Compétitions internationales :  Nos clubs peuvent-ils rivaliser au plus haut niveau ?

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    La défaite, lundi, de la JS Saoura face à l’équipe d’Al Shabab de Ryadh de l’Arabie Saoudite (3 – 1), pour le compte des 16èmes de finale aller de la coupe arabe des clubs champions, a provoqué un petit séisme au sein du club phare du sud du pays.

    Ayant fait l’objet de virulentes attaques de la part des supporters, l’homme fort de la JSS, Mohamed Zerouati, a du déposer sa démission juste après la fin de la rencontre. Une démission sur laquelle il pourrait revenir dans les prochains jours, comme c’est souvent le cas avec nos présidents de clubs. Il ne faut pas s’étonner donc, que le bouillonnant Zerouati reprenne du service plus tôt qu’on le pense. En somme, dès que la tension retombe chez les fans et que tout le monde aura retrouvé son calme et ses esprits. Mais au-delà de cet épisode au demeurant fréquent chez nous dans pareille situation, la véritable question que l’on devrait se poser est de savoir si nos équipes sont en mesure actuellement de rivaliser avec les tous meilleurs au niveau continental et régional. Le récital donné par l’équipe saoudienne notamment en deuxième période, nous a montré tout l’écart qui nous sépare de la haute performance. Il ne faut pas se voiler la face, nos représentants avec leurs moyens actuels et la manière avec laquelle ils sont gérés ne pourront plus s’illustrer au plus haut niveau. Sauf grosse surprise, ce qui arrive rarement dans le sport. Comment peut-il en être autrement face à des équipes constellées d’étoiles et dont les ressources financières sont presque inépuisables. Ce qui leur permet de ratisser large et d’aller recruter les joueurs talentueux un peu partout dans le monde. Les sociétaires de Saoura et leur niveau tout juste moyen, paraissaient bien frêles devant l’armada étrangère de l’équipe saoudienne. Ils ont essayé de se battre avec leur courage, leur abnégation, mais l’on voyait bien que les deux équipes ne boxaient pas vraiment dans la même catégorie.

    Dernièrement, le président de la FAF Kheireddine Zetchi a enjoint nos clubs à se mettre au niveau de l’équipe nationale pour aller chercher des titres internationaux. Un discours pour le moins surréaliste, car aujourd’hui nos représentants ne sont pas dotés de suffisamment de moyens logistiques et financiers pour pouvoir concurrencer dans la durée les ténors. Ils sont à leur place. Ils peuvent parfois réaliser des exploits, mais ce sera des coups sporadiques limités dans le temps. Il y a trop de contraintes que ce soit au niveau des règlements, mais aussi dans les mentalités qui freinent nos équipes dans leur évolution. Si l’on prend seulement le dossier des joueurs étrangers autorisés à évoluer chez nous, on voit  déjà une grande différence avec les autres pays. Leur nombre est limité à deux en Ligue 1, alors que nos concurrents peuvent recruter jusqu’à quatre ou cinq et parfois même plus. À titre d’exemple, lors de la finale de la Ligue des champions ayant opposé il y a quelques saisons l’USMA au TP Mazembe, l’équipe du RDC était représentée par huit nationalités différente sur le terrain, alors que du côté usmiste, il n’y en avait qu’un seule joueur étranger. Comment dès lors peut-on rivaliser, sans parler de la saignée que connait la majorité de nos clubs qui perdent leurs meilleurs éléments à chaque début de saison. pour le moment, nos équipes se battent avec les moyens de bord, ils ont d’ailleurs réalisé des résultats probants en coupes africaines jusque-là. Mais il ne faut pas leur demander l’impossible non plus.

    Ali Nezlioui