Covid-19: Le ministre de la Santé juge inquiétante la hausse du nombre de patients en réanimation

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La hausse du nombre de patients Covid-19 en réanimation, qui est passé de 25 malades le 1er juin à 53 hier vendredi 19 juin, inquiète le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.

«Nous constatons qu’il y a élévation du nombre des cas (de contamination), mais ce n’est pas ce qui inquiète. Ce qu’il l’est c’est l’élévation des cas en réanimation, donc des cas graves. Cela signifie peut-être que la virulence du virus s’est élevée, mais cela peut signifier aussi qu’il y a plus de cas. On sait bien que le virus circule au sein de la population», a déclaré le Pr. Benbouzid, ce samedi 20 juin, lors d’une visite de travail dans la wilaya de Boumerdès.

Forte hausse des patients en réanimation en 20 jours Selon le bilan quotidien de l’épidémie de coronavirus en Algérie publié, hier vendredi, 53 patients sont en soins intensifs, contre 54 la veille, 33 le 10 juin et surtout 25 seulement le 1er juin. Vendredi, le Pr. Djamel Fourar, porte-parole du comité scientifique, a évoqué la possibilité de reconfiner certaines wilayas en raison de la hausse des cas de contamination à cause du non-respect des gestes barrières, notamment le port du masque et la distanciation physique. La deuxième source d’inquiétude pour Benbouzid Le ministre a cité une autre source d’inquiétude pour son département en l’occurrence la saturation des hôpitaux à près de 75%. «C’est une moyenne. La cause de cette saturation ce sont les cas suspects admis et qui attendent les résultats», explique le ministre qui annonce avoir demandé, aujourd’hui, au Comité scientifique de veille et de suivi de l’épidémie de coronavirus d’«étudier la possibilité de réduire la durée du séjour hospitalier à 5 jours», et «voir dans quelle mesure les cas bénins peuvent-ils être traités».«Je précise que cela se fait partout ailleurs, que l’on ne pense pas que c’est nous qui voulons cacher une réalité. Ils sont rares les pays qui confinent pendant 14 jours comme nous le faisons. Le comité scientifique Covid va étudier la possibilité de confiner certains patients et les traiter chez eux», souligne Abderrahmane Benbouzid. S’agissant du réaménagement des horaires de confinement, le Pr. Benbouzid a réitéré que cette décision ne dépendait pas du Comité mais de l’autorité politique qu’est le Premier ministre. Il reconnaît la difficulté de rendre applicable cette décision étant donné les conditions de vie d’une frange importante de la population souvent contrainte à l’exiguïté. «Il est très difficile de confiner chez nous. Vous avez des familles de 12 ou 13 personnes dans un appartement. Je quitte le ministère après le début du confinement et je trouve des jeunes rassemblés devant les cages d’escaliers. Il ne faut pas voir les gens qui ont une grande maison, il faut voir aussi les gens des quartiers populaires», admet-il. «S’il y a lieu de déconfiner de façon impérative on déconfine. Il ne faut juste pas que nous soyons dans l’excès», soutient le ministre qui pointe «un peu d’incivisme propre à nous».

Le traitement à domicile «difficilement applicable» en Algérie Le traitement à domicile des cas confirmés de coronavirus est «difficilement applicable» en Algérie en raison des contraintes sociales propres aux familles algériennes, a déclaré, jeudi à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. «Le traitement à domicile des cas confirmés de coronavirus est difficilement applicable en Algérie en raison des contraintes sociales propres aux familles algériennes, ces dernières étant souvent nombreuses en sus de l’exiguïté de leurs habitations», a déclaré le Pr. Benbouzid. Rétorquant à l’interpellation d’un député, lors du débat autour du projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2017, initié par la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a ainsi estimé que le recours à cette option est plus fréquent à l’étranger où «les conditions sociales le permettent».»  Néanmoins, nous l’avons déjà mise en œuvre et c’est l’Etablissement public spécialisé (EPS) de Birtraria à El Biar (Alger) qui a été le premier à le faire», a-t-il indiqué, avant de relever qu’«en suivant les malades au niveau des structures hospitalières, l’Etat contribue à soulager les familles» pour la prise en charge de leurs proches atteints du virus. Toujours au sujet de la pandémie de la Covid-19, il a exprimé son «inquiétude» quant aux nombreux cas enregistrés dans les wilayas de Sétif et de Biskra, ajoutant que «c’est ce qui explique que le premier déplacement de la Cellule dédiée aux enquêtes épidémiologiques soit à Sétif». Sur un autre plan, le ministre a plaidé pour «la prise en charge de patients étrangers, issus de pays frontaliers, dans des structures de santé algériennes, de sorte à engranger des rentrées en devises». Par ailleurs, il a insisté pour que les polycliniques bénéficient, à l’avenir, des «mêmes moyens» que les CHU afin de permettre aux citoyens de s’y soigner «correctement», avant de considérer que l’accumulation des problèmes auxquels est confronté le secteur de la santé résulte de «l’absence d’évaluation» des différents actes médicaux et de gestion.

  1. Y.D.