Conférence nationale sur la relance industrielle: «Ensemble pour relever le défi»

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier à Alger, l’ouverture des travaux de la conférence nationale sur la relance industrielle, visant à établir une vision stratégique du secteur industriel et à mobiliser les acteurs autour des objectifs de la relance économique.

Les travaux de cette conférence, organisée par le ministère de l’Industrie, se déroulent au Palais des nations (pour ce qui est de l’ouverture et des allocutions) et au Centre international des conférences (pour ce qui est des ateliers et des débats), du 4 au 6 décembre, sous le thème «Ensemble pour relever le défi». L’ouverture de cet événement s’est déroulée en présence du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ibrahim Boughali, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, ainsi que des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar. Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Reda Tir, des cadres d’Etat, des chefs d’entreprise et de groupes industriels, publics et privés, des responsables d’administrations et d’institutions en lien avec le secteur de l’industrie et de l’investissement y ont également pris part.

Mobiliser les compétences nationales pour booster la croissance de l’industrie et l’économie nationale Dans son allocution à l’ouverture de la conférence nationale sur la relance industrielle, M. Tebboune a souligné qu’«après le parachèvement de l’édifice constitutionnel et institutionnel, 2022 sera exclusivement consacrée à l’économie, et «là nous verrons, a-t-il dit, qui des responsables suivront notre démarche et ceux qui l’entraveront». Le président de la République a présenté un état des lieux du secteur industriel en Algérie, en retraçant les différentes étapes franchies. «Le secteur industriel en Algérie est passé par plusieurs étapes, la première étant la surindustrialisation, notamment pour l’industrie lourde, comme la métallurgie, le textile et la pétrochimie», a-t-il indiqué, précisant qu’«il n’en reste que peu de ces industries en raison des crises financière, politique et sécuritaire». Et d’ajouter : «Après l’aisance financière» atteinte dans le pays, le secteur a amorcé la phase de «la fausse industrialisation», assimilée de façon caricaturale au gonflage des pneus et au détournement d’argent vers l’étranger sous plusieurs appellations, outre l’assemblage au lieu de la «l’état actuel de l’industrie nationale n’est pas une fatalité mais une réalité, même si certains aspects sont difficiles à appréhender et à maîtriser, il reste cependant possible de redresser la situation en prenant urgemment les mesures nécessaires pour éradiquer la corruption et mettre fin à la dilapidation de l’argent public», a souligné le président Tebboune. «Maintenant que la justice a tranché, nous nous remettons à la construction d’une véritable industrie sur des bases rationnelles au service de l’intérêt national comme un des vecteurs du développement global», conclut le chef de l’Etat.

Nécessité d’augmenter la contribution de l’industrie nationale au PIB de 15%, souligne  Tebboune Par ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter la contribution de l’industrie au Produit interne brut (PIB) de 10 à 15% pour un véritable décollage du secteur. Dans son allocution lors des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle, M. Tebboune a insisté sur la nécessité «d’augmenter la contribution de l’industrie au PIB de 10 à 15%». Il est possible d’atteindre le taux de 10% au PIB avec «des efforts raisonnables, néanmoins si nous voulons opérer une révolution industrielle, il faut atteindre un taux de 15%», a-t-il souligné. Certains pays européens industrialisés, dont les industries enregistraient une part de contribution de plus de 20% à leurs PIB, enregistrent actuellement des taux entre 11 et 12%, et de ce fait, les efforts qui seront consentis en Algérie pour développer l’industrie permettront d’atteindre des moyennes dépassant ces pays, a fait remarquer M. Tebboune. Une augmentation de cette contribution réduira également les importations industrielles, explique le Président, soulignant l’obligation d’appliquer rigoureusement les instructions liées à l’interdiction d’importer des produits fabriqués localement afin de protéger la production nationale. Le secteur industriel représente actuellement environ 5 à 6% du produit intérieur brut (PIB), ce qui «donne une idée de l’ampleur du défi que l’Algérie doit relever», a-t-il soutenu. Et d’assurer que «ce défi est à notre portée aujourd’hui et nous sommes décidés à le relever par des démarches concrètes et efficaces notamment en levant les obstacles rencontrés par les usines afin de leur permettre de participer, autant que possible, au revenu national, et de contribuer au parachèvement des projets en cours de réalisation ou gelés sur fond de calculs  politiciens ou d’intérêts suspects».

Evoquant les industries manufacturières, le Président a rappelé les instructions adressées aux banques et qui prévoient un financement à hauteur de 90% de la valeur des projets, les porteurs de projets (y compris les start-up), les instances activant dans le marché des marchandises industrielles, les entreprises concernées par le soutien et l’accompagnement dans le domaine industriel, les centres d’études ou de recherches dirigées, ainsi que les experts sont tenus de contribuer à cette relance. Cet événement tend également à inciter les entreprises industrielles au dialogue entre elles, ainsi qu’avec leurs partenaires dans d’autres secteurs (agriculture, hydrocarbures, commerce, finances, innovation et recherche scientifique) afin de tirer profit de tous les aspects de la coopération possibles, mobiliser les compétences nationales, locales et de la diaspora, pour bénéficier de leurs expériences et associer tous les acteurs autour des objectifs et du plan du ministère de l’Industrie et les impliquer dans la mise en oeuvre du plan d’action sectoriel. En effet, la construction d’un modèle économique, reposant sur la diversification de la croissance et l’économie de la connaissance, constitue l’un des principaux engagements du programme du président de la République et contenu dans le plan d’action du gouvernement, comptant sur la relance économique basée sur la participation «forte» du secteur industriel pour optimiser l’efficacité économique et valoriser les ressources à travers leur transformation et la production des marchandises devant contribuer au soutien des autres secteurs et à couvrir les besoins croissants de la population.

Ahsene Saaid / Ag.