FAF: Intrigue à Dely-Brahim

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L’élimination douloureuse de l’équipe nationale du Mondial ne passera pas sans heurts et autres conflits qui se répercuteront indéniablement sur l’avenir de la sélection, mais aussi sur celui de la discipline. Les premiers signes sont annonciateurs d’une longue traversée du désert, surtout si rien n’est fait pour anticiper la crise multidimensionnelle dans laquelle s’engouffre désormais le football national. La démission prévisible du président de la FAF au lendemain de la grande désillusion de Tchaker devait ainsi absorber quelque peu la colère, le désarroi et la frustration de l’opinion sportive, en le désignant comme le principal acteur de la débâcle algérienne. Mais voilà que quelques jours plus tard, Charaf-Eddine Amara se rétracte en retirant sa démission pourtant actée par un PV et un communiqué officiel sur le site officiel de la FAF. Ce qui montre sa méconnaissance des règlements, mais aussi son inexpérience et sa crédulité dans le milieu footballistique. C’est d’ailleurs ce que lui reprochaient ses opposants depuis sa désignation à la tête de la Fédération. Il s’est rendu compte de sa précipitation en posant sa démission, alors que les membres de son Bureau fédéral sont restés en poste. Il croyait peut-être naïvement qu’ils allaient lui emboîter le pas.

Ce qui explique ce revirement qui a peut-être aussi des raisons politiques. Charaf-Eddine Amara, dont le départ de la FAF est inéluctable, ne veut pas laisser la voie libre aux actuels locataires de Dely-Brahim d’organiser et de diriger à leur guise les prochaines élections prévues dans moins de deux mois, comme le stipulent les règlements. L’a-t-on appelé pour reprendre du service jusqu’à la tenue de l’AG élective ? C’est très probable, sachant que le football est très politisé chez nous. Rien n’est fait spontanément ou librement, pratiquement toutes les décisions importantes sont prises après consultations, voire sur injonction des vrais décideurs. En tout cas, ce revirement n’augure rien de bon. On s’attend du coup à un bras de fer entre le président de la FAF et les membres du BF qui ont entériné sa démission, lors de la prochaine réunion du Bureau fédéral programmée pour le 11 avril.

Va-t-on le laisser assister et présider la séance ?

Tout dépendra en fait de la position des pouvoirs publics représentés par le ministère de la Jeunesse et des sports. Une chose est sûre, les grandes manœuvres ont déjà commencé pour lui succéder. Certains, à l’image de Walid Sadi, ancien membre du BF et ex-manager de l’équipe nationale, montrent le bout du nez, en attendant d’avoir la bénédiction et l’aval des hautes autorités du pays. C’est une condition sine qua non avant de se porter candidat à la présidence. Il y a d’autres prétendants qui attendent qu’on les sollicite pour faire sortir la FAF de la crise. On ne sait pas par ailleurs quel sera le rôle de Djamel Belmadi dans cette équation à plusieurs inconnus. Car le sélectionneur national n’est pas  sûr de vouloir rester à la tête des Verts. On en saura davantage dans les jours à venir sur les intentions des uns et les manigances des autres. En attendant, le peuple n’a toujours pas digéré la grosse désillusion des Verts.

Ali Nezlioui