Dépôt des dossiers de candidatures aux législatives du 12 juin: L’opération se poursuit dans de bonnes conditions

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L’opération de dépôt des dossiers de candidatures aux législatives du 12 juin a été prorogée jusqu’à mardi 27 avril à minuit, en raison du nombre important de dossiers présentés, qui seront ainsi mieux étudiés.

Cette prorogation s’est faite en vertu d’une ordonnance signée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, modifiant et complétant la loi organique relative au régime électoral. Les délais de dépôt des dossiers de candidature ont été prorogés, à la demande de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et après consultation du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel et avis du Conseil des ministres. Le dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidature était fixé, au préalable, au jeudi 23 avril 2021 à minuit, après avoir débuté le 11 mars dernier. Le Conseil constitutionnel a affirmé la «constitutionalité» des dispositions de l’ordonnance présidentielle portant prolongation des délais de dépôt de candidatures pour les élections législatives du 12 juin prochain, considérant qu’elles «ne portent pas atteinte aux garanties constitutionnelles de l’exercice par le citoyen de son droit d’être candidat». La décision relative au contrôle de la constitutionnalité de l’ordonnance modifiant et complétant l’ordonnance portant loi organique relative au régime électoral, concernant le prolongation de cinq jours du délai de dépôt de candidatures pour les législatives du 12 juin, a été publiée dans le dernier numéro du Journal officiel. Le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, a indiqué que son instance avait formulé une demande au président de la République pour la prorogation du délais du dépôt des dossiers, qui a répondu à cette requête, en phase avec l’objectif de ce scrutin consistant en le renouvellement du climat et de la classe politiques et la fondation des institutions sur le libre choix du peuple. La réalisation de cet objectif requiert l’appréhension de la réalité des choses, à la lumière de la nouvelle loi électorale, contenant des données que les pouvoirs publics sont tenus de vérifier si les candidats en jouissent, ce qui a nécessité du temps pour le réaliser. Le président de l’ANIE, avait fait état récemment de 1755 listes de partis politiques agréés et 2898 listes d’indépendants désirant se porter candidat aux élections législatives du 12 juin 2021, soit un total de 4.653 listes, sachant que l’ANIE avait remis «7 655 809 formulaires de souscription de signatures individuelles» aux postulants. Conformément aux conditions à remplir par les partis politiques pour la validation du dépôt des listes de candidatures fixées par l’ANIE, «les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique doivent être appuyées par, au moins 25 000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur les listes électorales». Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 23 wilayas dont le nombre de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 300 signatures. Pour les listes indépendantes, chaque liste doit être appuyée, pour chaque siège à pourvoir, par, au moins, 100 signatures des électeurs de la circonscription électorale. Pour les circonscriptions électorales à l’étranger, la liste de candidats est présentée soit au titre d’un ou de plusieurs partis politiques, soit au titre d’une liste indépendante appuyée d’au moins 200 signatures pour chaque siège à pourvoir parmi les électeurs de la circonscription électorale concernée.

Le corps électoral définitif après examen des recours introduits compte 24 490 457 électeurs au niveau national et à l’étranger, selon les chiffres communiqués par l’ANIE. Ainsi, les contours du paysage électoral des législatives commencent à se dessiner avec l’adhésion de plusieurs partis politiques, toutes obédiences confondues, à ce processus qu’ils considèrent comme une véritable épreuve pour la classe politique et une opportunité aux électeurs pour opérer le changement et élire un nouveau Parlement à la hauteur des aspirations populaires. Placé sous le thème du «changement», cette échéance électorale assure des garanties grâce auxquelles la voix du peuple est le facteur déterminant qui permettra d’élire les candidats engagés dans ces élections et d’ouvrir la porte aux plus méritants pour accéder au Parlement et constituer une nouvelle assemblée élue. La décision du président de la République d’accorder aux jeunes toutes les facilitations pour prendre part à ce rendez-vous électoral en est une autre preuve qui esquisse dorénavant les prochains traits de la chambre basse du Parlement et amènera les partis à ouvrir la voie à cette catégorie, appelée à prendre les choses en main et être le principal variable dans l’équation de la stabilité et du développement. Quelque 50 cinquante partis ont manifesté leur disposition à prendre part à cette échéance, tels que le Mouvement El Bina dont le président Abdelkader Bengrina avait appelé à ce que les prochaines élections législatives soient un gage pour le changement et la réforme et une opportunité pour regagner la confiance perdue. M. Bengrina a insisté sur l’importance de garantir la régularité et la transparence des élections à même de rétablir la confiance du peuple en son Etat et de le mobiliser pour édifier l’Algérie de demain, une Algérie de la liberté, de la dignité, de la justice sociale et du développement. De son côté, le parti du Front El Moustakbal n’hésitera pas à participer à ces élections. À cet effet, le président du parti, Abdelaziz Belaïd, a déclaré : «Nous avons une grande confiance dans les électeurs pour choisir les listes de notre parti et nos représentants qui ne manquent pas de crédibilité. Nous avons également un programme ambitieux permettant de mener le pays à bon port». Par ailleurs, le président du parti du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, s’est dit optimiste que ces échéances aboutissent à une assemblée élue «reposant sur une base populaire solide» ce qui permettra de renforcer le front interne contre les complots ourdis contre l’Algérie».M. Ghouini a affirmé que la participation de sa formation politique aux prochaines législatives intervient dans le cadre de «son attachement à participer à tous les chantiers d’édification de l’Etat et son appui permanent au projet du président de la République pour l’édification de l’Algérie nouvelle avec tous les acteurs de la communauté nationale». Pour sa part, le parti Talaie El Hourriyet participera, avec conviction, aux prochaines législatives. Le président du parti, Abdelkader Saadi, a estimé, dans ce cadre, que ces élections étaient «le meilleur moyen pour sortir de la crise et protéger l’Etat national contre tout effondrement». Dans le même sillage, le FLN a qualifié les prochaines élections législatives de «véritable épreuve» pour sa capacité à entrer dans la compétition politique, à la lumière d’un nouveau système juridique et constitutionnel.Le secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji, a fait savoir que la prochaine échéance était porteuse pour le parti «d’une série d’enjeux populaires, politiques et organisationnels», réaffirmant son engagement d’élaborer des listes électorales répondant aux aspirations du peuple et à sa volonté de parvenir à des institutions élues avec une nouvelle génération. Pour le Secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, les prochaines élections législatives constituent pour sa formation politique «un tournant démocratique et une nouvelle voie», notamment à la lumière des mutations profondes et des conditions géopolitiques que connaît la région entourant l’Algérie, lesquelles exigent «de faire preuve de vigilance et l’examen des mécanismes permettant de préserver la cohésion nationale et la mise en place d’institutions constitutionnelles». Abondant dans le même sens, la présidente de TAJ, Fatima-Zohra Zerouati, a annoncé la participation de son parti avec de nouveaux visages dans le but de consacrer la rupture avec les anciennes pratiques. Pour sa part, le parti Jil Jadid a qualifié l’acte de voter de «solution naturelle» aux crises politiques ainsi qu’au «retour à la légitimité». La liste des participants comporte également le MSP qui a annoncé sa participation aux prochaines législatives étant «une opportunité de changement et de réforme réelle des institutions de l’Etat», en voulant pour preuves l’existence «d’indicateurs positifs de changement». Le MSP a affirmé par le biais de son président, Abderrezak Makri que «l’ère de la distribution des quotas est révolue et le Mouvement de la société pour la paix a ouvert la porte à des citoyens non-adhérents au parti pour se présenter sur ses listes», relevant en outre que sa formation politique aspire à «devenir un véritable partenaire au sein du gouvernement». Récemment, le Président Tebboune a appelé, dans un message à la nation, le peuple algérien à s’exprimer «en toute liberté et par les voies les plus civilisées qui soient» pour le choix de ses représentants lors des prochaines échéances politiques, à la lumière «des défis internes et externes qui interpellent tout un chacun à faire prévaloir l’intérêt de la patrie au-dessus de tout différend et de toute considération étroite». Il a indiqué que le processus démocratique est «le choix de l’Algérie libre et souveraine. Il compte, en plus de la consolidation des fondements de la paix et de la sécurité, parmi les objectifs liés à l’intérêt suprême du pays que nous aspirons à atteindre par la conjugaison des efforts des institutions de l’Etat, de la classe politique et des acteurs de la société civile».

  1. Benslimane