Lors d’une rencontre tenue jeudi dernier à Alger: Des organisations de la société civile dénoncent les intimidations subies par des ressortissants algériens en France

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De nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme de la société civile algérienne ont dénoncé, lors d’une rencontre tenue jeudi à Alger, toutes les formes d’intimidation et de harcèlement subies par les ressortissants algériens établis en France, appelant les autorités françaises à respecter les lois et les accords et à arrêter immédiatement les expulsions illégales.

Elles ont souligné que « les actes d’intimidation et les opérations d’expulsion émanant des autorités françaises à l’encontre des ressortissants algériens constituent une violation flagrante des chartes internationales et des droits de l’Homme de la part d’un pays qui prétend défendre les droits de l’Homme », estimant que ces mesures constituent « une violation flagrante de tous les accords internationaux garantissant la dignité humaine et les droits individuels, dont le droit à la liberté de circulation et la protection contre l’expulsion forcée ». Considérant que « les pratiques des autorités administratives du ministère français de l’Intérieur sous la direction du ministre Bruno Retailleau révèlent un double jeu au service de ses intérêts personnels en prévision des prochaines élections présidentielles françaises », ces mêmes organisations appellent les autorités françaises à « arrêter immédiatement les expulsions illégales des ressortissants algériens, et à garantir le respect des lois nationales et des accords internationaux ». Ceci intervient quelques jours après l’installation par le président de l’APN, Brahim Boughali, d’une commission ad hoc chargée d’élaborer une proposition de loi criminalisant la colonisation. Boughali a précisé, lors des travaux d’une journée parlementaire, que cette commission sera composée des représentants de tous les groupes parlementaires, et ce « en réponse au consensus de tous les courants politiques sur cette question, et en hommage à la mémoire de nos valeureux ancêtres, de la génération de la résistance à celle de la glorieuse Révolution de libération ». Tous les moyens nécessaires seront mis à la disposition de cette commission pour accomplir ses missions. Elle pourra faire appel à toutes les compétences, aux experts et aux juristes intéressés par les questions mémorielles et les crimes commis contre l’Algérie, l’Homme et l’Histoire durant la période 1830-1962. Lors de son entrevue périodique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le contentieux entre l’Algérie et la France « a été créé de toutes pièces », qualifiant ce qui se passe autour de cette question de « brouhaha » et de « capharnaüm politique ».  « On garde comme unique point de repère, le Président Macron. Nous travaillons ensemble. Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais il reste le Président de la république française, et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre », a-t-il précisé. « En ce qui me concerne, le dossier contentieux créé de toutes pièces, il est entre de bonnes mains, entre des mains de quelqu’un de très compétent qui a toute ma confiance, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf », a ajouté le président de la République. Il a indiqué, en outre, que l’Algérie et la France « sont deux Etats indépendants: une puissance africaine et une puissance européenne et deux Présidents travaillant ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas », a-t-il martelé. Au sujet des visites des officiels français dans les territoires sahraouis occupés, il a fait remarquer que ces visites « ne sont pas une provocation »‘. « Le jour où je comprendrai, j’expliquerai. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons que l’histoire de l’autonomie est française avant qu’elle ne soit défendue par nos voisins de l’Ouest. La France et le Maroc s’entendent bien et cela ne nous dérange pas. Cette manière ostentatoire pose un problème. Elle dérange l’ONU et la légalité internationale », a-t-il souligné. Par ailleurs, le président de la République a relevé que « la France officielle a reconnu l’assassinat de Ben M’hidi. L’histoire nous la connaissons. On ne refait pas l’histoire. Cela nous ramène à la question de la mémoire ».

« Quand on met la poussière sous le tapis, cela devient irrespirable (pour la France). Cela nous renvoie à la liberté d’expression », note le président de la République, citant Jean-Michel Apathie, les « Dreyfusards » et les OQTF (dont celui qui a dénoncé le génocide à Ghaza).

« Pour eux (les Français), la liberté est je dis ce que je veux et tu te la fermes: On ne se la ferme pas », a-t-il martelé, ajoutant qu’il « faut savoir raison garder. Il y a des Français qui nous aiment et qui nous ont aidés ». « Il y a des journalistes français honnêtes et courageux qui disent la vérité. On a beaucoup d’amis en France comme Audin, Maillot, Sartre, de Beauvoir, Simone Veil, Gisèle Halimi », a encore souligné le président de la République. Pour rappel, la présidente du groupe parlementaire « La France insoumise », Mathilde Panot a, de nouveau, critiqué avec virulence le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui multiplie les déclarations haineuses contre l’Algérie, l’accusant d’être « un fauteur de troubles » et lui reprochant aussi de s' »attribuer des prérogatives qui ne lui reviennent pas ». « Notre relation avec le peuple frère algérien n’a pas à servir les intérêts personnels d’un petit fauteur de troubles comme monsieur Retailleau », a dit Mme Panot dimanche sur un plateau d’une chaîne TV française. « Ne pas censurer le gouvernement Bayrou, c’est laisser l’offensive raciste de Retailleau continuer », assure Mathilde Panot avant de l’accuser de s’octroyer « des prérogatives que la Constitution ne lui donne absolument pas », notamment en matière de politique étrangère. La députée du Val-de-Marne souligne que Retailleau « n’est ni ministre des Affaires étrangères ni président de la République », et qu’il outrepasse ainsi ses fonctions. Retailleau est un « fauteur de troubles » qui ne cesse d’utiliser des expressions comme « Français de papier », « Belles heures de la colonisation », « Régression vers les origines ethniques »…, a-t-elle insisté. Mathilde Panot affirme que les agissements de Retailleau « risquent d’aggraver les relations franco-algériennes » et appelle à une gestion « par la diplomatie », considérant que « ça ne sert à rien de jouer le rapport de force ». Pour la députée insoumise, « jouer l’escalade à tout-va, bomber le torse, provoquer des blessures chez des millions de nos concitoyens qui sont liés au peuple algérien, au peuple de la Méditerranée, n’aidera en rien ». La présidente du groupe parlementaire LFI avait déjà vigoureusement dénoncé les provocations et les déclarations racistes du ministre de l’Intérieur français contre l’Algérie, le qualifiant de « piètre agitateur ». « Pour qui se prend Bruno Retailleau à vouloir provoquer une tension insupportable pour des millions de Français, qui vivent une relation directe d’affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien? », avait-elle dénoncé. Pour rappel, plusieurs voix se sont élevées en France pour critiquer la campagne de désinformation menée par des ministres et responsables français ainsi que par l’extrême droite qui se sont attaqués récemment à l’Algérie. Récemment, l’Algérie avait signifié son rejet catégorique de toute atteinte, de quelque manière que ce soit, à la dignité de ses citoyens, ou de les instrumentaliser à des fins de pression, de provocation ou de tentative d’intimidation à l’encontre de leur pays et a demandé à l’ambassadeur français d’informer son gouvernement de la nécessité de « prendre toutes les mesures indispensables, afin qu’il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français ». Dans le même sillage, l’adoption d’une déclaration par le Parlement européen sur l’Algérie avait suscité une vive réaction de la classe politique qui a condamné à l’unanimité cette nouvelle forme d’ingérence dans les affaires intérieures de notre pays au moment où l’Algérie nouvelle avance à pas sûrs sous la conduite de son président Abdelmadjid Tebboune. Ainsi, plusieurs partis politiques et associations ont qualifié cette déclaration de dérapage et d’ingérence flagrante dans les affaires de l’Algérie, estimant que les éléments contenus dans cette résolution sont totalement infondés, erronés, et loin de la vérité sur la réalité. Ils ont affirmé que cette déclaration est une ingérence flagrante dans les affaires internes de l’Algérie par une autorité étrangère qui s’est érigée comme tuteur d’un Etat libre, indépendant et souverain qui refuse de se soumettre aux diktats extérieurs, précisant que le peuple algérien est seul à avoir le droit de juger les politiques de son pays et de décider de son présent et de son avenir, tout comme il refuse catégoriquement le fait que le Parlement européen ou toute autre partie s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires de l’Algérie à travers une résolution provocatrice, sélective et qui manque d’objectivité. Tout en dénonçant les objectifs tendancieux du Parlement européen qui refuse de voir les réalisations de l’Algérie sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, notamment l’attachement à établir une société de libertés, ces mêmes acteurs politiques rejettent catégoriquement le contenu de la déclaration qui porte de fausses allégations et dénote une volonté inavouée de ternir l’image de l’Algérie qui a adhéré à une dynamique de réformes reposant sur le renforcement des valeurs de citoyenneté et la consécration des principes de gouvernance et de promotion des droits de l’homme. De leur côté, les acteurs de la société civile ont dénoncé la déclaration du Parlement européen, la qualifiant d’immixtion flagrante dans les affaires internes de l’Algérie et de violation manifeste de la souveraineté nationale et des règles régissant les relations internationales. Ce parlement a pris l’habitude de s’immiscer dans nos affaires intérieures et de tout faire pour plonger notre pays dans le chaos et l’insécurité et entamer la stabilité des institutions nationales. L’Algérie qui amorce une ère nouvelle, sous la conduite du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est plus que jamais déterminée à préserver et défendre sa souveraineté et son unité nationale, de même qu’elle est prête à faire face, avec fermeté, à tous les plans hostiles qui visent l’Etat national et ses symboles. Récemment, le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-major de l’ANP a mis en garde contre les voix et porte-voix qui tentent, à travers des interprétations et des analyses erronées de semer le doute et la confusion au sein de l’opinion publique nationale par la diffusion d’informations mensongères et falsifiées. Toutefois, « nous sommes confiants que nos concitoyens sont conscients de ces manœuvres, ourdies dans les officines de la subversion depuis l’étranger, et mises en œuvre par des traitres et des vendus, qui nous ont habitués à ces agissements chaque fois que notre pays réaffirme ses positions constantes vis-à-vis des causes justes dans le monde ou exprime clairement son attachement à sa souveraineté et sa décision souveraine », a-t-il assuré. Il a indiqué également avoir la certitude que « les valeureux hommes patriotiques œuvreront en permanence au renforcement de notre immunité nationale et contribueront aux efforts de fortification de l’ANP, et ce, au service de la stabilité de notre pays et de la défense de ses intérêts suprêmes ».

T. Benslimane

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