ONU: Antonio Guterres se dit « préoccupé » par les informations sur le stock iranien  d’uranium

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General Assembly Seventieth session Informal Dialogues with Candidates for the Position of Secretary-General: Mr. Antonio Guterres Panel L to R: Mr. Antonio Guterres, former United Nations High Commissioner for Refugees Mr. Mogens Lykketoft, President of the seventieth session of the General Assembly. Ms. Catherine Pollard, Under Secretary-General for General Assembly and Conference Management

 

  Le secrétaire général des  Nations unies Antonio Guterres se dit « préoccupé » par des informations selon lesquelles l’Iran aurait dépassé les limites autorisées d’uranium  faiblement enrichi.

Il « est au courant des informations selon lesquelles la République  islamique d’Iran aurait dépassé les limites de son stock d’uranium faiblement enrichi prévu par le Plan d’action global commun (JCPOA) », a  déclaré lundi son porte-parole, Stéphane Dujarric, et se montre « préoccupé » à ce titre.    

Il a ajouté que si cette information se vérifiait, elle « n’aidera ni à  préserver le plan (JCPOA) ni à sécuriser les bénéfices économiques tangibles pour le peuple iranien. Il est essentiel que cette question, comme les autres liées à l’application de l’accord, soit gérée par le  mécanisme établi par le JCPOA ». Selon l’agence de presse officielle IRNA, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a fait savoir lundi que le stock d’uranium faiblement enrichi avait dépassé la limite autorisée des 300 kilos.    

M. Zarif, qui s’exprimait à Natanz, une ville du centre de l’Iran qui  abrite certains sites nucléaires, a de plus jugé que les signataires européens du JCPOA avaient pris des mesures « insuffisantes » pour garantir  les intérêts iraniens prévus dans l’accord, duquel les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018. Le chef de la diplomatie iranienne a ensuite déclaré dans un tweet que  Téhéran n’avait pas violé cet accord multinational conclu à Vienne en juillet 2015.

l’Iran dépasse la limite autorisée pour le stock d’uranium  enrichi 

Le ministre des Affaires étrangères iranien,  Mohammad Javad Zarif, a affirmé lundi que l’Iran avait dépassé la limite  imposée à ses réserves d’uranium enrichi par l’accord de 2015 sur son programme nucléaire, en ripostant au durcissement des sanctions américaines  prises ces derniers jours contre son économie, ont rapporté des médias locaux.  

« Sur la base des informations en ma possession, l’Iran a dépassé la limite  des 300 kilos » d’uranium faiblement enrichi, a déclaré M. Zarif, cité par l’agence Isna. « Nous avions annoncé ce franchissement de la limite à l’avance », a ajouté  M. Zarif, a ajouté la même source. 

« Nous considérons que c’est notre droit d’agir ainsi dans le cadre de ce  que permet l’accord international sur le nucléaire conclu à Vienne en 2015 », a souligné encore le ministre iranien. Le franchissement de ce seuil autorisé de 300 kilos a également été  confirmé à Vienne par une source diplomatique. En riposte à la décision du président américain Donald Trump de sortir son pays unilatéralement de ce pacte en mai 2018 et de réimposer des sanctions  contre l’Iran, Téhéran avait annoncé le 8 mai qu’elle ne se sentait plus tenue par deux seuils fixés par l’accord.  

Il s’agit de celui imposé à ses réserves d’eau lourde (130 tonnes) et  celui limitant son stock d’uranium faiblement enrichi (300 kilos). L’Iran a menacé aussi de reprendre, à partir du 7 juillet, des activités  d’enrichissement d’uranium à un taux supérieur au degré maximal fixé par l’accord (3,67%) et de relancer son projet de construction d’un réacteur à  eau lourde à Arak (centre) si les autres Etats encore parties à l’accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l’aident pas à contourner les sanctions américaines. 

Le mécanisme de troc conçu par les Européens pour aider l’Iran à  contourner les sanctions américaines ne fait pas l’affaire mais témoigne  malgré tout d’une prise de distance bienvenue entre le Vieux Continent et Washington, a estimé lundi Téhéran. Vendredi, à l’issue d’une réunion de crise destinée à tenter de sauver  l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, l’Union européenne a indiqué que ce mécanisme, baptisé Instex, était enfin « opérationnel » et que les premières transactions étaient « en train d’être traitées ». 

« Le dispositif Instex que les Européens ont décidé d’utiliser, bien qu’il  ne réponde pas aux exigences de la République islamique, ni aux obligations  des Européens, a une valeur stratégique en ce qu’il montre que les alliés les plus proches des Etats-Unis sont en train de se distancer de l’Amérique  dans leurs relations économiques », a affirmé, dans ce contexte, M. Zarif. 

« Cela aura certainement des effets à long terme », a ajouté le ministre  dans un discours retransmis par la télévision d’Etat. Le chef de la diplomatie iranienne a appelé, en outre, à la suppression  du dollar du commerce extérieur, soutenant que cette mesure serait un moyen efficace de contrecarrer l’impact des sanctions américaines visant son  pays. « Washington envisage de nuire à l’économie iranienne en perturbant les marchés des devises étrangères », a-t-il relevé, ajoutant que l’Iran et  certains autres pays essaient de réduire leur dépendance au dollar pour éviter des dommages économiques. L’Iran et la Turquie ont mené 35% de leurs échanges commerciaux bilatéraux  avec leur propre devise, a-t-il fait savoir.