Relance économique en Algérie :  Benbitour plaide pour la création de 15  pôles régionaux de développement

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L’économiste et ancien chef du  gouvernement, Ahmed Benbitour, a plaidé, mardi à Tizi-Ouzou, en faveur de la création de 15 pôles régionaux de développement et d’investissement qui permettront de valoriser les ressources et potentialités de chaque région  et de « décentraliser la décision d’investissement ».

M. Benbitour a expliqué que la création de ces pôles régionaux, qui représenteront les 15 départements qui existaient à l’indépendance,  permettra de « décentraliser la décision d’investissement. Elles seront dotées de fonds d’investissement, de banques d’affaires, de bureaux d’études. Une monographie de ces pôles qui définira les priorités  d’investissement dans chaque région en définissant ses capacités et ses atouts, ce qui permettra d’avoir tous les instruments nécessaires du développement », a-t-il précisé au cours du « Forum citoyen », lancé par Malek  Amirouche gérant de l’entreprise d’organisation des événements culturels, économiques et scientifiques (EMEV). M. Benbitour qui a souligné « la nécessité absolue de changer tout le système économique » adopté jusque-là par l’Algérie, a insisté sur  « l’importance d’accélérer le processus de reprise économique national ». Pour réussir cette transition économique, il a préconisé de « poursuivre la limitation des dépenses et de se doter d’outils d’étude et d’analyse performants ». Ces outils, a-t-il expliqué, se résument en quatre hauts  commissariats dédiés à la prospective et aux politiques énergétiques, à l’écriture des feuilles de routes des réformes, à l’éducation citoyenne et à la promotion des compétences nationales. M. Benbitour a précisé qu’ »il s’agit de régions économiques et non pas de régions administratives ». « Je précise qu’il s’agit bien de pôles régionaux  d’investissement et de développement et non pas de régionalisme au sens administratif. le nombre de 15 régions peut être maintenu comme il peut être revu à la baisse ou à la hausse selon les spécificités économiques régionales », a-t-il affirmé. Pour pouvoir faire face aux menaces de l’environnement économique international, a-t-il argumenté, « il faut de nouveaux profils dans la  gouvernance des Etats et qu’il y ait des gouvernants qui soient capables d’innover et d’adopter de nouvelles stratégies et de promouvoir de nouvelles politiques en phase avec les nouveaux rapports de forces dans la géostratégie mondiale ». Lors des débats et en réponse à des questions de l’assistance sur le mouvement populaire « Hirak », Ahmed Benbitour a observé que celui-ci a réalisé des acquis en éliminant, au moins durant les marches, les maux dont  souffrait la société avant le 22 février et qui sont, entre autres, « la perte de la morale collective, l’individualisme et le fatalisme ». « Le 1er novembre 1954 a ramené la Révolution pour l’indépendance nationale. Le 22 février est une révolution de la citoyenneté et celle-ci, si elle réussit aura des effets positifs très importants en Algérie et dans les pays de la région », a-t-il indiqué. « La réussite du Hirak interviendra le jour où il aura la capacité de  négocier le mode de changement avec le système. Ce mouvement qui refuse toute représentativité a besoin de sortir de l’horizontalité pour aller vers une espèce de leadership qui soit capable de négocier en son nom de ce changement du système, car sinon on ira vers un échec total », a-t-il considéré. A une question sur la possibilité de récupérer les devises déposées dans des banques à l’étranger par des responsables impliquées dans des affaires de corruption, M. Benbitour a observé que « cet argent, qui ne doit pas  représenter une somme importante, est placé dans des comptes aux noms de personnes, ce qui rend la procédure très difficile. Il faudrait que lors de procès, les juges exigent des concernés de rapatrier cet argent ».

Kahina. Tasseda