Restaurants de la Rahma à Chlef: Des jeunes bénévoles se distinguent en se mettant au service des nécessiteux

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En ces jours bénis du mois de Ramadhan, un grand nombre de jeunes se distinguent en s’investissant corps et âme dans le bénévolat et la solidarité sociale et en se mettant au service des gens de passage et des nécessiteux, au moment où d’autres moins enclins à l’action caritative préfèrent passer leurs soirées à s’amuser.

Un grand nombre de jeunes ont réussi à se rendre indispensables sur la scène de l’action sociale et du bénévolat, un domaine où l’acte de l’individu ne se mesure pas, selon l’expression des ces bénévoles, à l’aune des moyens dont il dispose, mais au degré de sa volonté et de sa détermination à faire don de soi, conformément aux valeurs de solidarité héritées de nos aïeux, connus pour leur générosité extrême, ainsi qu’aux préceptes de l’Islam. Une tournée au niveau d’un nombre de restaurants de la Rahma de la wilaya a suffi à faire le constat de l’extrême détermination et l’abnégation animant ces jeunes bénévoles, qui font tout leur possible pour mettre à l’aise les gens de passage et autres nécessiteux, en partageant leur table du f’tour, dans un geste de dévouement démontrant la particularité de cette initiative au double plan social et religieux. C’est à l’approche de l’heure de l’iftar que l’activité de ces jeunes est à son paroxysme. Certains d’entre eux s’attelant à préparer le f’tour, quand d’autres orientent les gens de passage vers les restaurants de la Rahma de la wilaya, qui en compte quinze. L’un de ces jeunes, Ahmed (22 ans), a assuré n’avoir pas pris son f’tour en famille depuis le début du mois de Carême, préférant partager ses repas avec sa nouvelle famille constituée de gens de passage et de refugiés africains, notamment, qu’il va chercher lui-même aux entrées de la ville d’Oued Fodda. Alors que pour Walid, un autre habitué de l’action caritative depuis près de 4 ans au niveau du restaurant de la Rahma de l’association «Nass El Kheir», le sentiment de dévouement animant chacun contribue énormément dans la création d’une ambiance quasi familiale entre les bénévoles et les gens fréquentant ces restaurants. Profonde conscience des mérites du bénévolat Le président de l’association «Sonaà El Amel» (créateurs d’espoir) a expliqué qu’une majorité de son groupe, constitué de 25 personnes, a rejoint l’association par le biais de sa page facebook, notant que son association organise quotidiennement une table de f’tour à l’entrée Est d’El Mossalaha de l’autoroute Est-Ouest. Pour le professeur en sociologie et chercheur en études religieuses à l’université Hassiba-Ben Bouali, Miloud Bouazdia, la prise de conscience de ces jeunes pour l’intérêt du bénévolat est le reflet d’un phénomène social attestant de l’éveil de ce pan de la société, qui a, néanmoins, besoin de dispositions religieuses, selon ses propos, d’autant plus que leur moyenne d’âge est comprise entre 16 et 25 ans. Bouazdia a loué le rôle des acteurs des réseaux sociaux dans la mobilisation des jeunes bénévoles et l’ancrage des valeurs de solidarité, plaidant pour l’encadrement de cette prise de conscience et son suivi de manière à la rendre pérenne. Le cheikh de la Zaouia «L’hadj Boufaradji de Chetia», Mohamed Fellah, a également salué ce sentiment d’abnégation chez les jeunes bénévoles opérant dans les restaurants de la Rahma, dont le stimulant principal demeure, selon lui, le texte coranique. «Ce phénomène social valorise le bénévolat en tant qu’acte de bienfaisance méritant rétribution, tout en renforçant la cohésion, la fraternité et l’unité en sein de la société», a-t-il dit.