La dyslexie est un trouble de l’apprentissage dont les causes étaient jusqu’à présent obscures. Des chercheurs belges viennent éclaircir ce mystère. Selon eux, cette pathologie serait engendrée par de mauvaises connexions dans le cerveau. La dyslexie se manifeste en l’absence de tout déficit visuel, auditif ou intellectuel et malgré une scolarisation normale. La cause ? Peut-être une mauvaise connexion dans le cerveau. Bien que normalement intelligentes, certaines personnes présentent des troubles de l’apprentissage qui se caractérisent par des difficultés à accomplir certaines tâches très utiles dans la vie courante, comme la lecture, l’écriture ou le calcul. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 8 à 10% des enfants souffrent de dyslexie et ont du mal à associer un son avec une lettre, une syllabe ou un mot. En diminuant les facultés de lecture et d’écriture, la dyslexie entraîne souvent une marginalisation sociale. Les recherches ont heureusement permis de mieux connaître cette maladie et d’améliorer la prise en charge des enfants dyslexiques. Une étude récente a par exemple conduit à l’identification d’un marqueur génétique qui pourrait servir à repérer le handicap très tôt, avant même l’apprentissage de la lecture. Une autre recherche a montré que le volume de la substance blanche, qui relie les différentes aires actives du cerveau, était aussi un indicateur de cette pathologie. Cependant, jusqu’ici, aucune équipe n’était parvenue à comprendre les causes de ce trouble de l’apprentissage. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, des chercheurs de l’université catholique de Louvain (KUL), en Belgique, se sont penchés sur le problème. En particulier, ils se sont demandé pourquoi les dyslexiques, pourtant capables d’entendre et de comprendre correctement les sons, n’arrivaient pas à les retranscrire en mots écrits. Les auteurs ont également montré que plus cette connexion était déficiente, plus les troubles dyslexiques étaient importants. Selon leurs données, l’évaluation du niveau de fonctionnalité de cette liaison cérébrale permettrait de prédire les risques de dyslexie avec une précision de 73 %. Cette étude ouvre la voie vers une piste de traitement contre la dyslexie. Dans le futur, les chercheurs souhaiteraient trouver des solutions pour améliorer les connexions qui fonctionnent mal et soigner ce trouble invalidant.