matière de lutte contre le diabète et renforcer leur capacité à prévenir le diabète de type 2. Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’amputation des membres inférieurs. L’OMS recommande à tous les individus de se nourrir sainement, de pratiquer une activité physique et d’éviter le tabagisme afin de prévenir ou retarder le diabète de type 2. Selon l’Organisation, le diabète peut être traité et ses conséquences évitées ou retardées par des médicaments, un dépistage régulier et un traitement des complications créées par cette maladie. Ces actions préventives font partie des recommandations émises dans le rapport mondial de l’OMS sur le diabète publié en 2016.

Entre 15 et 20% des femmes enceintes risquent de développer un diabète gestationnel

Dans le cadre de la politique mise en place par l’Algérie en conformité avec les recommandations de l’OMS, une vaste politique de sensibilisation des femmes enceintes a été entreprise, c’est à ce propos que le professeur Samir Aouiche, diabétologue au CHU Mustapha-Bacha, a mis l’accent, lundi, à Alger, sur l’importance de sensibiliser les femmes enceintes aux dangers du diabète gestationnel, soutenant qu’entre 15 et 20 % de cette catégorie étaient sujettes à ce type de diabète. Dans une déclaration à la veille de la célébration de la Journée mondiale du diabète (14 novembre), organisée cette année sous le thème «La femme et le diabète», le spécialiste a précisé qu’entre 15 et 20 % des femmes enceintes en Algérie étaient sujettes au diabète gestationnel, soit 2 femmes sur 10, relevant le taux élevé de prolifération de la maladie chez cette catégorie de femmes durant ces dernières années. L’intervenant a évoqué deux types de diabète chez la femme. Le premier (type 1 ou 2) atteint les femmes avant le mariage, tandis que le deuxième se manifeste durant la grossesse. Selon le Dr Aouiche, le suivi de la femme diabétique doit impérativement bénéficier d’un contrôle rigoureux, qui doit débuter au minimum trois mois avant la grossesse et durer sans interruption jusqu’à l’accouchement. Quant aux facteurs de risques du diabète gestationnel, il est intimement lié au mode de vie, à la sédentarité, menant sans équivoque á l’obésité, et est également pris en compte son âge et éventuellement une atteinte ovarienne. Il a dans ce sens estimé nécessaire de veiller à maintenir un taux de glycémie stable chez la femme enceinte soit entre 0,92 et 1,26. La baisse du taux de glycémie en dessous de 0,92 durant les premiers mois de la grossesse est liée au poids du fœtus, a expliqué le spécialiste, ajoutant que l’augmentation de ce taux au-dessus de 1,53 nécessite le suivi d’un régime stricte et la mise de la malade sous insuline en cas de difficulté. Pour sa part, le président de l’Association des diabétiques, Fayçal Ouhadda, a rappelé les différentes campagnes de sensibilisation lancées par l’association pour sensibiliser la population, notamment les femmes à l’importance de la prévention contre le diabète, plaidant pour une alimentation équilibrée et une nutrition saine accompagnée de la pratique d’une activité physique régulière.

Les laboratoires LAD Pharma, Ibn Nafis, et les laboratoires cubains CIGB HeberBiotec planchent sur la prise en charge du pied diabétique

A l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale du diabète, le 12e séminaire célébrant cette journée a été organisé, hier à Alger, par les laboratoires LAD Pharma et Ibn Nafis, la première clinique spé- cialisée dans la prise en charge du pied diabétique, et les laboratoires cubains CIGB HeberBiotec. Lors de ce séminaire, d’éminents professeurs et spécialistes, qui ont contribué au lancement d’Heberprot-P et Hebermin dans le traitement de l’ulcère du pied diabétique dans notre pays, ont communiqué leurs expériences pratiques. Issus de la biotechnologie, ils constituent actuellement la seule alternative à l’amputation du pied diabétique. Abdelkrim Djebbar, PDG de Lad Pharma, a déclaré : «Pour nous, il s’agit de fêter une victoire. C’est une victoire qui n’est pas due seulement aux efforts de LAD Pharma, mais aussi à la coopération cubaine. Dans ce domaine, ils ont développé le Facteur de croissance épidermique (FCE) à travers leur usine et centre de génie génétique à la Havane. C’est un facteur de croissance qui est maintenant produit industriellement et qui est à la portée de toutes les bourses.» Le Pr Valdes Napoles Jorges Luis, de l’hôpital La Havane (Cuba), a expliqué que «le pied diabétique est parmi les complications les plus craintes des malades souffrant du diabète, ils sont en augmentation dans le monde, d’après les calculs de l’OMS, 300 millions de personnes seront touchées en 2030, cela représente une préoccupation majeure des autorités sanitaires. Les intervenants ont été unanimes en matières de retombées sanitaires et financières des complications du diabète, spécifiquement celles liées aux pathologies des membres inférieurs, en effet, «le traitement du pied diabétique est chaque jour plus complexe, nous parlons d’une prise en charge intégrale et pluridisciplinaire, les patients sont généralement mutilés et finissent par mourir.» En fait, le pied diabétique dépend du degré ischémique d’infection. Et les statistiques dans le monde sur l’amputation sont alarmantes : «Toutes les 30 secondes, il y a une extrémité qui est amputée.» Tout au long de leur vie, les patients auront un risque d’avoir un ulcère au pied. A-il précisé. Notons que cela devenait une préoccupation pour lui, sa famille et pour les services de prise en charge. Le coût d’une amputation au niveau international se situe entre 30 000 et 50 000 $. En Algérie, l’amputation coûte environ 9 millions de dinars à la Sécurité sociale, relevant que le diabète est la deuxième cause de mortalité en Algérie.