L’Algérie célèbre aujourd’hui le 67e anniversaire de la grève historique des 8 jours, une étape charnière dans l’histoire de la Révolution qui a démontré au monde entier la cohésion du peuple algérien avec les dirigeants de la Révolution et assené un coup de grâce à la France coloniale.
La grève des 8 jours à laquelle a appelé le Comité de coordination et d’exécution (CCE) du Front de libération nationale (FLN) et dont la mission de préparation a été confiée aux dirigeants des six wilayas historiques, était une dure épreuve que le peuple algérien a passée avec brio, en affirmant son attachement au FLN, son seul et unique représentant légitime. Cette grève menée du 28 janvier jusqu’au 4 février 1957 avait focalisé l’attention de l’opinion publique internationale sur la lutte que menaient les Algériens, ce qui a eu un impact positif sur l’évolution du processus de la Révolution, grâce notamment au soutien du peuple qui a su réfuter la propagande de l’administration coloniale qui voulait laisser entendre qu’il s’agissait d’une simple crise interne. L’évènement a également permis de mettre toute la lumière sur la situation tragique que vivait le peuple algérien sous l’emprise de la France coloniale et sur ses méthodes répressives, ce qui a permis d’ouvrir le débat autour de la question algérienne dans les couloirs des Nations Unies avant son inscription, par la suite, dans le cadre du droit des peuples à l’autodétermination. La grève des 8 jours a également consacré les clauses du Congrès de la Soummam concernant l’impératif de mobiliser le soutien populaire en faveur de la Révolution, un objectif atteint, vu que l’adhésion à l’appel à la grève avait dépassé les frontières du pays, suscitant des réactions en France, en Tunisie et au Maroc, une position unie qui a mis en échec les tentatives de la France coloniale d’isoler la révolution de son peuple. Face à cette résistance populaire héroïque consacrant la notoire réflexion du chahid Larbi Ben M’hidi: « Mettez la révolution dans la rue, le peuple s’en emparera », les forces d’occupation françaises ont déployé toute leur brutalité en recourant à l’assassinat et à la destruction des biens des grévistes en vue circonscrire et de briser la grève. A ce propos, les historiens confirment que les autorités coloniales ont arrêté et assassiner des dizaines d’Algériens, tout en plaçant 7.000 autres dans des camps de regroupement. Les forces d’occupation ont également mené des opérations de ratissage étendues et isolé plusieurs quartiers avec des barbelés.En dépit de cette politique barbare, l’esprit de résistance des Algériens est resté inébranlable, en témoignent les événements historiques qui ont suivi cette grève, dont les manifestations du 11 décembre 1960 et d’autres.Grâce à un soutien incommensurable exprimé par l’ensemble du peuple algérien envers les dirigeants de la Révolution nationale, la Cause algérienne a réussi à remporter ses plus grandes victoires politiques au niveau international, d’autant que le déclenchement de la grève a coïncidé avec la 11e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de laquelle une résolution a été adoptée, classant la Cause algérienne parmi les questions auxquelles s’appliquent les principes de la Charte des Nations Unies concernant le droit à l’autodétermination.
Ahsene Taghat / Ag