La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a présidé, hier à Alger, l’ouverture officielle de la 6e session de formation sur « la protection du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic illicite des biens culturels », au profit des cadres de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), et ce dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine.
Le coup d’envoi de la 6e session de formation organisée par le ministère de la Culture et des Arts, en coordination avec la DGSN, au profit des cadres de la DGSN sous le thème de la lutte contre l’atteinte au patrimoine culture (21-25 avril en cours) a été donné à l’Ecole supérieure de Police « Ali-Tounsi », en présence du chef de cabinet du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du directeur général de la Sûreté nationale et des cadres des corps de sécurité et de l’Armée.Mme Mouloudji a indiqué que cette session de formation s’inscrit dans le cadre de la célébration par l’Algérie du mois du patrimoine culturel qui se renouvelle chaque année du 18 avril au 18 mai, sous le slogan « Patrimoine culturel et gestion des risques dans un contexte de crises et de catastrophes naturelles », et ce en vue de « mettre en avant l’importance capitale du patrimoine matériel et immatériel, de débattre des différents questions sensibles et dossiers liés aux modes de gestion du patrimoine culturel en période de crises et de catastrophes naturelles, et de trouver des solutions permettant la mise en place des différentes stratégies pour renforcer la protection globale du patrimoine culturel ». »Le phénomène de trafic de biens culturels étant la troisième activité criminelle après le trafic d’armes et de drogues, de tels dépassement nous amènent, aujourd’hui, a-t-elle dit, à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre des accords communs et créer des commissions nationales et régional qui œuvrent ensemble pour défendre le patrimoine de la Nation ». « Il y a, aujourd’hui, une prise de conscience de l’importance de la coopération commune et de la coordination des efforts pour protéger le patrimoine culturel national que recèle notre pays, étant une partie du patrimoine de l’humanité, la mémoire et l’identité de notre Nation, et ce dans le cadre de la lutte contre les crimes y afférents », a poursuivi Mme Mouloudji, soulignant la nécessité de contenir les menaces qui planent sur notre patrimoine riche et diversifié en avortant toute activité criminelle y afférente ».La ministre a mis l’accent sur « l’importance de l’action bilatérale et même collective pour sensibiliser l’ensemble des intervenants en matière de protection et de valorisation du patrimoine culturel pour contribuer au rayonnement culturel et renforcer la coordination opérationnelle, notamment dans la lutte contre le trafic des pièces archéologiques et les formes de criminalité organisée qui y sont liées ». La ministre a salué, à cette occasion, « le professionnalisme » des corps sécuritaire et militaire, notamment la Sûreté nationale ainsi que « travail colossal que mènent ses différentes unités pour lutter contre les différentes formes d’atteinte au patrimoine culturel au niveau national, la plus grande opération de saisie ayant été enregistrée fin 2023 avec la récupération de deux trésors monétaires estimés à 15.346 pièces archéologiques grâce à la vigilance des corps de sécurité de la wilaya de Sidi Bel-Abbès.De son côté, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, a affirmé que la question de l’atteinte au patrimoine culturel « revêt une importance majeure vu qu’elle repose sur le principe de la protection des propriétés culturelles dont regorge notre pays avec son patrimoine matériel, immatériel et intellectuel sur le double plan national et international », précisant que « ce principe se traduit par les actes criminels attentant à ce legs, que les services de sécurité enregistrent chaque année ». M. Badaoui a également évoqué les affaires traitées par les services de police dans le cadre de la sauvegarde des biens culturels nationaux, affirmant que ces affaires « témoignent de la poursuite des efforts visant à lutter contre les activités de certains réseaux criminels spécialisés dans ce domaine, notamment les biens mobiliers ciblés qui peuvent faire l’objet de trafic illicite ». Il a précisé que les enquêtes menées par les services de sécurité ont révélé « que certains groupes criminels organisés ont recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC) pour attirer leurs clients ».Concernant la session de formation, l’intervenant a évoqué le contenu du programme de formation destiné aux cadres de la Sûreté nationale, qui prévoit l’animation de communications spécialisées et la visite de trois musées nationaux pour bénéficier de présentations pratiques permettant de découvrir les composantes des biens culturels, outre des rencontres avec des experts et des spécialistes, en associant le secteur de la justice « pour fournir aux services chargés de l’application de la loi, les techniques de recherche et d’enquête dans le domaine du blanchiment d’argent provenant du crime d’atteinte au patrimoine culturel ».
Zineb Outenkhi / Ag