Bouira: L’Auteur du quadruple crime de Taghzout devant la justice

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Les litiges liés au foncier s’installe davantage au sein de la société algérienne et conduisent parfois à des actes criminels dans les familles, compte tenu des lenteurs de la procédure judiciaire, notamment depuis que les structures traditionnelles qui étaient autrefois un cadre d’arbitrage et de réconciliation «la Djemaâ» sont en voie de disparition.

Le quadruple crime de Taghzout appel les autorités compétentes à réfléchir sur les questions liées au bon voisinage, au droit de servitude et qui doivent faire l’objet des cahiers de charge dans chaque Assemblée populaire communale pour épargner à la société ses fléaux sociaux. Dans ce cadre, l’auteur présumé du quadruple crime de Taghzout (Est de Bouira), arrêté mercredi après-midi par les services de la Gendarmerie nationale, a été présenté, hier, devant le procureur de la République dans le cadre de l’enquête en cours, a indiqué le chef du groupement de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Mahdjoub Areibi Kamel. L’accusé (B.A.) a eu une séance «spéciale» samedi avec le procureur de la République dans le cadre de l’enquête, qui est toujours en cours, avant d’être remis au juge d’instruction, a expliqué le même responsable lors d’une conférence de presse. Après avoir été entendu par les services de la Gendarmerie nationale, B.A., qui a avait, le 11 juin, tué sa belle-sœur (60 ans), son neveu (32 ans) et sa nièce (22 ans) avant de revenir 10 jours plus tard sur les lieux pour éliminer, cette fois-ci, son propre frère, a reconnu avoir «l’intention d’éliminer toute la famille de son frère». Un vieux conflit lié à une piste mitoyenne au domicile familial serait à l’origine de ce massacre commis après une énième dispute entre les deux familles. «Une grande haine se fait ressentir entre les deux familles depuis de longues années, à cause d’un litige sur cette piste mitoyenne de la maison de la famille des victimes et qui mène vers la maison du criminel», a rappelé le lieutenant-colonel Mahdjoub Areibi. «Nous avons même entendu parler d’une affaire de mœurs dans cet acte ignoble», a-t-il ajouté, sans fournir de détails. Durant l’interrogatoire, le présumé auteur du quadruple crime (63 ans) a reconnu avoir «regretté le meurtre de la jeune fille et celui de son neveu Rabah (32 ans), qui était un intermédiaire de réconciliation entre les deux familles», tout en justifiant son acte par son état de «stress et de panique», a précisé le chef du groupement de la Gendarmerie nationale. A propos de l’arrestation de ce dernier, le conférencier a fait savoir qu’un effectif de plus de 250 gendarmes, dont une brigade sino-technique utilisant trois chiens renifleurs, ainsi qu’un hélicoptère, ont été mobilisés pour rechercher le criminel, qui se repliait dans la forêt voisine d’El Maâdhi où il a été arrêté mercredi à 15h, alors qu’il se cachait derrière les buissons. «Le criminel ne s’est pas rendu. Il a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie nationale lors d’une opération de ratissage effectuée sous la protection de l’Armée nationale populaire (ANP) déployée dans la difficile région montagneuse de Taghzout afin de sécuriser le périmètre de recherche», a tenu à préciser le chef du groupement. «Il a été arrêté avec en sa possession un fusil de chasse et 35 cartouches qu’il a achetées auprès d’inconnus, dont une autre enquête sur cette question est en cours», a-t-il dit. Pendant sa cavale, le criminel se repliait dans la zone montagneuse et forestière de Maâdhi, et il s’est même rendu à Draâ Lekhmis (près de Bouira) pour s’approvisionner en nourriture, selon les détails donnés par le conférencier. Relâchés après l’arrestation de leur père, les fils de l’auteur présumé du quadruple crime seront réentendus par les services de la Gendarmerie nationale, a rappelé le chef du groupement de la GN.