Coup de tonnerre avant-hier soir, à Bouaké. L’équipe nationale algérienne est sortie prématurément de la CAN en Côte d’Ivoire. Une sortie qualifiée de « grande comme un naufrage et une grande humiliation ». Ainsi, le scénario de la précédente édition au Cameroun s’était produit.
Pourtant, tout semblait favorable pour une qualification en huitièmes de finale, car un pont suffisait aux Verts pour passer. On croyait que les nôtres étaient capables de faire respecter la hiérarchie face à une modeste sélection mauritanienne, qui jusque-là n’avait jamais remporté la moindre victoire, en trois participations à une phase finale de Coupe d’Afrique des nations. Avec six matches sans victoire en phase finale de la CAN, le cauchemar de la sélection algérienne se poursuit, avec une nouvelle élimination sans gloire lors d’un grand évènement international, après avoir quitté dès le premier tour la CAN en cours en Côte d’Ivoire, suite à sa surprenante défaite (1-0) contre la Mauritanie. Pourtant, les Fennecs avaient leur destin en mains. En cas de victoire ou un nul face lors de cette troisième et dernière journée, les Verts auraient validé leur ticket pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Mais, en, vain, les Mauritaniens sont parvenus à créer la grande surprise de ce tournoi continental en terre ivoirienne. Alors, comment peut-on expliquer ce fiasco ou plutôt cette élimination sans gloire des Verts ?
Tactique et gestion de l’effectif
Sur le plan mathématique, on peut dire que l’EN a hypothéqué ses chances de qualification après avoir mal débuté sa campagne de Coupe d’Afrique des Nations avec deux nuls face à l’Angola et le Burkina Faso. Aussi ? Plusieurs erreurs ont été commises dans le domaine du coaching et de choix de joueurs en fonction de l’objectif et de la valeur de l’adversaire. Disons le tout de suite, la sélection nationale a visiblement manqué de complémentarité dans l’animation du jeu qui lui aurait permis de trouver ses solutions en profondeur. Là, on se demande sur l’utilité de la convocation de Bennacer qui n’a finalement joué qu’un seul match. La présence d’un élément de la trempe d’Abdelli aurait été une solution de rechange pour le coach national au milieu de terrain.Convoquer un gardien de but Zeghba pour remplacer un attaquant Gouiri (blessé) s’est avéré illogique. La décision de Djamel Belmadi, d’entamer la CAN avec 26 joueurs, s’est privé d’un atout qui lui aurait permis de faire face à certaines situations. A propos du onze titulaire, on avait l’impression que le sélectionneur national était toujours à la recherche de son équipe-type. Sinon comment expliquer ces nombreux changements effectués lors des trois rencontres ?Contre la Mauritanie par exemple, l’entraineur national a pris le risque d’opérer pas moins de cinq changements dans le onze de départ en laissant Mahrez sur le banc. Chose qui n’était plus arrivée depuis 2019, lors de la victoire 3-0 contre la Tanzanie pour le compte de la phase finale de la CAN en Egypte. A-t-il été influencé par les réseaux sociaux ? Mais, la problématique est que malgré ce « sang-neuf », censé de booster ses joueurs et dynamiser le jeu des Verts, n’a rien apporté avec aucune amélioration dans le jeu et en défense qui a commis des erreurs monumentales. En un mot, la gestion du match n’a pas répondu à l’attente du public algérien, notamment avec l’incorporation des Mahrez, Belaili, Slimani, Guitoun et Bentaleb.
Belmadi annonce sa démission aux joueurs
L’une des conséquences de ce ratage inattendu aura été la réaction de Djamel Belmadi qui a annoncé sa démission aux joueurs dans le vestiaire. En poste depuis août 2018, le coach national a tenu à saluer ses joueurs, un par un, après avoir échoué à qualifier les «Verts» aux 1/8es de finale de cette compétition pour la deuxième fois de rang, après l’édition 2021 disputée au Cameroun, précise la même source. Selon notre source, Belmadi devrait officialiser sa démission une fois de retour au pays après avoir échoué face à la Mauritanie qui a signé son premier succès en phase finale. « Quand je rentre au pays, je vais m’exprimer sur mon avenir », a-t-il précisé après avoir justifié ce fiasco. « Je suis le deuxième à avoir remporté une Coupe d’Afrique, pas uniquement le premier à se faire éliminer dès le 1er tour de la CAN deux fois de suite. Il y a eu une mi-temps à sens unique, mais on n’a pas arrivé à marquer malgré les nombreuses occasions procurées. J’assume entièrement cette élimination. Encore une fois, on n’a pas été efficaces devant les buts, quand on ne fait pas cette tâche, on n’est pas à l’abri d’un retour de l’adversaire. Peut-être qu’il s’agit de la fin d’un cycle. Je n’ai pas revu les images de la situation litigieuse ce soir, je ne peux pas m’exprimer là-dessus, la VAR n’a pas été activée pour nous, c’est un constat. La ligne appartient aux arbitres et aux entraîneurs, mais de là voir le président de la Fédération mauritanienne parler à l’arbitre sans cesse, c’est insupportable. L’absence de Bensebaïni et de Bennacer nous a fait défaut, mais on a des joueurs qui sont là pour prendre le relais. On a opéré d’autres changements qu’on a estimés appropriés à ce match, mais ça n’a pas fonctionné comme on le voulait. Je répète, j’assume entièrement la responsabilité. Il n y a pas de petites équipes en Afrique, aujourd’hui ça été contre nous, je suis à ma sixième défaite en six ans ».En somme, nouvelle grosse désillusion pour l’EN et le football algérien. Pour ceux qui se demandent sur l’après CAN en Côte d’Ivoire, la situation s’éclaircira lors de la réunion prévue entre le sélectionneur national et le président de la FAF, Walid Sadi, en attendant la décision du Bureau fédéral lors de sa prochaine réunion.
Riyad Mahrez : « Nous n’avons pas été à la hauteur de notre responsabilité »
Le capitaine de la sélection nationale , Riyad Mahrez, a reconnu, jeudi à Alger, la responsabilité des joueurs dans l’élimination de l’équipe dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nation, CAN-2023 en Côte d’Ivoire, tout en demandant des excuses auprès du peuple algérien. « Nous n’avons pas été bons et nous n’avons pas été à la hauteur de notre responsabilité et moi le premier. Nous avons quitté le premier tour deux fois, ce qui était le troisième échec consécutif, donc c’était difficile. Nous nous excusons auprès de notre peuple. Il y avait beaucoup de pression négative autour de l’équipe nationale, et cela ne nous a pas aidés », a déclaré Mahrez, à l’arrivée de l’équipe nationale, jeudi tard dans la nuit, à l’aéroport international « Houari Boumédiene » (Alger). Et d’ajouter: « Nous sommes très tristes pour le peuple algérien, et pour nos familles aussi, car nous jouons pour eux. Nous espérons revenir sur le devant de la scène avec un nouvel entraîneur et de nouveaux joueurs. Je ne peux pas parler de mes objectifs maintenant, car ce n’est pas facile de sortir de cet échec. Je suis le joueur le plus expérimenté de l’équipe et j’aiderai les nouveaux arrivants à éviter la pression ». Pour le capitaine des Verts, la sélection nationale a « une merveilleuse génération de joueurs avec qui nous avons remporté la Coupe d’Afrique et nous avons continué sur la voie de la victoire, mais l’échec a été lors de la phase finale de la CAN ». Interrogé sur son avenir avec les Verts, Riyad Mahrez a déclaré qu’il était « trop tôt pour parler de mon avenir avec l’équipe nationale , et le plus important c’est de penser aux jeunes joueurs de notre sélection ».
