Déclaration de politique générale du gouvernement: Le Premier ministre répondra aujourd’hui aux interrogations des députés

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Après trois jours de débats intenses sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, ce sera au tour du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, de monter aujourd’hui sur le podium de l’hémicycle de l’APN pour répondre aux interrogations soulevées par les députés.

Le chef de l’exécutif devra défendre le bilan de son gouvernement dans un contexte économique et géo-politique marqué par de nombreux défis. Lors des débats, les députés ont soulevé plusieurs questions, notamment celles liées directement au vécu quotidien des citoyens, à l’instar de l’éducation, la santé et le pouvoir. Dans ce cadre, ils ont appelé les ministres à prendre en charge les préoccupations des citoyens et à lever le gel sur les projets, notamment dans les zones frontalières qui connaissent des retards en matière de développement. A ce titre, le député du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mohamed Saïd Manser, a souligné la nécessité d’œuvrer à trouver des solutions aux problèmes auxquels sont confrontés les citoyens, évoquant tout particulièrement la prise en charge des patients, notamment les cancéreux, dans les hôpitaux. Le député Abdallah Harchaia de la même formation politique a salué les efforts qui ont donné des «résultats tangibles» dans certains secteurs, notant toutefois que «certains peinent à atteindre les objectifs escomptés». Il considère également que «le faible débit Internet entrave la stratégie de l’Etat visant à réaliser la mutation numérique et l’économie numérique». Pour sa part, le député Brahmia Abderrafik, du Front El Moustakbal, propose de «trouver des solutions définitives au problème des travailleurs contractuels». Le député Kamal Belakhdar (du même groupe parlementaire) a évoqué les solutions que propose le gouvernement pour faire face au problème de la bureaucratie qui, a-t-il dit, «pèse sur le citoyen et contribue à la médiocrité des services qu’assure le service public. La majorité des intervenants ont mis en avant l’importance de l’engagement du gouvernement de présenter la Déclaration de politique générale devant les représentants du peuple, ce qui constitue, ont-ils-dit, «une concrétisation des engagements et des orientations données par le président de la République pour un véritable processus démocratique qui répond aux aspirations du peuple algérien». Sur le contenu de la Déclaration, les avis des députés sont mitigés, entre ceux qui y sont favorables et d’autres qui critiquent certains de ses détails. Certains députés ont relevé la nécessité de «s’appesantir sur la performance de certains secteurs, notamment ceux concernés par la gestion des affaires du citoyen dans tous les aspects de sa vie quotidienne». A ce propos, le député Monder Bouden pour le Rassemblement national démocratique (RND), a focalisé dans son intervention sur «la performance de certains secteurs, notamment ceux concernés par la gestion des affaires du citoyen dans sa vie quotidienne», appelant à «définir une vision prospective autour des dossiers récurrents sur la scène nationale comme les incendies qui requièrent désormais la mise en place de plans plus efficaces, en vue de faire face à leurs séquelles dramatiques». Pour sa part, le député Massinissa Ouari (indépendants), a appelé à «remédier aux lacunes, à appliquer les orientations du président de la République, à accélérer la cadence de lancement des programmes de développement et à traiter les dossiers en suspens». Dans son intervention, le député Mohamed Mechegueg pour le parti du Front de libération nationale (FLN), a affirmé que le parachèvement de l’édification institutionnelle de l’Etat, se veut «un indicateur positif du processus emprunté aujourd’hui par l’Algérie», estimant que le bilan dressé dans la Déclaration de politique générale, «est très encourageant, à condition de le généraliser à tous les secteurs, notamment la santé et l’éducation». Dans le même contexte, la députée Saliha Kachi pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a indiqué que «certains objectifs fixés dans le plan d’action du gouvernement, ne sont pas mentionnés dans la Déclaration de politique générale», insistant sur la nécessité de «remédier aux insuffisances auxquelles fait face le secteur de la santé dans les wilayas du Sud et de traiter les dossiers de la retraite et de l’éducation». Au volet social, le député Bahri El Bachir (indépendants), a évoqué les souffrances des malades atteints de cancer, appelant à la nécessité de «leur assurer une meilleure prise en charge et d’accorder une importance particulière au secteur de la santé». D’autres intervenants ont appelé à réduire les écarts et disparités entre wilayas en matière de développement et trouver des solutions radicales aux problèmes dont pâtissent certains secteurs vitaux, à l’instar de l’éducation et de la santé, estimant qu’en dépit des résultats positifs accomplis dans plusieurs secteurs, il n’en demeure pas moins que certaines régions accusent toujours du retard, en raison de l’incapacité des responsables à se mettre au diapason des engagements tenus par le président de la République.

Ils ont plaidé, dans ce sens, pour la nécessité d’accorder l’intérêt aux deux secteurs de la santé et de l’éducation qui sont considérés comme la base de la concrétisation de la justice sociale.

A leur tour, des députés du Mouvement El Bina ont mis l’accent sur la nécessité de mettre un terme à la surcharge en classes et dont pâtissent plusieurs établissements éducatifs. Même préoccupation exprimée par le député du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Guerriche, qui a proposé la construction d’établissements éducatifs, parallèlement à la réalisation des sites d’habitation, en vue d’éradiquer le phénomène de surcharge dans les écoles. Par ailleurs, plusieurs députés ont appelé à la révision du «système de santé qui n’a pas atteint les résultats escomptés malgré les énormes fonds alloués par l’Etat pour relever le secteur». Ils ont salué, par ailleurs les positions de la diplomatie algérienne, qui ont permis à l’Algérie de retrouver sa place aux plans régional et international. Sur le plan économique, de nombreux députés ont appelé dans leurs interventions à «accompagner davantage» les investisseurs pour concrétiser des projets d’investissement productifs, au regard de l’impact direct sur le citoyen en termes de création d’emplois, saluant en même temps la promulgation du nouveau cadre législatif d’investissement et ses textes d’application. Dans ce cadre, le député Nacer Bettiche, du Front de libération nationale (FLN), a salué la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, appelant à la nécessité de suivre dans quelle mesure l’administration accompagne la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement pour faciliter l’action d’investissement et lever les obstacles bureaucratiques qui entravent les investisseurs. Pour sa part, le député Djamel Gueriche (du même groupe parlementaire) a salué les réalisations du gouvernement dans les secteurs économiques, particulièrement dans le secteur de l’agriculture, à travers la croissance réalisée dans la production nationale, outre le raccordement des exploitations agricoles au réseau électrique. Dans son intervention, le député Mohamed Osmane, du Rassemblement national démocratique (RND), a appelé à accorder la priorité à l’investissement dans le domaine des pièces de rechange, pour accompagner les industries pétrochimiques, qualifiant d’insuffisants le nombre des dossiers (15) tranchés par le Conseil de l’investissement, au regard du nombre des projets en attente». Quant au député Abdelkrim Benkhelaf, du Front de la justice et du développement (FJD), il a évoqué la situation des institutions économiques publiques qui rencontrent «plusieurs problèmes, notamment pour ce qui est de la commercialisation de leurs produits en raison de l’importation», appelant à «accompagner et à appuyer les investisseurs dans le domaine agricole, vu le manque de rentabilité induit par les répercussions de la sécheresse». Il a mis l’accent également sur «la nécessité de mettre en place de nouveaux mécanismes d’appui». En présentant devant les députés de la chambre basse du Parlement la Déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahamane, avait affirmé que l’action gouvernementale s’était appuyée sur le dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs économiques et des partenaires sociaux en vue de garantir le succès du processus d’édification de l’Algérie nouvelle. Il a relevé que cette démarche a été menée dans le cadre d’«un processus participatif ciblant la réussite du processus d’édification de l’Algérie nouvelle à travers une vision claire des grandes réformes dont le succès demeure tributaire de la mobilisation de toutes les forces vives du pays». «En dépit de la situation difficile qu’a traversée le pays en raison des répercussions de l’environnement économique et géopolitique à l’échelle internationale, la détermination du gouvernement à honorer ses engagements pour la mise en œuvre de son Plan d’action puisé des 54 engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas été ébranlée», a assuré M. Benabderrahmane. «Ces conditions difficiles n’ont également pas réussi à ébranler la détermination de l’Etat à préserver son caractère social qualifié par le président de la République, de doctrine ancrée», a-t-il soutenu, citant, à cet égard, les mesures prises «visant la relance de l’activité économique, l’allègement des charges sur les entreprises impactées et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen». Le budget annuel affecté aux transferts sociaux a dépassé les 5.000 milliards de dinars, a fait savoir, le Premier ministre. Il a rappelé, à ce titre, que le caractère social de l’Etat avait été qualifié par le président de la République de doctrine ancrée, citant «les mesures visant la relance de l’activité économique, l’allègement des charges sur les entreprises impactées et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen».

T. Benslimane