Zetchi : « C’est vrai, j’ai failli démissionner… »

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 Après le coach national Djamel Belmadi qui a effectué sa rentrée médiatique, mardi dernier, ponctuée par quelques punchlines destinées particulièrement à une certaine presse et des consultants TV qui se reconnaitront, c’était au tour, hier, du président de la FAF de faire la sienne sur les ondes de la radio Chaine III.Invité de l’émission hebdomadaire « Football Magazine », Kheireddine Zetchi a fait dans le politiquement correct sans toutefois se dérober aux questions ayant trait à l’actualité footballistique, évoquant également ses projets et ses activités au niveau de la Fédération.

Très à l’aise face à son interlocuteur Maâmar Djebbour, notamment grâce au sacre des Verts à la CAN, le premier responsable de la Fédération est revenu évidemment sur cet exploit historique en louant les efforts de toute une équipe qui n’a pas lésiné sur les moyens pour atteindre cet objectif. Il est revenu par ailleurs sur sa mise à l’écart lors de la cérémonie officielle organisée par le chef de l’Etat en l’honneur de l’équipe nationale. Il avoue ne pas en connaitre les raisons. «Lors de cette cérémonie, je ne m’attendais pas à être écarté de la sorte. Je n’ai pas compris les raisons. Je l’ai très mal vécu et j’ai songé à partir, à cette époque », confie-t-il sans vouloir trop s’attarder sur cet épisode.  Mais après mûre réflexion, il a décidé de poursuivre son mandat, car il estime être un « passionné de football ».Zetchi a profité de l’occasion pour apporter des éclaircissements concernant ses relations avec le coach national, d’autant que des rumeurs ont circulé dernièrement selon lesquelles les deux hommes ne s’entendaient plus.  « Mes relations avec Belmadi sont excellentes sur le plan professionnel et fraternelles sur le plan humain », a-t-il corrigé défendant au passage le sélectionneur qui, selon lui, ne peut pas assurer la mission de diriger les A et l’équipe nationale des locaux en même temps. « Belmadi a une mission principale avec les A, mais il va superviser ce qui se fait au niveau des A’ », a-t-il précisé.  Il a révélé par ailleurs la tenue d’au moins un match amical de prestige au mois d’octobre prochain entre l’équipe nationale et une sélection sud-américaine, vraisemblablement l’Argentine, même si l’on parle aussi du Brésil. « L’EN aura deux très bons matches en octobre prochain. On est déjà en contacts avec une sélection sud-américaine dont je préfère taire le nom pour le moment », s’est contenté de dire.Sur le plan local, Zetchi ne pouvait pas passer sans parler du fameux projet encore à l’étude celui  du nouveau système de compétition.  « Notre football va mal depuis longtemps. Notre championnat est médiocre et nos clubs n’y arrivent pas sur le plan continental. Il faut donc restructurer nos clubs et penser à une nouvelle pyramide. On compte sur l’aide des pouvoirs publics pour assainir la situation de nos clubs professionnels. On ne veut pas une gestion politique. On doit appliquer le fair-play financier, vérifier les équilibres financiers des clubs et réduire le nombre des SPA. On veut une Ligue 1 professionnelle à 18 clubs dès la saison 2020-2021 et une Ligue 2 amateur à deux groupes. Le projet est à l’étude au niveau du Bureau Fédéral et il sera soumis à l’AG ce mois-ci pour adoption à bulletins secrets. On compte supprimer l’Inter- régions et créer six groupes au niveau de la DNA, dont deux au Sud», détaille-t-il. Un projet ambitieux mais qui comporte de nombreuses contradictions. En effet, comment peut-on parler de fair-play financier au moment où certains clubs sont entièrement pris en charge par des entreprises publiques, alors que d’autres sont livrées à elles-mêmes. Comment imaginer l’aide des pouvoirs publics sans qu’ils s’ingèrent politiquement dans la gestion des clubs ? Zetchi veut restructurer nos clubs pour qu’ils puissent rivaliser au niveau continental, alors que notre championnat « médiocre » a connu, cet été, une véritable saignée, perdant au passage ses meilleurs éléments qui sont allés justement renforcer les rangs de nos concurrents tunisiens, mais aussi ceux du Golfe. C’est bien d’avoir les meilleures intentions du monde, mais il faudra aussi avoir les moyens de sa politique. A moins qu’il veuille jeter de la poudre aux yeux dans un but inavoué…

Ali Nezlioui