À 39 ans, alors que beaucoup auraient songé à raccrocher les gants, Raïs Ouahab M’Bolhi choisit la voie du défi. En rejoignant cet été l’ES Mostaganem, l’ancien portier des Verts surprend tout le monde. Mais derrière ce choix inattendu, se cache une ambition encore vivace : revivre l’ivresse d’une Coupe du monde sous les couleurs de l’Algérie. Trois journées ont suffi à montrer que M’Bolhi n’est pas venu faire de la figuration. En grande forme physique malgré une saison blanche, il a déjà gardé ses cages inviolées à deux reprises, notamment lors du déplacement périlleux à Oran face au Mouloudia local, où ses arrêts décisifs ont permis aux siens de repartir avec un point précieux (0-0). Hormis un penalty encaissé lors du match inaugural face à l’Olympique Akbou, de surcroît dans les derniers instants de la partie, le vétéran semble avoir retrouvé ses réflexes d’antan. Solide sur sa ligne, rassurant dans ses sorties, et toujours aussi vocal avec sa défense, M’Bolhi montre qu’il reste une valeur sûre entre les poteaux. Derrière ce retour en Algérie, après un passage discret au CR Belouizdad, se cache une volonté claire : retrouver la sélection nationale. S’il ne l’a jamais dit ouvertement, M’Bolhi n’a jamais officiellement pris sa retraite internationale. Et il garde en tête l’idée d’un ultime baroud d’honneur avec les Verts. Le timing pourrait jouer en sa faveur. Depuis son départ en 2022, aucun gardien n’a véritablement su s’imposer comme numéro un incontesté. Le poste reste instable, et les performances récentes des prétendants (Guendouz, Mandrea, Oukidja…) n’ont pas totalement rassuré le sélectionneur Vladimir Petkovic, en quête d’un dernier rempart fiable. M’Bolhi, c’est plus qu’un simple gardien. C’est une légende vivante pour le football algérien. Avec 91 sélections entre 2010 et 2022, il a été de toutes les grandes épopées : Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, Coupe du monde 2014 au Brésil (où il avait été époustouflant face à l’Allemagne), vainqueur de la CAN 2019 en Égypte, 6 participations à la Coupe d’Afrique des nations, un record pour un gardien algérien. Son expérience, sa sérénité dans les grands matchs et son leadership naturel pourraient peser lourd dans les prochaines décisions du staff national.
Un dernier défi : la CAN 2025, puis le rêve DU mondial 2026?
Avant même de penser à la Coupe du monde 2026, l’Algérie disputera la CAN 2025 au Maroc, en décembre prochain. Un rendez-vous que M’Bolhi ne veut pas manquer. Sa forme actuelle et son mental de compétiteur pourraient pousser Petkovic à lui redonner sa chance, ne serait-ce que pour encadrer une défense en reconstruction. Si le destin lui accorde une dernière chance avec les Verts, Raïs M’Bolhi pourrait entrer un peu plus dans la légende, en devenant le premier gardien algérien à disputer trois Coupes du monde. Pour la petite histoire, Raïs M’Bolhi n’a manqué que très peu de matchs majeurs avec l’Algérie entre 2010 et 2022. Il a été élu meilleur gardien de la CAN 2019. Peu de joueurs ont su, à 39 ans, faire renaître l’espoir d’un retour en sélection nationale. Mais Raïs M’Bolhi n’est pas un joueur comme les autres. Et si le miracle venait vraiment de Mostaganem ?






