Grâce au GNL

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L’Algérie est en mesure de fournir davantage de gaz à l’Espagne

L’Algérie, via le groupe Sonatrach, est en mesure de fournir, en cas de besoin, des volumes supplémentaires de gaz à l’Espagne sous forme de GNL transporté par voie maritime, sans avoir recours au gazoduc

Maghreb-Europe (GME), a indiqué l’expert international en énergie, Francis Perrin. Dans un entretien accordé au quotidien national Liberté  dans son édition d’hier, l’expert a estimé que l’Algérie peut fournir à l’Espagne des volumes supplémentaires en gaz, notamment à travers les trois complexes de liquéfaction d’Arzew ainsi que le complexe de Skikda. De plus, il a cité la disponibilité du gazoduc Medgaz qui relie directement l’Algérie à l’Espagne au niveau duquel des travaux d’expansion doivent s’achever à la fin novembre pour faire passer sa capacité de 8 milliards m3/an à 10,5 milliards m3/an.

Interrogé sur l’impact éventuel du non- renouvellement du contrat portant sur le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui expire à la fin du mois en cours, l’expert international a estimé que le Maroc perdra les volumes de gaz qu’il achète à l’Algérie et les volumes de gaz auxquels il a droit du fait du transit du gaz algérien sur son territoire.

«Cela représentait plus d’un milliard de mètres cubes par an, il y a deux ans», a-t-il souligné. M. Perrin a fait observer que l’Algérie n’est pas tenue juridiquement de commercialiser son gaz via le GME à partir du 1er novembre. Le contrat de transit de gaz via le Maroc à destination de l’Espagne et au Portugal ainsi que le contrat de livraison de gaz vers la péninsule ibérique via le gazoduc Maghreb-Europe arrivent à expiration le 31 octobre prochain. «A partir du 1er novembre 2021 il n’y a donc plus d’obligations juridiques pour la partie algérienne», a analysé l’expert. Mis en exploitation en 1996, le GME achemine du gaz à partir de Hassi R’mel vers l’Espagne, sur 1400 km, en passant par le territoire marocain. Il alimente l’Espagne et le Portugal à hauteur de 10 milliards de m3 par an. La péninsule ibérique (Espagne et Portugal) s’affiche comme 2e client pour le gaz algérien, avec un volume exporté, au premier trimestre de l’année en cours, de 4,3 milliards de m3, soit une progression de 122% par rapport à la même période de 2020, ce qui représente une part de marché de plus de 47%.

Sur un autre volet, l’expert international a considéré que la plupart des facteurs haussiers sur les marchés mondiaux du gaz naturel sont  conjoncturels. «Mais cela ne signifie pas qu’ils vont disparaître rapidement comme par enchantement. La demande restera forte pendant plusieurs mois encore. Elle ne peut pas s’adapter rapidement à la demande», a-t-il analysé.

Il a également expliqué qu’il faudra du temps pour reconstituer les stocks tout comme pour la négociation de nouveaux contrats d’importation de gaz russe, en plus du paramètre du marché européen des émissions de CO2. Questionné sur la possibilité pour l’Algérie de renégocier ses contrats gaziers en cours pour les adapter au contexte de cherté de l’énergie, M. Perrin a souligné que les contrats d’achat et de vente de gaz contiennent des clauses d’indexation selon les tendances conjoncturelles des prix. «Dans le contexte actuel, on peut obtenir des prix plus élevés avec des livraisons spot ou à court terme, mais avec des contrats à long terme, on sécurise des marchés pendant de nombreuses années», étaye-t-il, rappelant que l’Algérie a fait le choix de privilégier des relations à long terme avec ses clients pour ses exportations de gaz naturel, notamment en Europe.

Yasmine D.