Le sport et le football ne résisteront pas au vent du changement

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 Un vent de contestation souffle sur le pays, mais pas que. Le microcosme du football n’est pas épargné par cette fronde populaire. Il ne pouvait en être autrement eu égard à son impact dans la société, et surtout au pourrissement qui prévaut depuis des lustres dans ce milieu, gangréné par la corruption, la violence et les différents trafics.

Véritable pétaudière où les complots ourdis le disputent aux manigances et autres supercheries de toutes sortes attirant des énergumènes de tout bord qui ont fini par mettre main basse sur la discipline. Aujourd’hui, tout le monde ou presque activant dans ce milieu est impliqué d’une manière ou d’une autre dans des affaires sordides, mais profitant de l’impunité générale ils continuent d’exercer leur besogne sans qu’ils soient nullement inquiétés. S’ils s’en tirent à bon compte jusque-là, ils savent néanmoins que l’opinion publique n’est pas dupe. Tout le monde est au courant de leurs agissements malsains qui ont conduit le football vers les bas-fonds. D’ailleurs dans le sursaut général qui caractérise la rue en ce moment, rares sont les présidents de clubs ou dirigeants qui se montrent avec le peuple. Le monde du football est le secteur le moins représenté dans les marches. Est-ce un hasard ? Certains d’entre eux se contentent de soutenir la protesta du bout des lèvres, mais ils n’osent pas se mêler à la foule de peur de la vindicte populaire. Il faut dire qu’ils ont de tout temps fait partie du système. Du moins ils en ont profité pour obtenir des privilèges et des postes auxquels ils ne pouvaient aspirer autrement, en échange de leur allégeance. Le sport en général sous tutelle du pouvoir ne pouvait s’émanciper et voler de ses propres ailes. Il fallait du coup l’enchainer à la médiocrité et la cupidité incarnées par ces pseudo-dirigeants. Aujourd’hui sur la sellette, ils essaient de se dédouaner ou de se refaire une virginité. Mais peuvent-ils réellement survivre au raz-de-marée populaire ? À l’instar de tous les secteurs du pays, le football a besoin d’un changement profond. Ces dirigeants à tous les niveaux ne peuvent en aucun cas représenter l’avenir dont rêvent les véritables sportifs. Du coup, leur départ est inéluctable. Ils vont être emportés par le vent de la révolte qui souffle sur toute l’Algérie. C’est le seul moyen de rompre avec un passé honteux et dégradant.Le mouvement sportif en général a besoin d’un nouveau souffle, de compétences pour sortir le secteur de l’ornière. Il est urgent de revoir toute la politique sportive et se de conformer aux normes standards appliqués de par le monde. Ces dernières décennies, l’on a toujours fonctionné à contre-courant juste pour maintenir une paix sociale précaire. Maintenant que les verrous ont sauté en éclats, il faudra penser à mettre en place une véritable politique sportive basée sur l’émulation, la performance et la compétence. L’on espère qu’avec l’avènement de la deuxième République, on finira une fois pour toutes avec le sport politique. C’est en tout cas le vœu le plus cher des sportifs dévoués et passionnés. Ceux qui ont été longtemps marginalisés ou contraints à l’exil.

Ali Nezliou