Tensions Téhéran-Washington: Nouvelle crise au  Moyen-Orient 

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Berlin, Germany - February 18: Pins with the national flags of Iran and the United States of America stands on a table on February 18, 2019 in Berlin, Germany. (Photo Illustration by Thomas Trutschel/Photothek via Getty Images)

 

La décision du président des Etats-Unis,  Donald Trump, de renoncer à une frappe militaire contre l’Iran, après que  celui-ci ait abattu un drone américain dans la mer du Golfe, a permis d’éviter une nouvelle crise « potentiellement dévastatrice » au Moyen-Orient,  a indiqué dimanche le journal Washington Post sur son site internet.

« Le refus de Trump d’aller de l’avant jeudi avec une frappe militaire  (contre l’Iran) pour abattre un drone dans le Golfe persique a permis d’éviter une nouvelle crise potentiellement dévastatrice au Moyen-Orient »,  a écrit le journal, alors que l’Iran et ses forces alliées s’apprêtaient à exercer des représailles contre les Etats-Unis. Selon le Washington Post, le président Trump a appelé à la baisse des  tensions avec l’Iran samedi et plaidé pour un nouveau départ au sujet des discussions sur le nucléaire iranien tout en remerciant Téhéran pour sa « sage » décision de ne pas abattre un avion américain militaire avec du  personnel à bord. Trump, s’adressant aux journalistes avant de partir pour Camp David samedi, a déclaré qu’il souhaitait faire de grandes choses pour l’adversaire de longue date. « LÆIran veut redevenir une nation riche.  Faisons en sorte que l’Iran redevienne grand », a déclaré Trump cité par le média.

Toutefois, le président américain n’a montré aucun intérêt à alléger les  sanctions et a même promis plus, bien que l’Iran insiste pour que celles-ci  soient levées avant tout dialogue. En dépit des affirmations répétées des Etats-Unis et de l’Iran selon  lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, l’escalade et la multiplication des incidents dans la région du Golfe font craindre qu’une étincelle ne  mette le feu aux poudres.

Dans ce contexte, Aaron David Miller, ancien diplomate américain et  négociateur dans plusieurs administrations démocrates comme républicaines,  la décision « juste » de M. Trump de ne pas lancer de frappes ne fait que repousser le problème, elle ne le résout pas. « Sans de réels efforts pour  essayer de mettre de l’ordre dans les relations désastreuses USA-Iran, une escalade militaire n’est qu’une question de temps », a-t-il tweeté. Pour rappel, la destruction d’un drone de l’US Navy par l’Iran a provoqué  de nouvelles tensions entre les deux pays.

L’Iran affirme que le drone abattu se trouvait dans son espace aérien, ce  que dément Washington, provoquant ainsi une vive réaction du président américain qui a affirmé que Téhéran avait commis une « énorme erreur ».

Vendredi, Donald Trump a affirmé avoir annulé à la dernière minute des  frappes de représailles contre trois sites iraniens pour éviter un lourd  bilan humain tandis que l’état-major américain a affirmé que le drone n’avait « violé l’espace  aérien iranien à aucun moment durant sa mission ».

Selon le commandement central des forces américaines, le drone a été  abattu par un missile sol-air iranien au-dessus du détroit d’Ormuz. Ce  détroit est un point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial en pétrole.  Deux tankers avaient été attaqués le 13 juin en mer d’Oman, environ un mois après des actes de sabotage contre quatre navires dont trois  pétroliers à l’entrée du Golfe. Les Etats-Unis ont imputé ces attaques, qui n’ont pas été revendiquées, à l’Iran, ce que ce dernier ne cesse de  démentir. De son côté, l’Iran a averti les Etats-Unis que la moindre attaque contre son territoire aurait des conséquences dévastatrices pour leurs intérêts  dans la région.

Appels à « une désescalade urgente »

Dans le contexte des tensions croissantes entre Téhéran et Washington, le  ministre d’Etat britannique chargé du Moyen-Orient, Andrew Murrison, a entamé dimanche une visite à Téhéran où il a entamé des discussions avec  des officiels iraniens, d’après la télévision d’Etat. Cette visite éclair est destinée, selon Londres, à demander « une désescalade urgente » entre Téhéran et Washington.

Selon le Foreign Office, M. Murrison, qui doit être reçu par le ministre  des Affaires étrangères adjoint Abbas Araghchi, doit aussi exprimer la préoccupation de Londres devant « le rôle joué par Téhéran dans la région et  sa menace de cesser de respecter l’accord sur le nucléaire auquel le Royaume Uni reste pleinement attaché ». Les tensions entre Washington et Téhéran ne cessent de monter depuis le  retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu à Vienne en 2015) suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran, qui privent ce pays des bénéfices  économiques qu’il attendait retirer de ce pacte. La Grande-Bretagne est avec la France et l’Allemagne l’un des trois Etats européens parties à l’accord de Vienne.

Par ailleurs, les Emirats arabes unis ont, eux aussi, exhorté dimanche au  dialogue pour réduire les tensions croissantes dans le Golfe, en particulier entre les Etats-Unis et l’Iran. « Les tensions dans le Golfe ne peuvent être réglées que par des moyens  politiques », a écrit sur Twitter le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash. « La crise qui se prépare depuis longtemps exige (…) de trouver des solutions politiques par le dialogue et les négociations », a-t-il insisté,  estimant par ailleurs que la participation des acteurs régionaux était « importante pour parvenir à des solutions durables »

Tensions dans le Golfe: entretiens à Téhéran d’un ministre britannique

Le ministre d’Etat britannique chargé du  Moyen-Orient, Andrew Murrison, est à Téhéran dimanche, où il a entamé des  discussions avec des officiels iraniens dans un contexte de tensions croissantes entre la République islamique et Washington.

La télévision d’Etat a diffusé sur internet en fin de matinée des images  de la rencontre entre M. Murrison et Kamal Kharrazi, ancien ministre des Affaires  étrangères, aujourd’hui président du Conseil stratégique des relations internationales, qui dépend du ministère des Affaires étrangères.

Londres avait annoncé samedi l’envoi de M. Murrison pour une visite éclair  destinée à demander « une désescalade urgente » entre Téhéran et Washington. Selon le Foreign Office, M. Murrison, qui doit être reçu par le ministre  des Affaires étrangères adjoint Abbas Araghchi, doit aussi exprimer la préoccupation de Londres devant « le rôle joué par Téhéran dans la région et  sa menace de cesser de respecter l’accord sur le nucléaire auquel le Royaume-uni reste pleinement attaché ».

Les tensions entre Washington et Téhéran ne cessent de monter depuis le  retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu à Vienne en 2015) suivi du rétablissement de lourdes  sanctions américaines contre l’Iran, qui privent ce pays des bénéfices économiques qu’il attendait retirer de ce pacte. Elles se sont encore accrues depuis que l’Iran a abattu jeudi un drone  américain. Téhéran affirme que le drone a violé son espace aérien, ce que dément Washington. La Grande-Bretagne est avec la France et l’Allemagne l’un des trois Etats  européens parties à l’accord de Vienne

Merkel appelle à une solution politique au différend Iran-Etats-Unis et met  en garde contre l’isolationnisme

La chancelière allemande Angela Merkel a  déclaré samedi que le monde doit œuvrer à un règlement pacifique du  différend entre l’Iran et les Etats-Unis et a mis en garde contre l’isolationnisme.      

« Je pense que la solution politique ne doit pas seulement être considérée  comme un espoir. Il faut y travailler avec le plus grand sérieux », a dit Mme Merkel samedi lors d’un rassemblement des églises protestantes, à  Dortmund. Les tensions dans la région du Golfe se sont aggravées après les attaques de deux pétroliers dans le golfe d’Oman. Les Etats-Unis ont accusé l’Iran  d’avoir perpétré ces attaques, mais l’Iran a démenti ces allégations.

L’Iran a également abattu un drone militaire américain. Ensuite, le  président des Etats-Unis Donald Trump a approuvé une frappe aérienne contre  l’Iran mais l’a annulée. Le conflit fera partie des dossiers évoqués lors du sommet du G20 au Japon  la semaine prochaine, a dit Mme Merkel, ajoutant que l’Allemagne peut contribuer à faire avancer l’idée qu’elle préconise, c’est-à-dire une solution politique et diplomatique.     

La chancelière allemande a également mis en garde ceux qui s’isolent de la  communauté internationale. Elle n’a cité aucun pays mais elle a toujours critiqué la décision de M. Trump de retirer son pays de l’accord sur le  nucléaire iranien et de l’Accord de Paris sur le climat. Elle a dit qu’aucun pays ne peut à lui seul relever les défis mondiaux du 21ème  siècle.

« Dans certaines régions, il semble que la méfiance soit devenue la  politique du gouvernement (…) Si la confiance ne fait pas partie des  fondations, la politique internationale ne peut pas réussir », a-t-elle souligné.

Tensions dans le Golfe: Abou Dhabi appelle à des solutions politiques

Les Emirats arabes unis ont appelé  dimanche au dialogue pour réduire les tensions croissantes dans le Golfe,  en particulier entre les Etats-Unis et l’Iran après la destruction par Téhéran d’un drone américain. « Les tensions dans le Golfe ne peuvent être réglées que par des moyens  politiques », a écrit sur Twitter le ministre d’Etat aux Affaires étrangères, Anwar Gargash. « La crise qui se prépare depuis longtemps exige (…) de trouver des solutions politiques par le dialogue et les négociations », a-t-il insisté. Le responsable émirati, a par ailleurs estimé que la participation des  acteurs régionaux était « importante pour parvenir à des solutions durables ». Selon l’Iran, le drone américain abattu jeudi avait décollé des Emirats arabes unis. En signe de protestation, le chargé d’affaires émirati a été convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères à Téhéran. La tension entre l’Iran et les Etats-Unis n’a cessé de monter ces derniers  mois et la multiplication des incidents dans le Golfe fait craindre un embrasement.