Coupe du monde: Le Maroc à l’assaut de la «montagne» France

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«On est venus changer les mentalités sur notre Continent. Si on est contents d’être en demi ? Je ne serais pas content moi. Je veux être en finale». C’est en ces termes que Walid Regragui, le coach des Lions de l’Atlas, a entamé sa conférence de presse, la veille du choc prévu ce soir (20h), opposant le Maroc à la France et comptant pour la demi-finale de la Coupe du monde au Qatar.

Visiblement, le technicien marocain ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. S’il doit écrire l’histoire de son pays, autant bien l’écrire en allant au bout de l’aventure. C’est son objectif qui n’est pas impossible, même si se dresse devant son équipe la montagne française. Des Bleus champions du monde, Regragui s’en est beaucoup inspiré, il ne le cache pas. Il sait qu’il va affronter une grande équipe et un «très grand entraîneur» qu’il considère d’ailleurs comme «le meilleur sélectionneur au monde». «La France m’a fait rêver en 2018 dans sa manière de jouer», a-t-il ajouté. On ne sait pas s’il jette des fleurs à Didier Deschamps afin de mieux le surprendre le jour du match, mais ça fait longtemps que l’équipe marocaine ne surprend plus personne. Car on ne bat pas la Belgique, l’Espagne puis le Portugal par hasard. Les Lions de l’Atlas ont atteint un niveau qui force le respect de tout le monde. L’équipe marocaine s’est attiré un concert de louanges. Au fil des matches, elle a acquis la faculté de s’adapter à l’adversaire s’appuyant sur un groupe solide et infranchissable n’encaissant jusque-là qu’un seul but. Peu importe, si elle ne propose pas beaucoup de jeu. Chaque équipe a sa propre philosophie, sa propre tactique, elle joue avec ses armes. Regragui l’a compris et ne compte pas changer de stratégie. «On va jouer comme on sait le faire», prévient-il. «70% de possession et tu tires que deux fois (faisant sans doute référence à l’Espagne et le Portugal, ndlr). Et les expected goals aussi, ‘on aurait dû gagner, on avait 4% d’expected goals’. Nous on est là pour gagner, c’est tout», s’est-il justifié.

Son pragmatisme l’a mené jusqu’à la demi-finale de la Coupe du monde, un niveau où personne ne l’attendait.  «On avait 0,01% de chances de gagner la Coupe du monde au début du Mondial. On est à 12% maintenant», dira-t-il un brin moqueur sur les statistiques en football, qui comme on le sait, n’a jamais été une science exacte. Qu’en sera-t-il contre la France ? Il s’agit de retrouvailles entre des joueurs dont certains ont fait leurs classes ensemble. C’est presque un derby diront certains. Il faut savoir que 14 joueurs de l’équipe marocaine possèdent la double nationalité.

Les Français se méfient énormément de leur adversaire. Leur souci est de savoir comment percer la muraille marocaine, là où les Belges, les Espagnols et les Portugais ont échoué.

En maître tacticien, Didier Deschamps tentera de trouver la faille. Mais on risque d’assister à un match très fermé, sachant que les Bleus sont adeptes de la même tactique. Un groupe bâti sur une bonne défense et comptant sur son fer de lance Mbappé, la nouvelle terreur des défenses, pour faire la différence. En somme, c’est un duel entre le maître et l’élève, du moment que les deux techniciens sont issus de la même école. Un match dans le match qui sourira au plus malin.

Ali Nezlioui