Pétrole: Le Brent à son plus haut niveau depuis six mois 

0
855

Les prix du pétrole grimpaient à leur plus  hauts en près de six mois mardi en cours d’échanges européens, dopés par la  décision de Washington de ne pas renouveler les exemptions de sanctions  pour certains importateurs de brut iranien.

Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en  juin valait 74,43 dollars à Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la  clôture de lundi. A New York, le baril américain de WTI pour livraison en juin également,  dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence,  gagnait 47 cents à 66,02 dollars. Le Brent a culminé à 74,70 dollars  et le WTI à 66,19 dollars, des plus  hauts depuis début novembre. Le président Donald Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux  dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie,  Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d’importer du brut iranien,  pour « porter à zéro les exportations » et « priver le régime de sa principale  source de revenus », a annoncé la Maison Blanche. Cette décision est bien plus soudaine que nous ne l’attendions, et le  reste du marché a aussi été pris par surprise, ce qui explique la hausse  des prix, ont commenté des analystes.  En mars, l’Iran exportait encore 1,7 million de barils par jour, selon  l’agence spécialisée S&P Global Platts, dont près de 628.000 vers la Chine. Celle-ci a d’ailleurs fait part mardi « de sa ferme opposition à la mise en  oeuvre de sanctions unilatérales par les Etats-Unis », a déclaré devant la  presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. Sans préciser si Pékin suspendrait ou non ses importations de brut  iranien, M. Geng a ajouté que la Chine continuerait à « sauvegarder les  droits légitimes des entreprises chinoises ». « Nous estimons que la Chine ne peut pas se permettre de céder, et nous  pourrions en fait assister à une hausse des importations chinoises de brut  iranien », a jugé un analyste. Le marché commence en effet à souffrir d’un déficit de l’offre, même si  l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, est prête à « stabiliser » le  marché, selon le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Falih. En 2018, l’Arabie saoudite avait obtenu que l’Organisation des pays  exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie,  assouplissent leur accord de limitation de la production en amont des  sanctions américaines contre l’Iran. Les exemptions accordées à la dernière minute par Washington avaient  conduit à un plongeon des prix au quatrième trimestre.

Moussa O