Les enjeux de l’école

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Photo Fatah Guidoum@L'Echo d'Algérie

En réponse à un sénateur qui demandait une augmentation du volume horaire de l’éducation islamique dans les programmes scolaires, la ministre de l’Education nationale a répondu par un non catégorique. Benghabrit ne cesse d’essuyer des attaques des courants conservateurs qui veulent à tout prix maintenir un enseignement empreint de forte religiosité au détriment des matières scientifiques. D’ailleurs, l’autre décision importante que vient de prendre la responsable du secteur a été d’enseigner toutes les matières scientifiques en langue française afin de mieux préparer les bacheliers à affronter les nombreuses filières dispensées strictement dans cette langue. C’est constamment le branle-bas de combat contre cette dame jusque dans sa vie privée. Parce qu’elle a «osé» toucher à un domaine «réservé», une chasse gardée des courants les plus obscurantistes plus préoccupés à former des croyants que des citoyens capables de réfléchir et d’affronter les aléas d’une époque de plus en plus difficile. Nos enfants ignorent les bases mêmes d’un enseignement ouvert sur l’universalité. La lecture, le théâtre, la musique, les arts plastiques sont absents des programmes parce que les gardiens de la vertu les considèrent comme subversifs donc susceptibles de pourrir l’âme des enfants. Mais pour le moment, il y a d’autres enjeux pour les nombreux adversaires de la ministre; tenter de bloquer cette décision d’enseigner en français les matières scientifiques. Il y en a même qui ont demandé sa tête au Premier ministre, à l’exemple du premier responsable des Oulémas. Avant elle, il y a quarante ans, Mostepha Lacheraf alors nommé ministre de l’Education nationale par le président Boumediène, s’attela à introduire la modernité à l’école. Mal lui en prit. Il subit tant de foudres des conservateurs qu’il dut rendre le tablier. Alors, on eut droit à la fameuse «école fondamentale», celle-là qui a produit les enseignants qui aujourd’hui s’opposent au projet de la ministre.