Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a souligné que le Maroc « a multiplié ces derniers jours les attaques » contre l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, après que le Makhzen ait réalisé que l’émissaire onusien ne pouvait être « dompté à son goût ».
« Le Maroc multiplie les attaques contre l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, menaçant de couper les ponts avec lui », a écrit samedi soir Oubi Bouchraya sur la plateforme X. Selon le diplomate sahraoui, le régime du Makhzen invoque la visite de Staffan de Mistura en Afrique du Sud, mais, a-t-il affirmé, « la vérité est que cette visite n’est rien d’autre qu’une excuse inventée pour rompre avec l’envoyé de l’ONU après avoir réalisé qu’il ne peut pas être dompté au goût du Maroc ». Oubi Bouchraya a rappelé dans ce sens, le retard au départ du Maroc pour approuver la nomination de l’émissaire onusien (octobre 2021) apr ès qu’il ait été proposé par le Secrétaire général et approuvé par le Front Polisario cinq mois plus tôt, et l’obstruction du Maroc à l’exercice de son mandat en empêchant De Mistura de visiter la partie occupée du Sahara occidental en juillet 2022, avant de l’autoriser finalement en septembre 2023. Le régime marocain « poursuit toujours l’obstruction arrogante en pensant que la mission de l’émissaire est de légitimer le fait accompli colonial », explique-t-il encore. Ce faisant, Rabat vise, souligne le diplomate sahraoui, à « créer les conditions pour le pousser à la démission comme ce fut le cas pour son prédécesseur (Horst Kohler) », démissionnaire pour des « raisons de santé » qui n’étaient, en fait, qu’une « forte hypertension artérielle » causée par « le mépris du Maroc et l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU ». Et de poursuivre dans le même contexte: « La visite en Afrique du Sud n’est qu’un prétexte, et si elle n’avait pas eu lieu, le Maroc aurait inventé autre chose », avant de préciser que la visite de Staffan de Mistura en Afrique du Sud « s’inscrivait dans le cadre de son mandat », comme l’a souligné le 31 janvier dernier, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. « Rabat serait arrivé à la conclusion qu’il fallait se débarrasser de l’homme après qu’il ait compr is le conflit de l’intérieur, loin de la vision simpliste éblouie par les oripeaux de la propagande de l’occupation depuis l’extérieur », écrit encore Oubi Bouchraya. D’après le diplomate sahraoui, le Maroc « continuera sa campagne contre Staffan de Mistura pour le pousser à démissionner », et ensuite justifier cette démission par « des raisons personnelles » ou des « raisons de santé ». « Mais, si cela arrive, personne ne pourra cacher la vraie raison, qui est la démission chronique du Conseil de sécurité de l’ONU de mener à bien son mandat historique de décolonisation du Sahara occidental », regrette le représentant du Front Polisario.