Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a fait état, jeudi à Alger, de la préparation de la réalisation d’un projet expérimental entre l’Algérie et l’Allemagne pour la production de l’hydrogène vert à Arzew (Oran), dans le cadre du plan d’action dans ce domaine entre les deux pays.
L’annonce a été faite dans une déclaration conjointe à la presse, avec le vice-chancelier d’Allemagne et ministre fédéral de l’Economie et du Climat, Robert Habeck, au terme de la signature de plusieurs accords entre les deux parties et des travaux d’une table-ronde consacrée au débat de dossiers de coopération d’intérêt commun, à l’instar des énergies renouvelables et du développement du Corridor sud H2.Dans ce cadre, le ministre a indiqué qu’un plan d’action a été mis en place concernant le développement de l’hydrogène entre l’Algérie et le Gouvernement allemand, à travers des équipes techniques de coordination entre Sonatrach et les sociétés allemandes, afin de déterminer les voies et moyens de son développement en Algérie, et qui se fera à travers la réalisation d’un projet expérimental de production d’hydrogène vert sur le site de Sonatrach à Arzew dans la wilaya d’Oran, d’une capacité de 50 mégawatts avec une contribution du gouvernement allemand de 20 millions d’euros. Ce projet qui constitue le point de départ pour le développement de l’hydrogène avec le Gouvernement allemand, sera suivi, selon le ministre, par plusieurs projets en vue de produire cette matière en Algérie et la commercialiser en Allemagne et en Europe, à travers le projet du Corridor Sud H2 qui consiste en la réalisation d’un gazoduc de transport de l’hydrogène via la Mer Méditerranée, qui est actuellement à l’étude entre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Tunisie et l’Algérie. »Pour ce faire et dans un proche avenir, une 1ère réunion sera tenue entre les ministres concernés par ce corridor, lors de laquelle, des décisions seront prises pour le développement et la réalisation de ce projet », a fait savoir M. Arkab qui a fait état d' »une réflexion sera engagée pour réaliser une deuxième canalisation directe de l’Algérie vers l’Europe pour le transport de l’hydrogène vert ».Le ministre a également rappelé que le projet de réalisation de cette canalisation de transport de l’hydrogène à travers la mer méditerranéenne a eu l’accord de la Commission européenne, soulignant la nécessité d’intensifier les efforts pour la réalisation des études technico-économiques approfondies, nécessaires au lancement effective de sa réalisation dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant sur le long terme.S’agissant de la table ronde dont les travaux se sont déroulés à huis clos, plusieurs thèmes ont été évoqués, selon M. Arkab, tels que l’énergie et la production de l’hydrogène vert, notamment les énergies renouvelables et les moyens de leur développement en Algérie, l’Allemagne étant considéré comme un pays pionnier dans ce domaine.A cet égard, le ministre a fait part de la volonté de l’Algérie de tirer profit de la technologie allemande et de son progrès dans ce domaine, soulignant que « l’Algérie est en phase de transition énergétique et a besoin de cet appui technologique ». A son tour, le vice-chancelier d’Allemagne et ministre fédéral de l’Economie et du Climat, a affirmé que la signature d’une déclaration d’intention commune sur la coopération dans le domaine de l’hydrogène constitue « un partenariat concret entre les deux pays et vise à promouvoir la coopération dans le domaine des énergies renouvelables ».Dans ce contexte, M. Habeck a indiqué que l’Allemagne a besoin de travailler avec l’Algérie et cherche à développer des opportunités pour réaliser des investissements communs, dans plusieurs domaines économiques notamment dans les énergies renouvelables et les approvisionnements en gaz.Quant à la coopération dans le domaine des énergies renouvelables, le vice-chancelier d’Allemagne a mis en exergue la nécessité de construire une nouvelle infrastructure commune, et de créer de nouvelle opportunités de production des énergies renouvelables et de transformation de cette énergie en hydrogène vert. Dans ce cadre, M. Habeck a salué le rôle de l’Algérie qui constitue selon lui « un partenaire privilégié pour l’Allemagne et pour l’Europe grâce à ses excellents potentiels et son importante infrastructure à l’instar des pipelines de transport de gaz naturel traversant la mer méditerranéenne ». « L’importante délégation qui m’accompagne lors de cette visite est venue renforcer le partenariat entre les deux pays dans plusieurs domaines et créer davantage d’opportunités pour développer les projets d’investissement, mais aussi organiser des programmes d’échange et de formation pour booster la coopération bilatérale conformément aux engagements politiques et objectifs tracés », a-t-il ajouté. La table ronde a connu la participation d’une délégation importante composée de cadres du ministère allemand de l’Economie et du Climat et de plusieurs responsables du secteur économique, de chefs de grandes entreprises énergétiques allemandes, en sus de la participation de cadres du secteur de l’énergie en Algérie, des PDG des sociétés Sonatrach et Sonelgaz et de responsables d’agences et d’organismes du secteur. En marge de la tenue de la table ronde, le ministre de l’Energie et des Mines et le vice-chancelier d’Allemagne et ministre fédéral de l’Economie et du Climat, ont signé la déclaration d’intention commune pour créer un groupe de travail bilatéral sur l’hydrogène afin de renforcer les investissements dans les secteurs économiques publics et privés concernés par le développement de l’hydrogène dans les deux pays. Les deux parties ont présidé la cérémonie de signature d’un contrat d’approvisionnement en gaz naturel à moyen terme entre la société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) et la société allemande « VNG Handel & Vertrieb GmbH ».A cette occasion, il a été procédé à la signature d’un mémorandum d’entente entre Sonelgaz et l’Association fédérale allemande de l’industrie solaire (BSW-Solar) pour renforcer les capacités nationales dans le domaine technique à travers l’échange d’expertises techniques qui permettraient de maitriser tous les savoir-faire sur le moyen terme, en vue de la fabrication et de l’intégration locale des équipements dans le domaine de l’énergie solaire.Un autre mémorandum d’entente a été signé entre une entreprise algérienne privée et une société allemande, spécialisées dans la production des batteries destinées au secteur des énergies renouvelables, un partenariat établi pour dix (10) ans.
NI