A cause du coronavirus: La saison footballistique compromise ?

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Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du nouveau coronavirus, a complètement revu sa position par rapport à la reprise du championnat de football, prévue le 28 novembre.

Il y a quelques jours, il n’y voyait pas d’inconvénient, il l’encourageait même avec la condition toutefois que le protocole sanitaire soit rigoureusement suivi. Hier, il s’y est montré plus sceptique, écartant même la possibilité d’une relance du championnat si la situation endémique ne s’améliore pas dans les jours à venir.

«La situation sanitaire n’est pas reluisante, très préoccupante même, à telle enseigne que les pouvoirs publics ont pris des mesures pour endiguer la progression exponentielle du virus. Nous aimons le football, qui est notre sport favori, le problème est qu’on ne peut pas prévoir ce qui  va se passer d’ici le 28 novembre. Les hôpitaux sont saturés par des personnes qui sont dans un état grave. Si la situation n’évolue pas positivement, la compétition ne pourra pas débuter», a-t-il tranché sur les ondes de la Radio nationale et comme rapporté par l’APS. Mais le début du championnat dans sa formule actuelle avec 20 clubs, peut-il se permettre un nouveau report ? Pas vraiment. La Ligue aura déjà beaucoup de mal à le boucler sans report, maintenant s’il n’est pas autorisé à reprendre le 28 novembre, ça sera alors mission impossible. Si le report se confirme, la marge de manœuvre des instances du football va dangereusement se rétrécir. Elles n’auront en fait qu’une seule alternative, si elles ne veulent pas annuler carrément la saison. Elle consiste à changer de système de compétition et opter pour la formule déjà proposée, à savoir un championnat avec deux groupes de 10 équipes chacun. Avec 18 journées au programme, c’est jouable, c’est comme si on ne disputait que la phase aller. On n’en est pas encore là, mais la situation est précaire. Les autorités doivent se prononcer rapidement pour que la FAF et la LNF puissent prendre leurs dispositions. En attendant, les clubs poursuivent leur préparation dans des conditions parfois difficiles. Les cas positifs enregistrés chez de nombreux joueurs sont préoccupants, mais pas alarmants. Cela n’empêche pas les équipes de s’entraîner et d’organiser des matches amicaux. C’est le cas du MCA qui, d’après ses dirigeants, suit strictement le protocole sanitaire recommandé par les autorités sanitaires. «Le MC Alger a dès le départ pris les choses très au sérieux, car conscient que la moindre négligence face à ce virus mortel pouvait coûter la vie à des gens. Nous avons donc appliqué le protocole sanitaire à la lettre, sur et en dehors du terrain, notamment, en veillant à ce que nos joueurs mettent des bavettes et utilisent régulièrement du gel désinfectant, tout en respectant une distance de sécurité de 1,5 m, particulièrement lorsqu’ils se trouvent dans endroits clos, comme les vestiaires», a affirmé Nacer Bouiche à l’APS. Le président du Conseil d’administration du MCA, Abdennacer Alma, a reconnu, quant à lui, que «les tests PCR, à eux seuls, nous coûtent 14 000 DA l’unité. Si on y ajoute le reste des frais : bavette, gel désinfectant… cela constitue un sacré budget au quotidien. Je comprends donc le fait que certains clubs, aux revenus réduits, trouvent des difficultés à faire face à la situation ». Le problème en effet se pose avec les clubs dont les moyens sont limités. Ils ne peuvent pas suivre le protocole, sans l’aide et l’assistance de l’Etat. D’où le risque d’une saison perturbée voire annulée, au moment où la propagation du Covid-19 a repris de plus belle chez nous. Sans une implication efficace des pouvoirs publics, le championnat dans sa formule actuelle est sérieusement compromis cette saison.

Ali Nezlioui