Venise, joyau architectural et culturel mondialement connu, fait face à des défis sans précédent qui menacent son existence même.
Dans un appel d’urgence, l’UNESCO recommande de placer cette ville emblématique au patrimoine mondial en péril. Cette mesure vise à attirer l’attention sur les menaces qui pèsent sur Venise et à mobiliser des ressources pour préserver cet héritage unique. Depuis des siècles, Venise a enchanté les visiteurs du monde entier avec ses canaux sinueux, ses palais majestueux, et ses places historiques. Cependant, la montée des eaux due au changement climatique et les pressions exercées par le tourisme de masse mettent en péril la pérennité de cette ville lacustre. Les crues de plus en plus fréquentes, notamment l’acqua alta, engendrent des dégâts considérables aux infrastructures et aux bâtiments vénitiens. Le récent effondrement du campanile de la basilique Saint-Marc en 2022 a été un signal d’alarme supplémentaire, rappelant que le temps presse pour agir. La surfréquentation touristique constitue également un défi majeur pour Venise. Chaque année, des millions de visiteurs affluent dans la cité des Doges, surchargeant les infrastructures, dégradant les monuments et érodant la qualité de vie des résidents locaux. Cette situation a été exacerbée par l’avènement des bateaux de croisière géants, qui provoquent des vagues potentiellement dévastatrices pour les fondations des bâtiments vénitiens. Face à ces menaces, l’UNESCO appelle à une action collective urgente. Placer Venise au patrimoine mondial en péril serait un pas décisif pour mobiliser l’aide internationale nécessaire à la sauvegarde de cette merveille architecturale. Cela permettrait également de sensibiliser le public à l’urgence de la situation et d’encourager une gestion plus durable du tourisme dans la ville. Les efforts de conservation doivent se concentrer sur plusieurs fronts. Tout d’abord, il est essentiel d’investir dans des infrastructures de protection contre les inondations pour sauvegarder le patrimoine bâti de Venise. Des projets novateurs tels que les barrières mobiles MOSE (Modulo Sperimentale Elettromeccanico) doivent être mis en œuvre et renforcés pour faire face aux crues futures. En parallèle, il est impératif de mettre en place une gestion plus équilibrée du tourisme. Des mesures telles que la limitation du nombre de visiteurs quotidiens, la création de zones de protection spéciales et la promotion de formes de tourisme plus respectueuses de l’environnement sont essentielles pour préserver l’intégrité de la ville. Enfin, la coopération entre les autorités locales, les organisations internationales, les scientifiques, et la société civile est cruciale pour élaborer des stratégies globales de sauvegarde de Venise. La situation de Venise est un rappel puissant de l’importance de préserver notre patrimoine mondial face aux défis du 21e siècle. Si des mesures concrètes ne sont pas rapidement mises en place, nous risquons de perdre à jamais ce joyau historique et culturel unique. En tant que citoyens du monde, nous avons la responsabilité collective de protéger et de préserver notre héritage culturel pour les générations futures. Placer Venise au patrimoine mondial en péril est un pas dans la bonne direction, mais il appartient à chacun d’entre nous de soutenir des actions concrètes pour sauvegarder cette merveille vénitienne. Car une Venise menacée, c’est une part de notre histoire commune qui est en danger de sombrer dans les eaux troubles de l’oubli.
Cette recommandation sera votée en septembre par les Etats membres de l’Unesco
L’Unesco recommande de placer Venise sur la liste du patrimoine mondial en péril, des mesures «insuffisantes» ayant été prises pour lutter contre la détérioration du site du fait, notamment du tourisme de masse et du changement climatique, d’après une décision rendue publique ce lundi. «La poursuite du développement (de Venise), les impacts du changement climatique et le tourisme de masse menacent de causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien», note le Centre du patrimoine mondial, une branche de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Cette recommandation sera votée en septembre par les Etats membres de l’Unesco. Alors que «des immeubles» hauts, «susceptibles d’avoir un impact visuel négatif significatif», devraient être construits à distance du centre-ville, l’«élévation du niveau de la mer» et autres «phénomènes météorologiques extrêmes» liés au réchauffement climatique «menacent» l’«intégrité» du site, poursuit l’Unesco dans un avis mis en ligne lundi.
Yasmine Derbal
