Méditerranée: La Turquie rejette les critiques «inacceptables» de l’UE

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La Turquie a rejeté, ce vendredi, les critiques «inacceptables» de l’Union européenne, qui a condamné, jeudi, les «actions illégales persistantes» en Méditerranée liées à des contentieux avec la Grèce et Chypre.

«Le communiqué (de l’UE) contient des propos inacceptables à l’encontre de notre pays, servant les intérêts de la Grèce et de Chypre», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hami Aksoy. «L’Union européenne les soutient parce qu’ils sont membres, sans se demander s‘ils ont raison», a-t-il ajouté. «L’UE a perdu sa neutralité sur la question chypriote». Aksoy a assuré que le sommet prévu le 26 mars à Varna, en Bulgarie, entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et les présidents de la Commission et du Conseil européen, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, était «important» pour la Turquie. «L’UE doit montrer une attitude plus constructive à l’égard de notre pays pour éliminer les problèmes de confiance dans les relations (entre Bruxelles et Ankara) et ils devraient appliquer leurs décisions», a-t-il poursuivi, mentionnant, notamment, la libéralisation des visas pour les Turcs voyageant dans l’UE et l’aide financière européenne prévue aux termes de leur accord migratoire controversé de mars 2016. Mais certains Etats de l’UE ont insisté pour que la main tendue européenne à ce partenaire indispensable ne soit pas interprétée comme un chèque en blanc. Le Conseil européen «condamne fermement la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Egée et souligne sa pleine solidarité avec Chypre et la Grèce», ont déclaré les 28, selon les conclusions adoptées jeudi soir. Des incidents ont eu lieu récemment en mer sur fond de contentieux territoriaux anciens avec les Chypriotes-grecs et la Grèce. La marine turque a, notamment, empêché un navire italien d’aller forer dans les eaux chypriotes et un patrouilleur turc a percuté un navire grec en mer Egée. Les conclusions ont aussi «rappelé l’obligation de la Turquie de respecter le droit international et les bonnes relations de voisinage, et normaliser les relations avec les Etats membres de l’UE y compris la République de Chypre». Dans un communiqué diffusé vendredi matin, la présidence, sans faire mention de ces conclusions, a affirmé que le sommet de Varna devait permettre d’échanger sur «les avancées et les mesures concrètes nécessaires» à propos de l’accord migratoire et du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE.