Dans un message qu’il a adressé sur son compte twitter: Tebboune rassure les Algériens et met fin à toutes les polémiques

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Après une absence de plus d’un mois et demi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, fait son apparition en adressant un message aux Algériens, dans une vidéo diffusée sur son compte officiel Twitter depuis son lieu de convalescence en Allemagne, pour les rassurer sur son état de santé, mettant ainsi fin à toutes les polémiques ayant accompagné son absence.

Tebboune a tenu d’abord à affirmer que sa période de convalescence «pourrait être prolongée d’une à trois semaines», nécessaires pour «reprendre les forces». «Il y a près de deux mois, j’ai été transféré en urgence à l’étranger après ma contamination au coronavirus. Aujourd’hui, Dieu merci, et grâce à nos médecins de l’hôpital central de l’armée et aux médecins allemands, je suis en voie de guérison et cette période de convalescence pourrait prendre encore une à trois semaines nécessaires pour que je reprenne mes forces», a-t-il souligné. Il a assuré, dans ce contexte, qu’il «suit quotidiennement, heure par heure, tout ce qui se passe en Algérie», et «en cas de nécessité, je donnais les orientations à la Présidence», a-t-il encore rassuré. Le staff médical avait recommandé, le 24 octobre dernier, au président de la République d’observer un confinement volontaire de 5 jours, après avoir constaté que plusieurs cadres supérieurs de la présidence de la République et du gouvernement présentaient des symptômes de contamination au Covid-19. Le 27 octobre, le chef de l’Etat avait été admis à l’hôpital central de l’armée à Aïn Naâdja, à Alger. Le 28, sur recommandation du staff médical, il avait été transféré en Allemagne pour des «examens médicaux approfondis». Le staff médical avait indiqué, le lendemain de son transfert, que le président Tebboune, après des examens médicaux approfondis dans un hôpital spécialisé allemand, «reçoit actuellement le traitement adéquat et son état de santé est stable et n’est pas préoccupant». Le 3 novembre, le staff médical avait assuré que «le Président réagit au traitement et que son état de santé s’améliore progressivement conformément au protocole sanitaire». La réapparition du président Tebboune coïncide avec le premier anniversaire de son élection le 12 décembre 2019, une élection qui était porteuse d’espoir à plus d’un titre, après une période de flottement et d’incertitude. En somme, cette élection aura épargné à l’Algérie des périodes de transition, dans la mesure où dès son investiture, Abdelmadjid Tebboune a annoncé des réformes profondes. Il s’était engagé à répondre aux aspirations qu’il a qualifiées de «légitimes» exprimées par le Hirak, estimant que ce mouvement populaire a eu sa «bénédiction» ayant permis à l’Algérie d’éviter des catastrophes. Cet engagement a été réitéré par le président élu dès sa première conférence de presse animée juste après la proclamation par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) des résultats préliminaires du scrutin au cours duquel il a été conforté avec 58,15% des suffrages exprimés. Il avait également souligné que le Hirak a permis l’émergence de plusieurs mécanismes, citant notamment la création de l’ANIE qui «a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant de l’aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien». Promettant d’œuvrer à «rendre justice à toutes les victimes de la «issaba», il avait alors estimé qu’il était temps de concrétiser les engagements pris lors de la campagne électorale, sans aucune exclusion ou marginalisation, ni intention de vengeance. Assurant qu’il travaillerait avec «toutes les parties pour tourner la page du passé» et aller vers une «Nouvelle République avec un nouveau esprit et une nouvelle approche», M. Tebboune avait saisi cette occasion pour rendre hommage à l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), et à son Haut-Commandement, ainsi qu’aux autres corps de sécurité qui ont «géré la situation avec sagesse et clairvoyance et veillé à la protection absolue du Hirak». La volonté affichée par le premier magistrat du pays à répondre aux aspirations du Hirak a été traduite par les 54 engagements contenus dans son programme électoral, placé sous le thème «Engagés pour le changement, capables de le réaliser» qui vise à l’instauration d’une «nouvelle République». En effet, il s’était engagé à «tout entreprendre pour réaliser les attentes et aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février». Dans ce sillage, il avait annoncé une «profonde réforme» de la Constitution, en associant notamment des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l’étranger pour «une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics». Parmi les autres priorités du président élu en matière de prise en charge des revendications portées par les acteurs du Hirak, figure aussi la révision de la loi électorale afin de doter, a-t-il souligné, «le pays d’institutions élues légitimement par le biais d’élections honnêtes libérées de l’emprise de l’argent». M. Tebboune a promis, par ailleurs, de consolider la liberté de la presse et de soutenir les organisations et associations afin d’édifier une «société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir». Persuadé que les 54 engagements pris dans le cadre de son programme électoral, y compris parmi les réformes envisagées dans les domaines socio-économiques et culturel, cadrent avec le «vécu et les revendications du Hirak», le président élu s’est dit convaincu qu’un dialogue «sérieux» entre les Algériens permettra de bâtir «l’Algérie nouvelle». À travers son programme, M. Tebboune s’est engagé à «édifier une société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir, mettre en application un plan d’action au profit des jeunes régi par un cadre réglementaire incluant des mesures permettant de transmettre le flambeau à la jeunesse, et à consolider les composantes de l’identité nationale, à savoir l’islam, l’arabité et l’amazighité». Au volet économique, il vise «l’application d’une nouvelle politique de développement hors-hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale». «Une amélioration du climat des affaires, l’encouragement de l’investissement notamment extérieur direct» sont aussi prévus dans ce programme. Les volets défense et la politique étrangère n’étant pas en reste, M. Tebboune promet de «mettre l’industrie militaire au service de la sécurité et de la défense nationales, et en faveur du développement économique, et s’employer à la révision des objectifs et des missions classiques de la diplomatie algérienne», tout en veillant à «la promotion la participation de la communauté nationale à l’étranger dans le renouveau national».

  1. Benslimane