A quelques jours du mois de Ramadhan: Le gouvernement rassure sur la disponibilité des produits de large consommation

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Alger: 28.01.2020 Forum d'affaires Alger-libyen en presence de ministre du commerce REZIG KAMEL.

A quelques jours du mois sacré de Ramadhan, le gouvernement a tenu à rassurer sur l’approvisionnement du marché et la disponibilité des produits de large consommation.

A cet égard, le ministre du Commerce, Kamel Rezzig, a affirmé récemment que son «secteur œuvrait à l’application de réductions exceptionnelles sur tous types de produits durant le mois de Ramadhan. Il a fait savoir que ces réductions seront appliquées à partir de cette année, à l’occasion du mois sacré, ajoutant que le secteur a pris plusieurs mesures pour assurer la disponibilité des produits au profit du citoyen à des prix raisonnables, mais aussi pour encourager le produit national. A cet effet, des textes juridiques ont été soumis au Premier ministre pour adoption en sus de la constitution de groupes de travail chargés d’engager les préparatifs nécessaires à l’application de ces mesures. Le mois de Ramadhan de cette année sera clément pour le citoyen grâce à l’application de réductions sur les différents produits alimentaires et autres fournitures nécessaires», a-t-il souligné. Révélant que les commerçants ont été autorisés d’appliquer un prix préférentiel aux produits, Rezzig a indiqué qu’«aucun seuil n’a été fixé aux prix pour permettre au commerçant de choisir le taux de réduction.» Selon le premier responsable du secteur, le ministère appliquait, auparavant, des sanctions aux commerçants qui réduisaient le prix de leurs produits au-delà du prix légalement autorisé dans le cadre des règles de la concurrence. Le même département ministériel a instruit la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) d’organiser des expositions à travers les 48 wilayas durant le mois sacré pour établir un contact direct entre le producteur et le consommateur, à raison d’une exposition par wilaya. «Nous solliciterons le Premier ministre de plafonner les prix des produits de large consommation et même la marge de bénéfice s’il est nécessaire», a-t-il souligné. Selon le ministre, tous les représentants du ministère et des chambres de commerce des wilayas seront mobilisés pour la mise en œuvre de ces mesures afin d’assurer le bien-être du citoyen durant le Ramadhan, mettant les différentes parties en garde contre le non-respect des lois et des mesures prises. D’aucuns parmi les experts pensent que les conséquences de la baisse des prix du pétrole, due au coronavirus, seront néfastes sur les politiques du développement prônées par le gouvernement, mais cela ne sera pas le cas, selon le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui a tenu à rassurer que l’Etat compte maintenir ses engagements en matière de financement de développement, malgré l’impact de l’épidémie de coronavirus sur les prix de pétrole, tout en adoptant une gestion prudente des finances publiques. D’après le Premier ministre, cette vision constitue le cadre de référence opérationnel de la mise en œuvre par le gouvernement de son plan d’action pour faire face à la baisse des prix du pétrole, à travers la réduction du gaspillage des ressources, la rationalisation des dépenses de fonctionnement et d’équipement et la promotion de manière soutenue d’une économie diversifiée, développant davantage l’économie réelle et son moteur l’entreprise nationale, créatrice de richesse. Djerad a noté, dans ce cadre, que la conjoncture connaît depuis plusieurs semaines une «forte dégradation» en rapport avec l’évolution de la situation liée au coronavirus. «Cette situation impacte négativement nos ressources en devises et accentue les contraintes budgétaires déjà pressantes, ce qui nous interpelle pour l’adoption de mesures à caractère conjoncturel et structurel en vue d’aboutir au redressement de la situation financière», a-t-il expliqué. Ces mesures devront permettre la consolidation des réserves de change en freinant le rythme de leur détérioration et de dynamiser la croissance économique en favorisant l’investissement à forte valeur ajoutée de nature à améliorer la situation de la balance des paiements, a souligné le Premier ministre. «Le retour progressif aux équilibres macro-économiques doit constituer également un objectif permanent, en rationalisant les dépenses publiques, en ciblant les politiques de subvention et en éliminant les sources de gaspillage et les dépenses sans impact significatif sur l’amélioration du cadre de vie de nos populations», a-t-il soutenu.

Pour le ministre, les réserves de change du pays estimées actuellement à 60 milliards de dollars, lui permettra de gérer la situation en ces temps difficiles marqués par la propagation de la pandémie et de la baisse des prix du pétrole En outre, le gouvernement s’emploie à la mise en œuvre de son plan d’action et veille à faire avancer les différentes réformes destinées à consolider la cohésion sociale, améliorer la gouvernance et relancer l’économie, conformément aux engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le soutien de l’Etat aux produits alimentaires de base se poursuivra malgré la chute du prix du pétrole et la crise économique mondiale engendrée par la pandémie du coronavirus. Pour le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Chérif Omari.  «Garantir la sécurité alimentaire du peuple est une question primordiale qui préoccupe l’Etat, et le gouvernement veille pour l’encadrement des actions structurantes afin de garantir l’offre permanent des produits alimentaires à des prix abordables», a déclaré Omari sur les ondes de la Radio nationale. Pour le ministre, les réserves de change du pays estimées actuellement à 60 milliards de dollars, lui permettra de gérer la situation en ces temps difficiles marqués par la propagation de la pandémie et de la baisse des prix du pétrole. Il considère même que cette conjoncture est une occasion de réajuster les choses et de rentabiliser davantage les gisements du pays pour renforcer sa résilience contre les aléas naturels et les crises économique et même sanitaires. Dans ce contexte, il a mis en avant les efforts consentis par son secteur pour minimiser ou même arrêter les importations de certains produits alimentaires en les substituant par les produits locaux. Il a cité le blé dur, affirmant que le pays a réalisé pour la première fois son autosuffisance en cette céréale stratégique, qui lui épargne le recours aux importations. Il a toutefois recommandé aux Algériens de renouer avec les habitudes alimentaires saines de leurs ancêtres et de lutter contre le gaspillage. A ce titre, il a fait constater que les Algériens sont devenus de gros consommateurs de blé tendre alors que par le passé, ils consommaient beaucoup plus du blé dur et l’orge dont les valeurs nutritives sont reconnues par les diététiciens. «Nous devons encourager les gens à consommer le pain complet à base d’orge et de blé dur et lutter contre le gaspillage qui coûte à l’Algérie 350 millions de dollars chaque année», a-t-il préconisé.  Pour atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire, le ministre a insisté également sur la nécessité d’exploiter le gisement de productivité de façon rationnelle et intelligente. «Au lieu de faire des extensions tous azimuts de surfaces agricoles, il faut plutôt optimiser le potentiel existant», a-t-il recommandé. Dans ce cadre, il a cité l’engagement pris par le gouvernement pour la préservation des steppes en mettant en place un système d’élevage associé aux céréales. Egalement, la semence des légumineuses et de la pomme de terre dans des superficies importantes en jachère «ce qui permet de fertiliser les sols et d’augmenter la productivité agricole.» Il a souligné que la surface agricole utile estimée, globalement à 8,5 millions d’hectares, devrait être préservée même dans les zones périurbaines car elle représente une source d’approvisionnement pour les populations. Le ministre a cité le nord de la Mitidja qui doit être préservé. En outre, il a rappelé les mesures de soutien aux produits nationaux, notamment à travers l’encadrement technique et l’encouragement des investisseurs à produire de la matière première alimentaire destinée au secteur agro-industrie. Pour rappel, le président de la République avait appelé à prioriser l’investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s’agit ici d’encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que les filières à même de couvrir les besoins nationaux en sucre, huile et céréales.  A cet égard, il a chargé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de mettre en place, à court terme et avant la fin de l’année en cours, un mécanisme sous forme d’un office ou autres en vue de relancer et promouvoir les investissements agricoles qu’ils soient nationaux, étrangers ou mixtes. En outre, le président de la République a affirmé que le recul des recettes algériennes d’exportation des hydrocarbures était une réalité liée à l’évolution de la pandémie du coronavirus que connaît le monde», assurant que «nous devons nous préparer sérieusement pour surpasser les répercussions de la crise économique mondiale. Si pour ce faire, «nous sommes appelés à revoir l’ordre des priorités de l’élan économique, ça ne doit en aucun cas affecter les axes vitaux des plans nationaux de développement, notamment ceux pourtant sur les acquis sociaux à l’instar du niveau de vie du citoyen, des salaires et retraites et des postes d’emploi», a-t-il souligné. Et d’ajouter, «c’est également une occasion pour nous de prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, indiquant qu’il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques qu’a inculquées la période de l’aisance financière, à l’exemple du gaspillage, de l’esprit dépendantiste, de fainéantise et de surconsommation». «Se débarrasser de ces pratiques demeure un devoir noble pour nous tous afin de passer sérieusement, collectivement et définitivement vers l’édification d’une nouvelle économie fondée sur la diversification des recettes, la protection de la production nationale, l’économie du savoir et la concrétisation de la transition énergétique et ce, a-t-il expliqué, pour que «le destin de toute une nation ne soit pas à la merci des fluctuations des marchés pétroliers». En outre, il a été décidé de surseoir à l’examen du projet de loi de Finances complémentaire jusqu’à évaluation des répercussions des mesures financières prises au niveau du gouvernement, ainsi que l’évolution de la situation dans le monde. En attendant, le président de la République a annoncé la réduction du montant de la facture d’importation de 41 à 31 milliards de dollars et des dépenses du budget de fonctionnement de 30% sans toucher les charges et salaires.

  1. Benslimane