En vue de former le nouveau gouvernement: Bedoui et Lamamra entament  les  consultations

0
1156

Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a entamé avec le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, des consultations tendant à la formation du nouveau gouvernement de «compétences nationales avec ou sans affiliation politique», à la lumière des orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika.

La nouvelle équipe gouvernementale comporterait «des compétences nationales avec ou sans affiliation politique et reflétant de manière significative les caractéristiques démographiques de la société algérienne».Une séance de travail, tenue par Bedoui et Lamamra, a porté notamment sur la structure du prochain gouvernement. Les consultations en cours, ajoute-t-on, s’étendront aux représentants de la société civile et aux formations et personnalités politiques qui en exprimaient le souhait en vue d’aboutir à la mise en place d’un «gouvernement de large ouverture». Noureddine Bedoui avait indiqué jeudi dernier que le gouvernement technocrate, qui sera nommé dans les tous prochains jours, entamera dès sa mise en place les préparatifs de la conférence nationale inclusive, affirmant que l’exécutif nouera le dialogue avec toutes les composantes de la société « sans exclusion » pour concrétiser « toutes les aspirations » du peuple algérien. Lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, M. Bedoui a déclaré que les consultations sont en cours pour former le gouvernement, se voulant « ouvert » à tous les courants politiques, « représentatif des toutes les compétences et énergies, notamment les jeunes, et à même de contribuer à la réussite de la phase de transition ne devant pas aller au-delà d’une année ». Il a ajouté que le gouvernement, une fois nommé, commencera sans délai la préparation de la conférence nationale inclusive, dont l’organisation a été annoncée par le président de la République, précisant que ses modalités seront définies en tenant compte des avis et des propositions de tous afin d’établir les « priorités ». M. Bedoui a précisé que le travail de la prochaine équipe gouvernementale consistera « à mettre tous les moyens pour permettre le bon fonctionnement des différents services et institutions du pays ». Il a affirmé que le gouvernement œuvrera à instaurer un climat de « confiance » et de « sérénité », appelant l’opposition politique et tous les partenaires au dialogue et à placer les intérêts de l’Algérie au-dessus de toute autre considération. « Nous lançons un appel à tous les partenaires politiques, notamment ceux qui sont dans l’opposition, au dialogue et à nous écouter les uns les autres afin de pouvoir dépasser la conjoncture difficile que traverse notre pays », a souligné M. Bedoui, estimant que « les défis sont tels qu’aucune partie ne peut prétendre les relever seule ». Le Premier ministre a indiqué que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, « a immédiatement répondu aux revendications du peuple », relevant que cette interaction est illustrée dans son message à la Nation du 11 mars dans lequel il a annoncé le report de l’élection présidentielle du 18 avril 2019 et sa décision de ne pas briguer un 5ème mandat à la magistrature suprême. Le chef de l’Etat a également annoncé la tenue d’une élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante. Pour lui, l’Algérie traverse « une étape particulière de son histoire et les Algériens sont dans l’attente de la concrétisation de leurs aspirations, exprimées ces derniers jours et ces dernières semaines», ajoutant que «le temps et la confiance sont nécessaires pour la concrétisation de toutes les aspirations exprimées par le peuple algérien, toutes catégories confondues, dont les jeunes». Le nouveau chef de l’exécutif s’est, en outre, engagé à « œuvrer avec sérieux et dévouement à l’accompagnement de des réformes et à leur concrétisation sur le terrain et à être à l’écoute du peuple algérien, à son service et proche de lui, notamment pour répondre aux appels que nous avons entendus ces dernières semaines.» Il faut dire que la conjoncture actuelle, marquée par de nombreux défis, implique l’adhésion de toutes les composantes de la société autour de ces aspirations qui ont fait l’objet d’une feuille de route et de réformes profondes que connaitra la nouvelle Algérie. Ces réformes ont été largement explicitées dans le dernier message adressé à la nation par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait pris la sage décision de renoncer à sa candidature et reporter l’élection présidentielle du 18 avril prochain, répondant ainsi favorablement aux attentes exprimées par des milliers d’Algériens lors des dernières marches pacifiques organisées à travers l’ensemble du territoire national. Il a également annoncé la tenue de l’élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante ainsi que la formation d’un gouvernement de compétences nationales. Pour le chef de l’Etat, l’Algérie traverse une étape sensible de son Histoire et ce 8 mars, pour le troisième vendredi consécutif, d’importantes marches populaires ont eu lieu à travers le pays. « J’ai suivi ces développements et, comme je vous l’ai déjà annoncé le 3 de ce mois, je comprends les motivations des nombreux compatriotes qui ont choisi ce mode d’expression dont je tiens, une fois de plus, à saluer le caractère pacifique », a souligné le président Bouteflika qui se dit « comprendre tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays mais aussi le décalage qui a pu être source de préoccupation entre, d’un côté, la tenue de l’élection présidentielle à une date techniquement appropriée en tant que jalon de gouvernance dans la vie institutionnelle et politique et, de l’autre, l’ouverture, sans délai indu, du vaste chantier, politiquement hautement prioritaire, de conception et de conduite de réformes profondes dans les domaines politique, institutionnel, économique et social, avec la participation la plus large possible et la plus représentative de la société algérienne, y compris la juste part devant revenir aux femmes et aux jeunes. Je comprends enfin que le projet rénovateur de notre Etat-nation », « En toute fidélité au serment que j’ai fait devant le peuple algérien de protéger et de promouvoir en toutes circonstances les intérêts bien compris de notre Patrie, et après les consultations institutionnelles requises par la Constitution, j’invoque la grâce et le soutien de Dieu Tout-Puissant pour me prévaloir des valeurs supérieures de notre peuple dont nos glorieux martyrs et nos valeureux moudjahidine ont consacré l’immortalité ». De ce fait, le président de la République a pris la décision de ne pas se présenter à un cinquième mandat, car, dira-t-il, « mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux » . Cette nouvelle République et ce nouveau système « seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain », a-t-il précisé.  Le chef de l’Etat a décidé également qu’il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain. Il s’agit ainsi de « satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m’adresser dans votre souci de lever tout malentendu quant à l’opportunité et à l’irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé. Il s’agit aussi de faire prévaloir la noble finalité des dispositifs juridiques qui réside dans une saine régulation de la vie institutionnelle et dans l’harmonie des interactions socio-politiques, sur une observation rigide d’échéances pré-établies ». Le report de l’élection présidentielle qui a été réclamé « vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l’objectif d’entreprendre ensemble les actions d’importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie », a-t-il expliqué.  « Dans la perspective d’une mobilisation accrue des pouvoirs publics et du rehaussement de l’efficacité de l’action de l’Etat dans tous les domaines, j’ai décidé de procéder tout prochainement à des changements importants au sein du Gouvernement. Ces changements constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m’avez saisi, ainsi qu’une illustration de ma réceptivité à l’exigence de reddition de comptes et d’évaluation rigoureuse dans l’exercice des responsabilités à tous les niveaux et dans tous les secteurs », a-t-il poursuivi. En outre, la Conférence nationale inclusive et indépendante sera « une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation, que j’estime être ma mission ultime en parachèvement de l’œuvre dont Dieu Tout-Puissant m’a accordé la capacité et pour laquelle le peuple algérien m’a donné l’opportunité », a relevé le chef de l’Etat. Cette conférence sera « équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent organisera librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée. La conférence doit s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019 », a-t-il assuré.  Il a, en outre, fait savoir que le projet de Constitution qui émanera da la Conférence « sera soumis à un référendum populaire et la Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat ».  L’élection présidentielle qui aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante sera organisée « sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique qui s’inspirera des expériences et des pratiques les mieux établies à l’échelle internationale. La création d’une commission électorale nationale indépendante est décidée pour répondre à une revendication largement soutenue par les formations politiques algériennes ainsi qu’à une recommandation constante des missions d’observation électorale des Organisations internationales et régionales invitées et reçues par l’Algérie lors des consultations électorales nationales précédentes ».