«Le gouvernement ne fait pas la guerre aux hommes d’affaires. Il veut sévir contre ceux qui ont pris l’argent». Voilà donc qui a le mérite d’être clair et de lever toute équivoque au sujet du conflit généré par le patron du FCE qui a voulu lui imprimer des contours personnels, voire de règlement de comptes. Il se trouve juste que sur instruction du président de la République, les nombreux hommes d’affaires qui ont été -et sont toujours- dans la périphérie du pouvoir, sont sommés de justifier les sommes faramineuses qu’ils ont encaissées en appliquant à la lettre les termes des contrats paraphés par leurs soins et qui sont restés en l’état. Certains confrères vont jusqu’à parler de feuilleton et de cultiver un prétendu suspense dans «une guerre des communiqués» entre le patronat et le Premier ministère. Or, il n’y a ni guerre ni conflit, mais juste le redressement d’une situation qui a trop duré, prenant en otages des pans entiers de la population qui attendent pour bénéficier des divers projets accordés à une oligarchie pas très respectueuse de ses engagements. C’est que durant les années de prospérité par la grâce de la rente pétrolière, beaucoup de gros entrepreneurs introduits dans les rouages de l’administration, ont bénéficié de nombreux projets juteux sans se soucier de leur réalisation, confortés sans doute par leurs entrées dans les arcanes du pouvoir. Aussi, le Premier ministre, en sonnant l’hallali, a signifié clairement la fin des privilèges au point de désarçonner le grand patronat tenu désormais d’achever ses projets dans les plus brefs délais ou de rembourser les sommes fabuleuses octroyées en guise d’avances. Il s’agit surtout de grands projets infrastructurels dont des tronçons d’autoroutes, des pénétrantes ainsi que la construction d’édifices d’utilité publique. Le tout subissant des retards préjudiciables à cause des passe-droits dont le Premier ministre vient de signer la fin.