Célébration du 60e anniversaire de l’indépendance: Un grand concert de musique andalouse donné à Alger

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«Senaa», un flamboyant spectacle de musique andalouse a été donné samedi soir à Alger par plus de 260 instrumentistes, issus de 33 écoles et associations de musique andalouse pour la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.

L’agora du jardin embellissant le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, où ce bel événement a élu domicile, s’est vite rempli de familles essentiellement, venues apprécier la richesse du précieux legs de l’Ecole algéroise de musique andalouse «Senâa», à l’instar de celles, du «gharnati» à Tlemcen et du «malouf» à Constantine. De Mostaganem à Béjaïa, plus de trente associations de musique Senâa issues de neuf villes d’Algérie, dont Alger, Blida, Tipasa, Médéa, Aïn Defla et Tizi-Ouzou ont répondu à l’appel du président et directeur artistique de l’association culturelle «El Bachtarzia» de musique andalouse de Koléa, Yazid Hamoudi, initiateur de cette «belle idée». Une quinzaine de chefs d’orchestres de cette musique savante, ont ainsi contribué, avec les musiciens de leurs associations respectives, à ce moment historique qui donnera naissance à ce qui s’appellera désormais, «Le grand orchestre algérien de l’Ecole Sanâa», «créé pour célébrer le 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie». «La création de ce grand ensemble est une excellente idée, il interviendra une à deux fois par an, et sa direction artistique sera tournante», a déclaré le chef d’orchestre de l’association «Kortoba» de musique andalouse, Naguib Kateb. Ravi de l’ouverture de ce nouvel espace dédié, a-t-il expliqué, à «la sauvegarde, la promotion et la transmission du patrimoine andalou dans sa variante Senâa», Yazid Hamoudi a été désigné à l’unanimité par ses pairs pour diriger d’«une main de maître» le premier concert du grand orchestre algérien de l’Ecole Senâa. Dans une ambiance de grands soirs, le grand ensemble a gratifié, deux heures durant, l’assistance de plusieurs pièces, de la musique Senâa, à l’instar de «Touchiya Maya» et «Ya ghazel dhabyou el houma ma adjmalek». Les sonorités relevées des centaines d’instruments à cordes, retentissant sous le ciel du jardin fleuri du Palais de la culture Moufdi-Zakaria, ont également rendu des extraits de, «Noubet Dil», dans ces déclinaisons modales et rythmiques. Dans le même mode, les pièces, Ya na imine la tarqoudou (Derdj), Faha ez’zahrou fah (n’çraf), Niranou qalbi (kh’lass 1) et Wahd el ghoziyel (kh’lass 2), ont été très applaudies par l’assistance, dans une ambiance conviviale. Enchaînant dans le genre aroubi et le mode Raml el maya, les instrumentistes de ce nouvel ensemble chantant en chœurs, ont également entonné, entre autres pièces, Menni bet iraâï lahbab, Yal’werchane, Aachiyatoun et El khilaâ taâdejb’ni, au plaisir d’un public conquis qui a cédé au relâchement. Yazid Hamoudi et son orchestre ont clos la soirée avec le mythique chant d’honneur et de victoire sur l’ennemi, d’El Hadj M’Hamed El Anka (1907-1978) El Hamdou li Allah ma b’kach istiâmar fi bladna, repris en chœur par le public, qui a savouré tous les moments de la soirée dans la délectation. Créé avec l’«étroite collaboration» du Palais de la culture Moufdi-Zakaria, le grand orchestre algérien de l’Ecole Sanâa entend essentiellement «célébrer le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, au nom de la grande famille de la musique andalouse», a précisé le directeur artistique du concert de naissance de ce nouvel et bel ensemble.

Houda H.