Sommet africain sur le climat: La «Déclaration de Nairobi» adoptée

0
191

Hôte du premier Sommet africain sur le climat, le président kényan, William Ruto, a annoncé mercredi l’adoption de la «Déclaration de Nairobi». Celle-ci doit servir «de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà».

Le premier Sommet africain sur le climat s’est achevé, mercredi 6 septembre, avec l’adoption d’une «Déclaration de Nairobi», destinée à concrétiser le potentiel du continent pour une croissance verte, a annoncé William Ruto, le président du Kenya qui a accueilli cette réunion. Les dirigeants africains ont appelé la communauté internationale à les aider à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via des investissements et une réforme du système financier international. «Cette déclaration servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà», affirment les signataires de ce texte. Le sommet de Nairobi a lancé quatre mois de réunions internationales abordant les questions climatiques, qui culmineront avec la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï fin novembre, où s’annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles. Dans leur déclaration finale, les pays africains demandent notamment à la communauté internationale de contribuer à «augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici 2030 (…) pour lutter contre la précarité énergétique et de renforcer l’approvisionnement mondial en énergie propre et rentable». Ils proposent également d’établir «une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette», dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies. Ils appellent aussi les dirigeants de la planète à «se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières». Lors de ces trois jours de réunion dans la capitale kényane, 23 milliards de dollars de promesses d’investissement dans les énergies renouvelables ont été faites, a affirmé le président Ruto, dont 4,5 milliards de dollars d’investissements de la part des Émirats arabes unis.

Le Kenya, un pays modèle de transition verte sur le continent

La « Déclaration de Nairobi » était au départ inspirée par la présidence du Kenya, un pays modèle de transition verte sur le continent. Elle appelait à intensifier les investissements dans les énergies renouvelables, une opportunité pour l’Afrique selon le chef de l’État kényan, William Ruto. Ce dernier a annoncé que 23 milliards de dollars d’investissements avaient été promis au cours de ces trois jours de sommet, dont 4, 5 milliards des Émirats arabes unis – qui accueilleront la prochaine COP. Les États africains demandent également  l’instauration d’une taxe carbone mondiale, la création de nouveaux droits de tirage spéciaux du FMI pour le « climat », à la hauteur de ceux qui avaient été alloués aux pays pauvres face au Covid-19, et plus généralement que l’Afrique, de nouveau étranglée par la dette, ait accès à des financements à un coût abordable pour sa transition énergétique et son adaptation au changement climatique.

Les puits de carbone et de biodiversité

La déclaration mentionne désormais le fait que 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et à un mode de cuisson propre. On peut y voir la main des États africains producteurs de gaz qui défendent cette énergie fossile, moins nocive, défendent-ils que le charbon de bois. Les forêts du bassin du Congo, qui avaient été oubliées dans la première version, ont obtenu un paragraphe sur leurs réserves de puits de carbone et de biodiversité, de même que les océans, où les États africains veulent leur part des ressources, notamment minérales, des fonds marins. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a annoncé que cette déclaration avait été adoptée unanimement après « trois journées d’intenses débats et d’échanges ». Il a applaudi le succès du sommet, tout comme le président Kenyan William Ruto. Le prochain Africa Climate Summit devrait avoir lieu dans deux ans désormais.

Yasmine Derbal /Ag