La CAN reportée: Le manque de sérieux de la CAF

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Ce qui n’était qu’une rumeur, a été confirmée hier par la CAF. La prochaine édition de la CAN qui devait avoir lieu en Côte d’ivoire du 23 juin au 23 juillet 2023, a été reportée à janvier 2024, a annoncé la Confédération africaine de football, ce dimanche à Rabat.

La décision a été prise en marge de la Coupe d’Afrique des nations féminine qui se déroule actuellement au Maroc. Ce sont les incertitudes climatiques prévalant en cette période en Côte d’Ivoire, qui ont incité les responsables de la CAF à décaler la CAN. La semaine dernière, le pays hôte a connu des grandes inondations ayant fait de nombreuses victimes. Les terrains de football sont devenus impraticables. C’est connu, cette période de l’année (juin-juillet), est propice aux précipitations dans toute la région. On se demande dès lors pourquoi les dirigeants de la CAF ont programmé la CAN en juin-juillet avant d’être contraints de la reporter encore une fois. On ne pense pas qu’ils se sont rendu compte juste maintenant des conditions climatiques difficiles en cette période de l’année. Visiblement, les décisions sont prises avec légèreté au niveau de l’instance faîtière du football africain. Sinon comment expliquer ces atermoiements, qui, il faut le dire, se répètent en permanence. Car ce n’est pas la première fois que la CAN est reportée, puisque la précédente, qui a eu lieu au début de l’année au Cameroun, a connu le même sort, avant de se dérouler une année plus tard par rapport à la date fixée initialement. C’est en tout cas une preuve du manque de sérieux qui n’améliore pas l’image, déjà écornée, de la CAF. On pensait qu’avec la venue de la nouvelle équipe dirigeante présidée par l’homme d’affaires sud-africain, Patrice Motsepe, l’institution africaine allait enfin se professionnaliser et sortir du marasme dans lequel elle se morfond. Il n’en est rien. Les anciennes pratiques ont visiblement la peau dure. Ça confirme en tout cas le règne de la médiocrité et du clientélisme. La CAF est l’otage de quelques personnes influentes particulièrement du président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaâ, avec évidemment la bénédiction du président de la Fifa, Gianni Infantino. Les deux hommes s’entendent comme larrons en foire. Sinon comment expliquer que toutes les grandes décisions au niveau de la CAF, sont prises au Maroc. C’est tout sauf un hasard. Cette semaine, Infantino n’a pas tari d’éloges sur son collègue marocain à l’occasion de la tenue de la CAN féminine. «Le Maroc est un grand pays, pas seulement de football. Il sait organiser des événements importants […] Le fait que la CAF ait choisi de la jouer ici est un témoignage au Maroc, à sa capacité, au président Fouzi qui a su brillamment gérer la fédération», a-t-il déclaré.  Pour rappel, Lekjaâ a été l’organisateur des dernières élections présidentielles au cours desquelles Motsepe a été élu à mains levées, nouveau président de la CAF. L’Afrique n’a pas fini de subir le diktat de ces nouveaux nababs du football africain.

Ali Nezlioui